Finalement, Black Ice, porté par une poignée de morceaux époustouflants, n'a pas tellement tenu sur la longueur, la faute à quelques titres en-deçà, aux allures de remplissage. On pouvait attendre de Rock or Bust, plus compact, un retour aux fondamentaux pour une efficacité et un impact décuplés. Et force est de reconnaître qu'AC/DC, qui n'a plus rien à prouver depuis bien longtemps, s'en tire plutôt pas mal.

Car il a du très bon sur cet album. Certes, l'ensemble sonne très "scolaire", mais la réussite insolente de "Play Ball", "Rock or Bust", "Gods of War", variante sur le thème de "War machine", et surtout l'énergique "Baptism by Fire" montrent un visage plus que sympathique du groupe d'Angus Young, qui a du batailler ferme pour donner un visage convaincant aux riffs écrits par son frère.

Le reste est parfois anecdotique, voire légèrement ennuyeux ("Emission control"), mais AC/DC a toujours le rock qui coule dans ses veines. Qu'espérer de plus ? Quel groupe de hard rock a sorti un nouveau classique à l'aube de la retraite ? Aucun, évidemment. Donc, prenons ce que les Australiens nous offrent, et apprécions-le sans lui donner plus d'importance qu'il ne le mérite. Un bon album de hard rock, qui vaut bien tous les Airbourne du monde.