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- Membre : Harry Nilsson

Randy NEWMAN - Born Again (1979)
Par LE BARON le 10 Juin 2017          Consultée 1453 fois

Randy Newman, après 3 albums incomparables (Sail Away en 1972, Good Old Boys en 1974, Little Criminals en 1977), est sans doute arrivé au point où il devient nécessaire de se renouveler afin d’éviter le risque de la redite, ce spectre qui plane au-dessus de tout musicien accompli. L’illustration de Born Again (1979) nous montre d’ailleurs un Randy nouvelle manière, en cravate et costume sombre, assis derrière un bureau, le visage maquillé comme une bagnole volée par Gene Simmons, de gros dollars dessinés sur les yeux.

Ça tombe bien, « It’s Money That I Love » ouvre le bal. Après tout, pourquoi ne pas chanter sur l’argent ? La bienséance veut qu’on le condamne, la réalité est souvent différente. Certains musiciens gros vendeurs de disques en on même dit du mal, avec une hypocrisie qui force le respect. Mais Randy NEWMAN, on le sait, est amoral. Plutôt que de nous expliquer gentiment que l’argent, c’est moche, il nous dit tout le contraire, avec jubilation.

Quand on n’aime ni la montagne, ni la mer, ni Jésus, parce-qu’il n’a rien fait pour vous ; quand on n’est pas beau, ni même intelligent, eh bien, il reste l’argent. NEWMAN le satiriste nous clame une forte vérité : même si l’on ne peut pas tout acheter, et surtout pas l’amour*, on peut tout de même s’offrir une demi-livre de cocaïne, une fille de 16 ans, une grosse limousine. C’est quand même pas mal !

A ce stade de la chronique, il est possible que le monde se divise désormais en deux catégories. D’un côté, ceux que cette bouffonnerie, que je traduis à l’emporte-pièce, fait marrer. De l’autre, eh bien... Les autres. Pour rassurer les effarouchés, rappelons que Randy NEWMAN, lorsqu’il est interviewé, part de la supposition suivante : ses auditeurs sont forcément plus malins que les personnages de ses chansons.

Alors Born Again ne fait pas dans la dentelle. Randy NEWMAN semble encore plus acerbe que dans ses albums précédents. C’est évident dans le premier morceau, mais cela se retrouve tout au long de l’album. « Half A Man », ou « Poor Mr Sheep » sont des descentes en flamme d’individus médiocres. Quant à « Pants », c’est la version punk de « You Can Leave Your Hat On** ». Alors que cette excellente chanson était une merveille de lascivité libidineuse, « Pants » est une menace : car Randy va l’enlever, son pantalon, et personne ne pourra l’arrêter, pas même la police !

Plume acerbe, et musique furieuse. Si l’on retrouve parfois le piano et les ambiances bluesy laid-back qui le caractérisent, NEWMAN offre à ses chansons les plus délirantes, les plus marquantes, une orgie de synthétiseurs. Cela ne l’empêche pas de s’entourer d’excellents musiciens. Nous ne sommes qu’en 1979, après tout, et les claviers ne sont pas encore censés devenir les maîtres du monde musical. Mais cela créé tout de même une impression de trop plein. NEWMAN s’amuse nous à nous en mettre plein les oreilles, allant même, ce qui ne lui ressemble guère, jusqu’à se montrer démonstratif. « The Story Of A Rock And Roll Band » nous donne une clef: il parodie ELO !

A côté de cette débauche sonore, quelques morceaux sont tout de même plus « typiques » du style de Randy NEWMAN. Ils sont bons, voire excellents (« The Girls In My Life, part 1 »), mais ils semblent un peu déconnectés de l’espèce de furie qui caractérise les autres chansons.

Born Again est moins subtil que ces prédécesseurs. Il y a même un côté vulgaire dans la musique. C’est à l’évidence parfaitement assumé, comme si NEWMAN voulait cette fois-ci ne montrer que son côté bouffon, au détriment de l’ambiguïté qui l’a si bien caractérisé jusqu’ici. Album un peu décousu, parfois trop démonstratif, Born Again vaut tout de même largement l’écoute, simplement parce-qu’il est furieusement drôle.

* Comme l’a chanté un célèbre quatuor.
** Sur l’album Sail Away

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   LE BARON

 
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- Randy Newman (voix, piano, fender rhodes)
- Andy Newark (batterie)
- David Shields (basse)
- Willie Weeks (basse)
- Waddy Wachtel (guitare)
- Buzzy Feiten (guitare)
- Michael Boddicker (synthétiseurs)
- Victor Feldman (percussions, fender rhodes, batterie)
- Carlos Vega (percussions)
- Chuck Finley (cuivres)
- Toms Scott (cuivres)
- Stephen Bishop (choeurs)
- Valerie Carter (choeurs)
- Arno Lucas (choeurs)


- born Again
1. It's Money That I Love
2. The Story Of A Rock And Roll Band
3. Pretty Boy
4. Mr. Sheep
5. Ghosts
6. They Just Got Married
7. Spies
8. The Girls In My Life (part I)
9. Half A Manr
10. William Brown
11. Pants



             



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