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AMBIENT  |  STUDIO

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- Style : Tangerine Dream, Brian Eno , Klaus Schulze , Harold Budd & Brian Eno, Biosphere
- Membre : Thom Brennan

Steve ROACH - Immersion : One (2006)
Par AIGLE BLANC le 29 Septembre 2017          Consultée 2006 fois

Dans sa pléthorique discographie (près de 150 albums sans compter les Live), Steve ROACH a exploré comme nul autre avant lui tous les aspects de l'ambient music : que ce soit ses premiers travaux fortement inspirés des pulsations séquencées de TANGERINE DREAM (influence initiale assumée), l'ambient classique telle qu'inaugurée par Brian ENO dès Music For Airports, la série des Landscapes qui magnifie les paysages de son Arizona natale avec son corolaire dans la série de l'ethno ambient, dont il semble être un vrai pionnier, et dans laquelle il réactive, par la seule force évocatrice de sa musique, l'âme des Amérindiens et, plus largement, celle des peuples primitifs qui fusionnaient avec la nature dans un rapport animiste qu'expriment leurs percussions tribales. Il a aussi bien entendu recréé avec une puissance rare les espaces intersidéraux (The Magnificent Void, 1996), les réfractions de la lumière (Light Fantastic, 1999), osant même une incursion inédite jusqu'aux origines de la vie sur terre en questionnant les fossiles (Early Man, 2000).

Occasionnellement, Steve ROACH travaille aussi sa musique par cycles, comme avec les trois volets de Quiet Music (1986) et de Fever Dream (2004-2007).
Immersion One inaugure la série Immersion qui compte à ce jour 5 volets (2006-2011). L'ambient, par sa quasi absence de structures mélodiques et de rythme, reste une musique peu goûtée par la majorité des audiophiles. A son écoute, on ne peut ni chanter ni danser. L'auditeur se sent alors acculé à laisser de côté sa vitalité et à faire le vide en lui.
La série Immersion abolit les frontières par son absence de début et de fin, et surtout par ses pièces musicales statiques, sans aucune évolution ou presque.
Brian ENO avait ouvert la voie en 1985 avec son célèbre Thursday Afternoon, unique pièce de 60 minutes installant une ambiance sereine et hypnotique. Immersion One propose une expérience similaire dans sa démarche. Pour bien l'apprécier, il est conseillé de penser, non en terme de musique mais d'espace sonore. En véritable architecte, Steve ROACH, à la manière des artistes contemporains nous invitant à pénétrer dans leur installation 3D, bâtit une pièce intime. La musique ne s'offre pas en priorité comme contenu de sens mais comme délimitant un espace dans lequel l'auditeur s'il le souhaite peut se laisser immerger. Il s'agit d'un pur caisson d'isolation où l'on peut penser et rêver à volonté. Rien n'interdit de se laisser pénétrer par les sons pour en saisir la texture et l'architecture interne, ni de s'adonner à une quelconque activité solitaire (dessin, lecture, écriture, relaxation). La musique peut s'écouter pour elle-même comme on apprécie une oeuvre d'art ou bien s'effacer au profit d'une introspection.

Quand j'entre dans Immersion One, je me trouve dans une pièce obscure, mais pas angoissante. Il n'y a pas forcément de fenêtre si ce n'est peut-être un vasistas. L'obscurité est telle qu'elle recouvre les murs jusqu'à les effacer. Un silence réflexif y règne en permanence. Je me sens à l'abri des agressions extérieures. Le temps se fige jusqu'à épouser l'infini. Le mystère qui suinte d'une nappe électronique tapissant l'espace sonore ne contient aucune inquiétude. Il suggère un lien avec le cosmos, avec le sacré. Il enferme le tout et le fait vibrer en moi. Une séquence en dégradé ascendant et descendant, d'une lenteur éternelle, dans un éternel recommencement, creuse dans mon champ de conscience un espace pour les souvenirs. Mais elle me laisse libre, à force de ne pas s'imposer, d'explorer mon passé ou non. Si l'obscurité m'envahit, elle n'exclut pas quelques sillons lumineux, bleus ou verts, jamais intrusifs.
Comme toujours avec S. ROACH, le travail sur les textures et les climats est absolument prodigieux. Cependant, cet album s'adresse aux aguerris de ce genre de musique. Un auditeur débutant gagnerait plutôt à se tourner vers les premiers travaux du maître : Quiet Music (1983-86) ou Structures From Silence (1984).
Le plus déstabilisant, n'en déplaise aux aficionados de l'évaluation et du jugement, est que Immersion One défie toute analyse cherchant à en capter l'essence (ma chronique le découvre à ses dépends). Ce n'est ni une belle ni une mauvaise musique. Elle est, tout simplement.

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   AIGLE BLANC

 
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- Steve Roach (tous les instruments électroniques)


1. Immersion : One



             



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