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MéTAL INDUSTRIEL  |  STUDIO

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1983 With Sympathy
1986 Twitch
1988 The Land Of Rape And ...
1989 The Mind Is A Terribl...
1992 Psalm 69 - The Way To...
1996 Filth Pig
1999 The Dark Side Of The ...
2003 Animositisomina
2004 Houses Of The MolÉ
2006 Rio Grande Blood
2007 The Last Sucker
2013 From Beer To Eternity
2018 Amerikkkant
2021 Moral Hygiene
 

- Membre : King Crimson, Swans, Danzig, Soulfly
- Style + Membre : Killing Joke, Prong, Skinny Puppy
 

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MINISTRY - Psalm 69 (1992)
Par NOSFERATU le 8 Avril 2018          Consultée 2296 fois

Au début des « nineties », le métal industriel battait son plein. Des gus avaient ainsi trouvé la géniale idée de mélanger guitares heavy et stridences industrielles. Le duo de GODFLESH était sans doute le meilleur du lot, un véritable rouleau compresseur, une sorte de SWANS en plus doom. NINE INCH NAILS cartonnait avec un « break » ultra violent, un peu comme si DEPECHE MODE rencontrait la puissance de feu d’un METALLICA. Mais l’époque était dominée surtout par le gang dévastateur d’Al Jourgensen, le fameux MINISTRY, les premiers, chronologiquement, à avoir allumé la mèche.

Avec le féroce "The Mind Is A Terrible Thing To Taste", le duo Al jourgensen/Paul barker a enfanté en effet une formule qui va faire des ravages cataclysmiques. On est alors loin de leur premier disque, le fade « With sympathy » où Al et ses accolytes tentaient vainement, par une synth pop inoffensive, à imiter les ténors de cette vague comme GARY NUMAN, n’arrivant pas d’ailleurs à sa cheville.
1991 : Ogre, le malade mental de SKINNY PUPPY, ne collabore plus avec le duo infernal. Chris Connelly est parti, lui aussi, se prenant pour un BOWIE cyberpunk. Pas grave. Ministry cherche alors d’autres chramés du bulbe et les trouve en recrutant les mercenaires déviants Michael Balch de FRONTLINE ASSEMBLY, qui fait alors dans l’électro indus barge, et Gibby Haynes membre fondateur des psyché noise chelous BUTTHOLE SURFERS.
Ils enregistrent rapidement l’hallucinant « Jesus Built My Hotrod », inspiré du film « Le malin » de John huston. Ce titre est une ode à la vitesse automobile, une véritable cavalcade épileptique qui transformerait feu Stephen Hawking en Usain Bolt sur le champ !
Il faut dire que Al et Paul, les Mick jagger/Keith Richards de l’industriel, ont dans l’idée de créer un disque apocalyptique. La période est en effet propice à ce genre de création : crises économiques ad aeternam, pollution carabinée, émeutes raciales, guerre du golfe et le président américain Bush senior se voulant grand oligarque croisé du monde occidental. Parallèlement, Al s’entiche des œuvres ésotériques de Burroughs et d’Aleister Crowley tout en prenant une dose exagérée de drogues.
Voilà pour la genèse et le contexte délétère du disque. Le titre énigmatique apparaissant sur la pochette est ΚΕΦΑΛΗΞΘ (képhalé), un mot grec signifiant « tête » ou « chef » suivi du chiffre 69 en chiffres grecs. Al l’aurait tiré du livre du sorcier Aleister Crowley, "The Book of Lies".

Affirmer que le contenu est explosif relève du doux euphémisme. Çà démarre en fanfare avec le terrassant « N.W.O. » montrant le nouveau visage du ministère du chaos, introduit par un riff en béton armé. Ensuite, la machine se met en place, la rythmique est hyper-martiale, les vocaux hargneux sont filtrés et « growlisé », les collages (on entend le « new world order » extrait d’un discours du Bush en question) entrainent l’auditeur dans une ambiance de panique générale.
Puis, arrive le hit ultime, le fameux « Just one fix » avec son refrain dantesque, un riff démoniaquement accrocheur, une batterie monstrueuse au premier sens du terme, un Al Jourgensen en shaman inquisiteur d’une ère « mad maxienne » que l’on imagine crucifié par deux seringues géantes déclamant des insanités, où des garçons sauvages (Burroughs toujours !) sèmeraient la terreur. En parlant du vieux écrivain junkie, on entend sa voix samplée et le tout rajoute dans l’horreur ultime, avec la rythmique qui prend des proportions thrash complètement dingues, (clin d’oeil à SLAYER à la fin du morceau). Je me souviens d’avoir pendu la crémaillère d’un de mes apparts avec cette chose, je ne vous raconte pas les dégâts qu’il y avait à la fin de la fiesta.
« TVII » part à 600 000 à l’heure, limite techno gabber pour la vitesse. Cette chose insensée est parsemée d’accélérations farouches et d’arrêts excessivement brutaux. On se croirait dans un jeu vidéo qui vous manipulerait tout le long.
« Hero » paraît banal à la première écoute. C’est une sorte de mécanique thrash qui annonce les derniers skeuds du groupe mais qui progressivement dépote en diable.
« Scare crow » est plus rampant, plus reptilien, bien martial et bourbeux, on dirait un extrait de BLACK SABBATH revisité par THROBBING GRISTTLE.
« Psalm 69 », le titre éponyme, possède une introduction biblique « armagedonnesque » mais qui ne sombre pas dans le grotesque. Le grand prêtre Al y annonce la fin du monde et elle sera terrible. Là aussi, la rythmique bien saccadée est mémorable, les hordes « panzerdivisionnés cyberpunks » d’Al détruisent tout sur leur passage et on ne peut que crier : « malheur aux vaincus ». L’ambiance est angoissante, les sirènes de fin du monde retentissent, on entend des rires lucifériens, les prêtres psalmodient « praise jesus » avant le jugement dernier orchestré de main de maître par l’antéchrist Al jourgensen qui met fin au carnage par un sentencieux « stop it ».
Ensuite « Corrosion » est sévèrement indus. On dirait du « dance grind », c’est nouveau je l’ai inventé, qui ferait slammer l’Aigle blanc sans problèmes, une sorte de MERZBOW en plus dansant, un véritable maelstrom de métal broyé et décomposé. En gros, votre squelette se détache et danse à côté de vous!
On finit encore sur l’industriel pur et dur avec « Grace ». On n’est pas très loin, là aussi, de la noise japonaise avec hurlements à la clef, qui feraient passer l’intégral de la discographie de CUBANATE pour du SPANDAU BALLET !

On ressort ainsi de cette écoute hallucinante complètement lessivé mais terriblement survivant. Quand on pense qu'à ce jour c’est l’album le plus vendu de MINISTRY.

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   NOSFERATU

 
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- Al Jourgensen (chant, guitare, claviers)
- Paul Barker (basse, programmation)
- Bill Rieflin (batterie, percussions)
- Mike Scaccia (guitares)
- Michael Balch (claviers, programmation)
- Louis Svitek (guitare)


1. N.w.o
2. Just One Fix
3. Tv Ii
4. Hero
5. Jesus Built My Hotrod
6. Scarecrow
7. Psalm 69
8. Corrosion
9. Grace



             



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