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The WHO - Who's Next (1971)
Par MR. AMEFORGÉE le 7 Novembre 2006          Consultée 27274 fois

Après le très ambitieux opéra rock Tommy, succès commercial et critique, Pete Townshend ne souhaitait pas spécialement revoir ses exigences artistiques à la baisse : il se lança dans l’écriture d’un opéra rock de science-fiction baptisé Lifehouse. Projet qui à l’instar du Titanic prit l’eau de toutes parts. Mais les chutes du projet furent bien entendu réexploitées par-ci par-là et évidemment dans le véritable album qui devait succéder à Tommy : Who’s Next. Et finalement, on peut se réjouir de l’avortement de l’ambitieux projet, car en laissant de côté la mégalomanie (qui plombe toujours à diverses degrés les opéras rock, soyons honnête), les Who retrouvent l’essence du rock : simplicité et puissance.

On taille dans le vif, pas de quartier, les femmes et les enfants d’abord, mais il y aura des baffes pour tout le monde ! A tel point que c’est l’album dont l'énergie se rapproche le plus de celle qui est déployée en live par le groupe, proche du hard rock, qui n’était jusqu’alors pas franchement captée en studio (cela dit, le projet Lifehouse devait être enregistré ainsi, en performance live). Avec un petit zeste de raffinement tout de même, on ne se refait pas, ajouté par l’usage de synthétiseurs (une des premières fois dans l’univers de la musique populaire).
Who’s Next, c’est aussi cette célèbre pochette, le groupe qui se coule un bronze sur une pierre plantée dans un décor de désert lunaire, en fait situé dans la campagne anglaise, à la fois énigmatique (petite référence à l’Odyssée futuriste de Kubrick) et tellement « wock’n’woll » (fuck les mornes monuments qu’érige l’ère moderne !).

Alors musicalement, comme je l’ai dit, c’est particulièrement puissant. La batterie toujours très dynamique de Keith Moon compose la charpente en acier trempé des morceaux, tandis que Pete Townshend use de ses fameux « accords de puissance », quand il ne songe pas à alléger ses parties en adoptant une guitare acoustique (« Going Mobile »). John Entwistle reste toujours relativement dans l’ombre, place du bassiste, mais sa présence est indispensable à la profondeur et à la subtilité des titres. Quant à Roger Daltrey, il fait montre désormais d’un aplomb rugissant, à bien des égards réjouissant. C’est la voix rocailleuse du blues, mais qui sait se faire douce et nuancée. Ajouter à cela un tramage au piano et aux synthétiseurs qui contribuent, pour beaucoup, à la personnalité du disque (les fameuses boucles synthétiques de « Baba O’ Riley » ou de « Won’t Get Fooled Again »). Évidemment, pour quiconque étant né après 2001, ça sonnera un peu vieillot, mais comme c’est utilisé sans excès, sans occulter la musculature massivement rock des arrangements, le charme opère sans condition ni reddition.

Pour le plaisir, je vous propose un petit voyage scalaire au cœur de l’album. La quasi-totalité des titres sont d’une qualité exceptionnellement haute, mais l’on en relève quand même deux assez moyens, heureusement assez courts, qui tendraient presque au remplissage : « Love Ain’t Keeping », aux accords teintés de blues, et « My Wife », bagatelle rock composée et chantée par John Entwistle (initialement destinée à Lifehouse d’ailleurs). Qu’on ne s’y trompe pas, ça reste plutôt sympa.
Mais rien à voir avec le solide et direct « Bargain », doté quand même d’un break de velours, ou avec l’épique « The Song Is Over », construit en crescendo, qui part d’une intro toute en délicatesse, avant de progresser en vagues impulsives conduites par Daltrey et les riffs de Townshend sur ses flancs. On s’inclinera aussi devant l’excellent et subtile « Getting in Tune », qui débute sur un piano très lennonien, avant de se développer dans une forme de rock mélodique aux accents gospels festifs, ou bien le décontracté et accrocheur « Going Mobile ».

Et après, il nous reste trois grands classiques : la belle ballade qui se joue derrière les yeux bleus, souvent reprise jamais égalée, touchante par sa sobriété, quelques chœurs, une guitare acoustique, qui se finira quand même, comme il se doit, dans un pur déchaînement rock. Les Who ne peuvent pas s’empêcher de donner des coups de paluche, même dans les moments les plus calmes. « Baba O’ Riley », baptisé ainsi en référence au compositeur Terry Riley et à Meher Baba, le gourou spirituel de Townshend, est peut-être mon morceau favori : titre idéal pour ouvrir l’album, il frappe par sa boucle de synthé (un peu crispante non ?), mais aussi et surtout par son approche directe et son énergie communicative, qui accroche sa mémé au pare-choc et qui la traîne tout du long jusqu’à la coda dont s’empare un violon arabisant, qui l’achève au passage (la mémé) : le profil type du tube rock sans faille.
Enfin, « Won’t Get Fooled Again » quant à lui ressemble à certains égards, notamment de par son format épique, à « The Song Is Over », mais en sublimé, hard-rock bluesy, coloré par les nébuleuses planantes du synthé, qui s’achemine, dans un paysage à fort dénivelé, en une montée en puissance tumultueuse, qui aboutit au fameux cri salvateur de Roger Daltrey : Groaaâr. C’est la classe, bébé, la marque des plus grands.

Après, la version remasterisée de 1995, d’une qualité assez saisissante d’ailleurs, propose sept titres supplémentaires. S’ils ne sont pas tous d’une utilité déboussolante, on se doit quand même de commenter « Pure and Easy », déjà paru sur la compilation Odds and Sods (dans une version différente, cela dit). Ce titre fait partie des chutes de Lifehouse et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il frappe de par sa qualité mélodique. D’orientation plus pop, un peu à la « Going Mobile », il se serait sans doute imposé parmi les meilleurs morceaux du LP original s’il s’y était trouvé (en tout cas, c’est l’un de mes favoris).

En général, on fait concourir Who’s Next et Tommy au titre de meilleur album des Who. Mais Tommy possède les défauts de ses qualités : c’est un opéra rock, et il n’est d’ailleurs pas le plus ambitieux des Who, puisqu’ils remettront le couvert immédiatement après Who’s Next avec Quadrophenia. Who’s Next, quant à lui, c’est le fin du fin. Pas de déchet ou très peu, du sex appeal en diable, et clairement il possède la faveur du plus grand nombre, et la mienne par la même occasion. Et même, à le faire concourir parmi les classiques légendaires de 1971, entre un Aqualung et un Led Zep 4, ne dépasserait-il pas ses concurrents d’un cheveu ? S’il n’y avait l’ombre d’un « Stairway to Heaven » qui faisait planer une légère incertitude, cela ne ferait aucun doute.

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   (3 chroniques)



- Roger Daltrey (chant)
- John Entwistle (basse)
- Keith Moon (batterie)
- Pete Townshend (guitare, synthés)


1. Baba O'riley
2. Bargain
3. Love Ain't For Keeping
4. My Wife
5. The Song Is Over
6. Getting In Tune
7. Going Mobile
8. Behind Blue Eyes
9. Won't Get Fooled Again
10. + Pure And Easy
11. + Baby Don't You Do It
12. + Naked Eye
13. + Water
14. + Too Much Of Anything
15. + I Don't Even Know Myself
16. + Behind Blue Eyes



             



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