Recherche avancée       Liste groupes



      
ROCK  |  STUDIO

Commentaires (3)
Questions / Réponses (1 / 10)
L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Style : Tom Waits , Joni Mitchell , Joan Baez , Lucinda Williams , Marianne Faithfull , Bert Jansch , The Byrds , Bap Kennedy , John Mellencamp , Tracy Chapman
- Style + Membre : The Band , The Traveling Wilburys
 

 Bob Dylan: Bobdylan.com (3191)

Bob DYLAN - Blonde On Blonde (1966)
Par MR. AMEFORGÉE le 11 Mai 2007          Consultée 14126 fois

Si la musique populaire est une religion que louent d’onanistes cénobites nommés chroniqueurs, l’œuvre du Bob Trismégiste, l’errant aux pieds ailés, est un temple. Et Blonde on Blonde a tout d’une clé de voûte (plantaire, bien sûr). Double album historique, puisque premier, conclusion d’une trilogie rock qui a remis en cause l’image initiale de Dylan – est-il fou ? A défaut, il est flou ; comme nous le montre la pochette, insaisissable bonhomme aux traits taciturnes, Judas des uns, prêtre des autres ; le monde tourne. – Et enfin ultime ouvrage avant l’accident de moto, qui dessine en creux comme une frontière cicatrice, au-delà de laquelle tout sera bouleversé.
Ici, au carrefour des destinées, le folk et le blues éclaboussent le marbre immaculé dans une irrésistible sarabande électrique, grinçante et élégante à la fois, chamarrée et marrante, déprimée et aimante, frusques de roi sous des oripeaux de mendiant. Ici, on s'engouffre au coeur du fleuve nourricier, de la flamme inspiratrice, dans les méandres versatiles d’une oeuvre folle.

La plume de Dylan, plongée dans une abondante encre surréaliste, taille ici quatre faces d’un joyau d’album double qui captent l’ombre et la lumière dans leurs moindres nuances. Ici se croisent les rythmiques subtiles que posent les discrètes basse/batterie, l’acidité de l’harmonica, l’orgue comme un souffle, presque un parfum, quelques cuivres en renfort de fortune par-ci par-là, un violon à l’occasion, et enfin les ronds des guitares gorgées d’eau bleue hautement conductrice.
Ce sera alors que tout prendra forme : le démarrage en fanfare, éthylique et militaire de « Rainy Day Women N° 12 & 35 » comme une gigantesque boutade, les ballades austères et pourtant claires comme un ciel de fin de pluie « Visions of Johanna » et « Sad Eyed Lady of the Lowlands » qui atteignent en leur zénith quelques moments de grâce poétique (ô merveilles de métaphores), la course romantique et échevelée d’ « I Want You », à faire fondre la plus échancrée des culottes, la promenade romantique et bien coiffée de « Just Like a Woman », les blues qui chaloupent « Pledging My Time », « Leopard-skin Pill-Box Hat »...
Ce seront « One of Us Must Know » avec son passionnant refrain que ponctue un efficace roulement de batterie, l’agile « Stuck Inside of Mobile With the Memphis Blues Again » avec sa merveilleuse ornementation de guitare (le meilleur de Dire Straits, une décennie en avance), le peinard « Temporary Like Achilles », à la ligne de basse subrepticement empruntée au standard « Blue Berry Hill » ou encore les rocks endiablés d’ « Abolutely Sweet Mary », presque jovial avec son orgue facétieuse, et d’ « Obviously 5 Believers », doté du petit riff qui balance, celui qui tue, qui fait la différence.

Blonde on Blonde est une marmite, un immense chaudron où bout une potion magique faite de boue et d’or en fusion. Le breuvage n’a rien d’évident et un gosier béotien risquerait fort de s’y brûler. C’est aussi là le signe d’une richesse, d’une créativité inégalée. On n’entre pas dans Blonde on Blonde comme on le ferait pour Bringing It All Back Home ou John Wesley Harding. Ici, on retire ses chaussures avant d’entrer, et avec révérence, on parcourt pieusement la cathédrale jusqu’à l’autel, sur nos genoux, écorchés par les pierres trop rudes, mené par la voix nasillarde du barde musagète.
Mais une fois l’initiation accomplie, tout roule à nouveau sur des roulettes. Le mélange d’âpreté, que seule dépasse Highway 61 Revisited, et de délicatesse saute alors aux oreilles comme une puce, et les jardins du plaisir où s’ébattent mille jeunes filles au milieu de cascades de bière et de miel apparaissent à l’auditeur conquis. Enfin, peut-être pas, mais le panard est déjà pas mal. Alléluia.

A lire aussi en ROCK par MR. AMEFORGÉE :


QUEEN
Live At Wembley Stadium (1986)
Live magique, live royal




Jeff BUCKLEY
Grace (1994)
Anniversaire d'un Album Culte

(+ 2 kros-express)

Marquez et partagez





 
   MR. AMEFORGÉE

 
  N/A



Non disponible


1. Rainy Day Women N° 12 & 35
2. Pledging My Time
3. Visions Of Johanna
4. One Of Us Must Know (sooner Or Later)
5. I Want You
6. Stuck Inside Of Mobile With The Memphis Blues Agai
7. Leopard-skin Pill-box Hat
8. Just Like A Woman
9. Most Likely You'll Go Your Way (and I'll Go Mine)
10. Temporary Like Achilles
11. Absolutely Sweet Marie
12. 4th Time Around
13. Obviously 5 Believers
14. Sad Eyed Lady Of The Lowlands



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod