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- Style : Journey
- Membre : Vertigo, Steely Dan, Hiromi, David Gilmour , Judas Priest, Frederiksen-denander, Steve Lukather , 801
- Style + Membre : Yoso
 

 Hydrasolation - Le Siteweb Des Fans De Toto (2201)

TOTO - Kingdom Of Desire (1992)
Par BAKER le 23 Mai 2018          Consultée 3756 fois

Toto est un groupe qui a toujours bravé le destin. La drogue, la maladie, la mort, les maisons de disques, les modes, les critiques, ils auront tout eu contre eux et ont cependant toujours continué d'avancer. Mais aucune année n'aura été aussi traumatisante pour Toto que 1992. Le grunge est en train de prendre le contrôle de l'univers, le rap, la techno et le r'n'b sont en embuscade, côté musique plus traditionnelle on ne jure plus que par les chanteuses à voix et les groupes unplugged ou purement alternatifs, et notre Toto de se retrouver exsangue, vidé par une tournée très difficile, privé de chanteur, et toujours aussi détesté par la presse musicale et certains grands pontes de leur propre (!) maison de disques.

Le quartet alors formé par Lukather / Paich / Jeff P / Mike P décide envers et contre tous de continuer. Et d'enregistrer un album sous cette configuration. Un album charnière, un album immensément important, mais surtout un album polarisant. Est-ce un album de Toto ? On s'est posé la question à l'époque, on se la pose encore. Claviers réduits à la portion congrue, arrangements plutôt basiques, et crime de lèse-majesté : un seul et unique chanteur sur toute la galette, soit Steve ! Non, sur le papier, Kingdom of Desire n'est pas vraiment un bon album de Toto.

Par contre, c'est un bon album de rock. Un extraordinaire album de rock. En fait, c'est un disque que l'on peut vous conseiller même - et surtout - si vous détestez ou pensez détester Toto. Kingdom fait table rase du passé et montre quatre musiciens qui s'éclatent en studio, à fond les ballons. Tous les potars sont dans le rouge : Jeff frappe sa batterie telle une enclume, Mike martyrise sa basse avec un son chaud et précis, David se fait franchement oublier mais ses rares apparitions sont délicieuses, et surtout, Steve assure comme une bête. Sa guitare rugit, il balance des riffs presque hard rock avec une sauvagerie constante, chante magnifiquement, et donne à ce disque une énergie folle.

C'est avant tout ce qui va vous accrocher : l'énergie, pure, incandescente. Ne cherchez pas la petite bête, c'est du rock, costaud et sans additifs. Oh, oui, vous avez quelques ballades, pas les meilleurs titres d'ailleurs, mais très bien faites : "Two Hearts" un peu dégoûlinant mais très carré, "Only You" trop gluant nonobstant des harmonies bien méchantes, "The Other Side" déjà beaucoup plus intéressant avec de jolis claviers et une vraie noirceur. Vous avez aussi deux titres longs car lents : la belle "Wings Of Time" et l'époustouflant morceau-titre, véritable hymne heavy metal : batterie de sniper, basse à vous décrocher le coeur, guitares grasses, pesantes, morbides, et Luke en fusion par-dessus. Enormissime.

Et puis vous avez quelques titres - une petite majorité en fait - qui ne sont que pur plaisir rythmique et mélodique, avec des riffs imparables et un son très live, brut, mais parfait (l'album restera longtemps disque de démonstration pour les autoradios de l'époque). Entre le roulis du train sur le final du salace et grassouillet "Gypsy Train", les cuivres de "Never Enough", le refrain IMMENSE de "How Many Times", la guitare slappée (!) de "She Knows", on headbangue plus que de raison et on braille à tue-tête les "woh-oh" de circonstance. Et comme pour achever l'auditeur qui serait resté sceptique, le filou, Toto balance en final un instrumental jazz-fusion stratosphérique : complexe, furieux, et pourtant accrocheur comme pas deux. "Jake To The Bone" est le baroud d'honneur d'une poignée de virtuoses qui n'ont plus rien à faire des conventions et sont là pour se faire plaisir. L'album se termine enfin, et l'auditeur sonné de rappuyer sur Play.

Ragaillardi par ce disque puissant qui déconcertera les fans de la première heure mais en amènera de nouveaux, le groupe se préparait à une tournée mondiale particulièrement axée hard rock et prog décomplexé pour définitivement éradiquer la "période Byron" et repartir sur de nouvelles, solides et prometteuses bases. Le destin, cette vieille salope, en décidera autrement. Le 5 août 1992, après une mini-tournée qui confirmera que la nouvelle direction hard-blues-rock était la bonne, Jeff Porcaro décèdera, décapitant le groupe qui ne s'en remettra jamais tout à fait malgré de fantastiques efforts. Cet été 92, les murs de la cité ne résonnaient pas AC/DC, mais Toto. Certains rageux n'arrivent toujours pas à y croire, 25 ans plus tard.

PS : Ce disque est sorti dans sa version 11 titres qui est le "canon", mais aussi de façon assez généralisée dans une version 12 titres, avec en bonus un "Kick down the walls", chanson assez médiocre, très différente de l'ambiance générale, et que de toutes façons Steve Lukather n'aime pas du tout. Comme en plus elle a été placée en milieu de disque, je ne peux que vous conseiller de vous procurer la version 11 titres.

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   BAKER

 
  N/A



- Steve Lukather (chant, guitare)
- Jeff Porcaro (batterie, percussions)
- David Paich (claviers, choeurs)
- Mike Porcaro (basse)
- Steve Porcaro (claviers additionnels)
- John Jessel (claviers additionnels)
- C.j. Vanston (claviers additionnels)
- Joseph Porcaro (percussions)
- Don Menza (cuivres)
- Gary Herbig (cuivres)
- Chuck Findley (cuivres)
- Lenny Castro (percussions)
- Chris Trujillo (percussions)
- Jim Keltner (percussions)
- Jenny Douglas Mcrae (choeurs)
- John Elefante (choeurs)
- Billy Sherwood (choeurs)
- Richard Page (choeurs)
- Fred White (choeurs)
- Philip Ingram (choeurs)
- Bobby Womack (choeurs)
- Jackie Mcghee (choeurs)
- Alex Brown (choeurs)
- Kevin Dorey (choeurs)
- Angel Rogers (choeurs)
- Steven George (choeurs)
- Arnold Mcculler (choeurs)
- Phil Perry (choeurs)


1. Gypsy Train
2. Don't Chain My Heart
3. Never Enough
4. How Many Times
5. 2 Hearts
6. Wings Of Time
7. She Knows The Devil
8. The Other Side
9. Only You
10. Kick Down The Walls
11. Kingdom Of Desire
12. Jake To The Bone



             



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