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- Style : Tri Yann, Myrdhin, Alan Stivell
 

 Musique Progressive Bretonne (749)

An TRISKELL - War Varc'h D'ar Mor (1996)
Par MARCO STIVELL le 30 Septembre 2018          Consultée 1317 fois

War Vrac'h d'ar Mor, publié chez Keltia Musique est, tout comme L'Albatros Fou (1991), un projet à part pour TRISKELL, car il s'agit d'une collaboration, à plus forte raison pour des chansons. Sauf qu'ici, bien avant la pop, c'est un oratorio écrit pour la chorale Mouez ar Mor de Brest. Ce projet remonte à la fin des années 80.

L'idée musicale va bien sûr au-delà du simple accompagnement de la chorale, puisque l'oeuvre À Cheval Vers la Mer (traduction choisie de War Vrac'h d'ar Mor) reste d'abord centrée sur les harpes des frères Quefféléant. Hervé choisit d'ailleurs et plus que jamais d'abandonner la mélodie, puisque les voix sont là pour s'en charger, et multiplie les effets proches du clavecin, caractéristique propre à sa harpe cordée métal. Pol, quant à lui, fait l'accompagnement arpégé à la harpe bardique ou à la guitare. On retrouve les musiciens habituels, René Abjean (directeur de la chorale, pianiste et co-compositeur avec les deux frères), Patrick Audouin qui réalise l'enregistrement. On rencontre aussi les membres du groupe GWALARN, Xavier Lecomte au violon et Véronique Autret au chant soliste.

L'histoire est celle d'un homme/héros appelé Bran, face à la mer d'abord, puis emporté par une fée (Morgane) chevauchant à travers les flots, jusqu'à une île du Plaisir/Tir Na N-og insulaire, paradis celtique où le héros prend du bon temps jusqu'à l'excès et qu'il est contraint de quitter, non sans mal, tout en espérant y revenir. Comme une fable destinée à tous ceux qui recherchent une vie parfaite... Le récit, écrit par Job An Irien, se place dans la tradition de grandes oeuvres classiques inspirées des légendes rurales, le livret propose l'ensemble des dialogues, soit le texte en lui-même (il n'y a pas de narration) de façon verticale en quatre langues : breton, français, anglais et allemand.

C'est un bel album, fait de mélodies enchanteresses comme nous en avons si souvent avec TRISKELL, la touche féminine du récit, douce et poétique plutôt que guerrière, étant tout à fait adaptée à l'univers des frères harpeurs. Tout n'est pas original cependant, et d'ailleurs ceux-ci ne se privent pas pour piocher quelques mélodies dans leurs anciens albums, le merveilleux Ondée... (1988) notamment. Ainsi, "Hep Dout", un de leurs thèmes les plus puissants, si simple pourtant, est utilisé pour le sixième morceau (début du quatrième tableau), "Digor Bruz", au moment où Bran accoste sur l'île et voit un banquet royal, de belles jeunes femmes se baignant...

Les thèmes musicaux sont souvent répétitifs, placés comme liaisons entre deux tours de chant, et les harpes se voient soutenues par un violon, une cornemuse. Il y a d'ailleurs une danse instrumentale irlandaise et très chaleureuse, soulignant les moments où la fête est la plus intense ("An Dañs") puisque depuis son arrivée, le récit se centrait sur les sentiments de Bran, la découverte du paradis. Le rythme paraît un peu étrange, mais on apprécie la teneur en poésie. Les voix solistes de la chorale, féminines surtout, ouvrent souvent les morceaux de fort belle manière, sur fond d'arpèges coulés et langoureux à la harpe. Le ténor chante aussi très bien, mais certaines intonations lyriques, pour Bran ou Merlin, sont parfois un peu trop appuyées, surtout la basse.

La chorale dans son ensemble, la plupart du temps elle est bien menée et il y a quelques instants fantastiques comme "Ar Marrh Yell", marche héroïque sur fond d'orgue, "An Touriou Braz" aussi, et au final, une grande partie du disque s'écoute fort bien. "Ludu Hudur" utilise des vocalises masculins graves, splendides mais c'est un effet rare, chose regrettable. Si TRISKELL ne perd nullement la main en matière d'accords ouverts très celtiques (le thème de cornemuse de "Plahig Kaër"), il expérimente autre chose avec plus ou moins de réussite.

Ainsi, on apprécie l'ambiance Europe de l'Est de "Ludu Hudur", mais pas le côté "vieille chanson" festive au piano de "Ha Trouz ar Mor", où la chorale sonne par ailleurs un brin maladroite, question d'enregistrement, de rythme aussi. D'une vue large et reculée, c'est un bel effort à découvrir pour les amateurs de harpes celtiques et de musique bretonne sacrée, l'oeuvre de Guy ROPARTZ ou la Symphonie Celtique d'Alan STIVELL !

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Job An Irien (paroles)
- Pol Quefféléant (harpes, guitare, composition)
- Hervé Quefféléant (harpes, tin whistle, composition)
- Patrick Audouin (claviers, basse)
- René Abjean (direction musicale, piano, claviers)
- Xavier Lecomte (violon)
- Patrick Cozien (cornemuse écossaise)
- David Rusaouen (percussions)
- Chorale Mouez Ar Mor
- Véronique Autret, Isabelle Le Gars (solistes)
- Pierre Figaro, Philippe Daubigny, Jean-f (solistes)


1. An Heol A Guz
2. Kaer M'eus Bale
3. Enezenn Aer
4. Ha Trouz Ar Mor
5. Ar Marrh Yell
6. Digor Braz
7. Plahig Kaër
8. Hag Int I Faro D'eo
9. Aman M'eus Kavet
10. Barz Ar Hastell
11. An Dañs
12. Ar Hoanta Plac'h
13. An Tourioù Braz
14. Ludu Hudur
15. Kerz Ganto
16. Enezenn Gaer



             



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