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MUSIQUE MILLET - 2015-16 / Sweet Embellie (2016)
Par MARCO STIVELL le 6 Mai 2022          Consultée 1019 fois

Tiens, une pochette un peu 'à l'ancienne' ! Le costume flashy de cette Sweet Embellie, volume 14 du disque 2015-16 pour MUSIQUE MILLET, à l'image de la musique, nous réserve effectivement de bonnes sensations dignes de quelques onomatopées cartoonesques. Il manque toutefois fois les Wouah ! ou les Aaah du plaisir généré par la douce beauté de ce qu'on entend.

Comme d'habitude, et même dans le top du top, il y a des moments où l'on peut trouver à redire mais qui dégagent suffisamment de bonne énergie pour s'intégrer, telles les prestations de Maxime Outrequin, colosse à la voix d'ado qui aime chanter de la ballade mais tout en se souvenant qu'il a chanté du gros rock français qui tâche juste avant. Exemples concrets ici avec le piano-voix rugueux "Mein Herz Brennt" de RAMMSTEIN (dont, rappelons-le, la chorale de l'année précédente avait également adapté "Mutter") ainsi que le déluré "Prends ce que tu veux", extrait méconnu du tout premier album de TELEPHONE, très bon choix pour changer un peu des tubes !

Il semblerait d'ailleurs qu'une des spécialités de MILLET soit désormais de s'aventurer en terrain 'risqué' tout en restant proche de l'évidence, et tant mieux ! Si Jacques BREL était à l'honneur ces deux-trois dernières années, on pensait moins facilement à "Jojo", petite perle noire de son ultime album en 1977, celui des "Marquises", et ici avec des arrangements délicats de claviers/Fender Rhodes. Maëlle Dalarun, toutes proportions gardées par rapport au plus célèbre des Belges, fait merveille ici ainsi que sur "Ton héritage" de Benjamin BIOLAY, d'une grande intensité.

Autre habitude désormais, celle de faire du disque 2 un live complet. Les idées de final, quoique peu alléchantes au premier abord (surtout Helmut FRITZ), révèlent leurs qualités, à l'image d'un "Hallelujah" nettement moins étiré, de "When I'm 64" (très bon choix côté BEATLES) permettant de réunir chorale et orchestre, ainsi que ce superbe "You'll Never Walk Alone", perle d'élégance ! Et outre la quasi-absence totale de morceaux issus du répertoire classique, on se retrouve avec quelques standards MILLET tels "Black is the Colour" et "Tonight" de BERNSTEIN qui, une fois encore, permettent à la chorale d'ouvrir les concerts avec juste un peu moins de magie qu'en 2011.

Mais, à propos de magie, certains piano-voix chanteuse, grande marque de fabrique de l'option musique, se trouvent ici transcendés par quelques surprises, morceaux à développements ou arrangement plus fournis et splendides. "Don't Forget Me", issue de la série musicale Smash (produite par Spielberg) et "Everytime You Kissed Me" venue de l'univers manga animé, toutes deux chantées par Lucie Damin, sont de celles-là. Dans un registre plus afro-américain, "All I Could Do" de Etta JAMES mais aussi et surtout "Feeling Good" de Nina SIMONE avec Charlotte Catherine pour une partie du duo (dont le "Mercy" de l'année d'avant fait encore vibrer les enceintes) se distinguent joliment.

Outre un "You Raise Me Up" et un nouvel Edith PIAF ("Mon Dieu") poignants, on remarque une Marie Duterre aidant "Fallin'" d'Alicia KEYS (que j'adore) sonne bien mieux que l'original, sans le trop-plein de la nu-soul du nouveau millénaire. Taïs Pernelle se réapproprie fort bien "Ziggy, un garçon pas comme les autres" de Starmania. Margaux Potier, chanteuse s'accompagnant de sa guitare, nous offre deux compositions personnelles d'amour enflammé, plutôt sympa dans un style folk basique.

Côté instrumentaux, deux moments à ne pas manquer : "Blues Modern Daze" de Walter TROUT, blues rural au départ qui se transforme en récréation pour guitares, et "Blast" de Marcus MILLER avec Adrien Digard pour remplacer le maître bassiste au pied levé, du saxophone, des cuivres, des 'scratches' même et des influences orientales tour à tour contemplatives et funky. De quoi pallier un peu l'absence de longs titres progressifs ou metal progressif cette année. Si cela pourrait d'ailleurs être un motif de dépréciation de Sweet Embellie, il n'en est rien ! Comme le disque de 2010 d'ailleurs se contentait d'un titre court de ANGE ("Les longues nuits d'Isaac"), après deux années consacrées plutôt à leurs collègues d'ATOLL, ici il ne s'agit ni plus ni moins que du meilleur choix en la matière : "Sur la trace des fées". Et même approximativement, même dans le cadre lycée, les frissons sur ce morceau d'un autre monde sont toujours garantis. Rien que pour cela...

Il m'est en outre impossible de dire du mal d'un album qui propose de très chouettes élans pop-rock au féminin, tel ce "Holiday" de GREEN DAY chanté avec fraîcheur par Azélie Languille et qui ouvre les concerts juste après "Tonight". Mais, surtout, le millésimé 2016 pourrait se résumer à un seul nom : Florence Darwen, déjà entendue avec parcimonie. Elle est, après le départ de Suzy Loubar et un peu devant Charlotte Catherine dans ce qu'elle peut offrir, 'la' chanteuse de MILLET en ces années-là. D'elle, on n'entendra pas "Fever" ni "Cabaret", réservés aux concerts. En revanche, "Rock'n'Roll" de LED ZEPPELIN a été sauvé, et le gros regret se trouve de ne pas avoir le son plus propre du studio d'Antoine Quoniam.

Un cran au-dessus, il y a "Life on Mars?" que Florence Darwen, la fée blonde du Nord, interprète à merveille tandis que maestro Vincent Lonjon pose ses nappes façon synthé ARP avec délicatesse. Quitte à être qualifié d'hérétique, j'aime mieux largement cette version que l'original de BOWIE, dont les jeunes années criardes au niveau du chant n'ont jamais eu ma faveur en vérité. C'est le même tarif pour Axl Rose, sa bande des GUNS N'ROSES et Slash le guitariste avec son haut-de-forme car, pour couronner le tout, miss Darwen illumine le début de la sélection avec "Sweet Child O'Mine", là aussi de loin préférable à l'original ne serait-ce que grâce à elle. Oh, bien sûr, tout le groupe fait un super travail, avec de nouveau Adrien Digard (basse), Lucas Latrouitte (batterie) et les guitaristes Nathan LeDauphin/Victor Garaud. Mais décidément, et au même titre que d'autres musiciens chanteuses de talent, on espère que Florence Darwen fera parler d'elle par la suite.

Un 5/5, pour MILLET comme toujours cela tient de la notation spéciale (et comme toutes leurs notes), d'abord non pas pour l'objet global mais le CD 1 et de quoi compléter par-ci par-là pour le 2. Ce qui se rapproche le plus de la cohérence, c'est que toute cette partie-là rejoint le niveau du meilleur, parmi tout ce que Vincent Lonjon a réalisé. Le CD de 2011 est exceptionnel, mais derrière il m'est toujours difficile de départager le 2009 et le 2010. La réponse idéale serait donc le 2016.

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   MARCO STIVELL

 
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1. Guns N'roses - Sweet Child O'mine
2. Téléphone - Prends Ce Que Tu Veux
3. Smash - Don't Forget Me
4. Benjamin Biolay - Ton Héritage
5. Starmania - Ziggy
6. Etta James - All I Could Do
7. Jacques Brel - Jojo
8. Rammstein - Mein Herz Brennt
9. Alicia Keys - Fallin'
10. David Bowie - Life On Mars?
11. Green Day - Holiday
12. Walter Trout - Blues Modern Daze
13. Ange - Sur La Trace Des Fées
14. Yuki Kajiura - Everytime You Kissed Me
15. Marcus Miller - Blast

1. Led Zeppelin - Rock'n'roll
2. Nina Simone - Feeling Good
3. Margaux Potier - Pas De Doute
4. Margaux Potier - Chaque Jour
5. Barbara - Mon Enfance
6. Jean Ferrat - L'embellie
7. Zara Larsson - Uncover
8. Westlife - You Raise Me Up
9. Edith Piaf - Mon Dieu
10. Leonard Bernstein - Tonight
11. Leonard Cohen - Hallelujah
12. Trad - Black Is The Colour
13. Fool's Garden - Lemon Tree
14. Andrew Lloyd Webber - Memory
15. Reading - O Come All Ye Faithful
16. Arlen - Over The Rainbow
17. The Beatles - When I'm 64
18. U2 - With Or Without You
19. Richard Rodgers - You'll Never Walk Alone
20. Helmut Fritz - Ca M'énerve



             



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