Recherche avancée       Liste groupes



      
FOLK-JAZZ-PROG...  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Membre : Koha
 

 Site Officiel (1172)

MUSIQUE MILLET - 2011-12 (2012)
Par MARCO STIVELL le 29 Juillet 2012          Consultée 4663 fois

2002-2012. Cette année, on fête les dix ans du premier CD. Cela impose des choix artistiques de rigueur comme, après des pochettes de disques de plus en plus élaborées, un retour à une forme de simplicité enfantine qui évoque le tout début, les premiers pas... Cela signifie aussi faire quelques clins d'oeil hommages en re-reprenant des titres des premières heures... mais différemment ! On y reviendra. Alors, que nous propose ce cru 2012 ? En re-reprise, d'abord ce «Everybody Hurts» version Corrs, autrefois joliment chanté par Lisa Bertot et ici modifié pour devenir un duo entre Terri-Jade Nunn et Bastien Loir. Une idée originale et qui a beau sublimer à nouveau la chanson, nous fait regretter que le violon de la talentueuse Gaëlle Manac'h n'ait pas trouvé sa place sur cette version. Toujours dans les reprises des Corrs (dont j'espère voir un morceau original interprété un jour, mais chut faut pas le dire !), il y a plus loin «No Frontiers» de Mary Black, où contrairement à la version 2009 les harmonies sont superbement respectées par Terri-Jade Nunn et Agathe Louise. On remarquera que Musique Millet a tenu à ne se démarquer que progressivement (du calme, les progueux !) de l'ambiance de son chef-d'oeuvre de l'année dernière : le début et la fin gardent ce côté acoustique/intimiste/invitation au voyage, mais il recommence à y avoir des choses différentes.

Pour la première fois, nous avons non pas une mais DEUX compositions, pour nous faire une idée de l'imagination de ces élèves. Et deux morceaux très différents ! «Nothing Else Krenok» est inspiré librement de la musique de Thomas Garoche, avec certains des musiciens qui avaient déjà repris son «Green Dream» l'année dernière. La petite valse au piano, violon (par Gaëlle Manac'h enfin !), ukulélé et mélodica se transforme en une jolie partie plus profonde et contemplative, puis remonte en une sorte de cacophonie pour déboucher finalement sur la reprise de la valse. Très très intéressant, tout comme peut l'être la chanson douce «Cinq Ans» de Terri-Jade Nunn. Ce texte sur la nostalgie de l'enfance pourrait paraître naïf chanté par n'importe qui, mais venant de cette chanteuse à la voix d'or qui prend une place de plus en plus importante au fil des années, c'est profondément magnifique et hautement distingué. Parmi les autres chanteuses qui montent, on peut aisément citer Suzie Loubar et Monia Baudry. Cette dernière avait commencé en chantant dans un mini-choeur de filles, et depuis 2011 elle prend son envol, de l'assurance et bien sûr progresse de façon remarquable, interprétant deux chansons ici. Son «Hurt» feutré et déchirant est une réussite, mais on préfèrera «When I Look at You», ballade folk où Vincent Lonjon rajoute une belle touche de délicatesse au piano. On retrouve Monia avec sa complice Oriane Parron-Leloup, le duo habituel pour du Urban Trad. Un moment forcément envoûtant grâce à cette richesse instrumentale et qui d'un point de vue métrique a dû être sacrément difficile à mettre en place pour des oreilles non-habituées ! Les deux chansons de Keren Ann sont majestueusement interprétées par Marie Léger et des formations acoustiques, «By the Cathedral» étant ainsi plus complète qu'en 2009, et avec le bon concours de l'ancien élève guitariste Pierre Grisel-Luce (Millet 2002 !) ainsi que de miss Agathe Louise, qui mériterait vraiment d'être plus au devant de la scène. C'est justement ce que fait la talentueuse pianiste Marie-Thérèse Pernod sur le «Because of You» de Kelly Clarkson, un slow pop-rock qui prouve qu'elle aussi fait des progrès considérables. En fait, dans ce disque très féminin, on ne peut que regretter que la version du standard de Kander, «But the World Goes Round», n'ait pas l'impact des versions live.

Vous avez dit féminin, mais un homme s'invite néanmoins au milieu, il s'agit de Bastien Loir certes déjà sur «Everybody Hurts», mais qui s'illustre pour la première fois sur une ambiance métal (!) et progressif (!!) sur le Dream Theater. Il faut dire qu'il est épaulé par les plus solides musiciens de ce cru qui se retrouvent pour l'occasion, Adrien «Takata» Lemennais qui n'est alors plus au lycée venant leur prêter main-forte. Le morceau «Finally Free» n'est pas le plus complexe de Dream Theater, mais il nous révèle toute la science du claviériste Sébastien Mariotti aux claviers («The Edge piano» et claviériste sur Harmonium, souvenez-vous) et celle de Clément Lucas (le batteur de prog rêvé) qui y va d'un bon solo sur le final répétitif. Cette version studio nous permet d'ailleurs de goûter à tous les claviers mais aussi aux guitares harmonisées (Gilles Beaudoin, autrefois en arrière avec sa 12 cordes et qui monte en flèche pour sa dernière année), et à propos du chant, Bastien Loir en fait beaucoup moins que James LaBrie. Bref, que de bons points, tout comme pour le «Dignité» de Ange. Takata y est très inspiré, tout comme Lucas De La Rosa sur le final guitaristique, ou encore la flûtiste Amélie Morange. Les claviers dominent majestueusement, entre descentes de piano pures et trompettes victorieuses. Mais c'est surtout le chant qui nous fait taire : telle une Manon Nichols, la jeune Suzie Loubar fait partie des femmes de Millet qui reprennent dignement (c'est le cas de le dire) à leur compte des morceaux de rock progressif, en l'occurrence dans un univers macho et c'est quelque chose d'assez savoureux. Le CD 1 se termine avec «Someone Like You», que Terri-Jade Nunn arrive à chanter mieux qu'Adele elle-même, avec une plus grande sobriété et plus de finesse. C'est fou, c'est grandiose, c'est Musique Millet !

Le CD 2 est introduit par le ska «En Retard Pour la Messe» déjà interprété en 2007, toujours réjouissant mais un peu maladroit sur le final. On reste en Europe de l'Est pour «Alice» interprété un brin crooneristiquement par Maël Houbre et qui permet de remettre le saxophone au premier plan pour la première fois depuis, fiouuu... sept ans. Le jazzy «Dream a Little Dream of Me» et le «Sanctuary» de Camel (de nouveau The Snow Goose en pièces détachées) sont un peu scolaires mais jolis, alors que le relâché «La Petite Voleuse» nous révèle une Juliette Dubois à la voix décidément bien taillée pour les chansons françaises à l'ancienne. «California Dreaming» retrouve après la version 2005 sa différence de sexes et reste illuminé par le solo de flûte d'Amélie Morange, tout comme la perle folk «Lovely Joan» de Blackmore's Night. Le nostalgique «Puisque Tu Pars» voit à son tour l'une des meilleures prestations de Bastien Loir et la participation de la chorale, transition idéale vers la dernière partie. Une dernière partie... live ! Tous les morceaux chorale sont enregistrés sur les concerts de cette année. Il y a pour une fois très peu de classique, avec au moins un très très beau «Weep O Mine Eyes» (le tout premier morceau enregistré par Millet !!) et une continuité dans l'exploration du Requiem de Mozart avec le torturé «Confutatis», moins maîtrisé du côté des hommes. Après le succès du «With or Without You» de l'année dernière, la chorale rend à nouveau hommage aux arrangements des belges de Scala on the Rocks, avec surtout un «Creep» ample et aux fantastiques harmonies. «Bohemian Rhapsody» possède un bien meilleur son et est moins vite expédié qu'en 2002, preuve des progrès de Vincent Lonjon qui en profite d'ailleurs pour tenir exceptionnellement le chant lead (en remplacement de Suzie Loubar sur deux soirs), chose qu'il devrait vraiment faire plus souvent. Quant au final, il s'agit comme d'habitude d'une joyeuse pagaille, mais contrairement à ce que le veut l'ordre de ce CD, «Pokémon» et «Chihuahua» représentent le meilleur final qu'ait jamais réalisé Musique Millet. Le morceau original de DJ Bobo n'a que peu de personnalité à côté de cette interprétation haute en couleurs, où Vincent Lonjon joue d'un savoureux piano syncopé, et désopilante grâce à un rap de Gilles Beaudoin (ça vaut son pesant d'or), Johanne Lautridou et de Charline Barbé qui avait commencé par une ballade en 2010 pour arriver peu à peu à quelque chose de très déjanté comme ici. Une évolution à saluer, une fin de scolarité joliment célébrée pour ces élèves, et un final en choeur adorable, tout simplement.

C'est la magie Musique Millet. Et il y a encore le DVD...
http://www.musique-millet.com/

A lire aussi en VARIÉTÉ FRANÇAISE par MARCO STIVELL :


ZAZIE
Zen (1995)
The best of zazie




ZAZIE
Cyclo (2013)
Noir c'est noir.


Marquez et partagez





 
   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Vincent Lonjon (piano, claviers, chant, direction musicale)
- Terri-jade Nunn (chant)
- Bastien Loir (chant, guitares)
- Tom Quelvennec (batterie, percussions, ukulélé)
- Gilles Beaudoin (guitares, chant, rap)
- Lucas De La Rosa (guitares, basse)
- Théo Daret (basse)
- Monia Baudry (chant)
- Nicolas Kril (mélodica)
- Gaëlle Manac'h (violon)
- Oriane Parron-leloup (chant)
- Amélie Morange (flûte traversière)
- Clément Lucas (batterie)
- Sébastien Mariotti (piano, claviers)
- Adrien Lemennais (basse)
- Pauline Jeanne (accordéon)
- Juliette Elluard (violon)
- Anaïs Pain (clarinette)
- Manon Launey (flûte traversière)
- Marie Léger (chant)
- Agathe Louise (chant)
- François Schiefer (trompette)
- Lucas Boutrot (guitares)
- Corentin Kervadec (guitares)
- Valériane Laurent (contrebasse)
- Marie-thérèse Pernod (piano, chant)
- Octavie Jegoux (chant)
- Flavie Bazin (guitares)
- Charly Potier (batterie)
- Léa Hautot (chant)
- Arnaud Blachère (guitares)
- Suzie Loubar (chant)
- Gaëlle Leconte (trompette)
- Mathilde Michel (clarinette)
- Xavier Lemaître (clarinette)
- Jessica Vergnaud (violon)
- Amélia Desprez (violon)
- Raphaëlle Duquesnes (violon)
- Loan Gissat (saxophone)
- Jocelyn Renouf (saxophone)
- Emilie Poyard (violoncelle)
- Margaux Lafitte (piano)
- Théo Ladune (piano)
- Lucille Fize (chant)
- Céline Bazile (chant)
- Juliette Dubois (chant)
- Maël Houbre (chant)
- Mathilde Enot (chant)
- Gaëlle Lemaux (chant)
- Thomas Meuret (batterie)
- Théo Françon (basse)
- Amaury Paris (batterie)
- Johanne Lehodey (basse)
- Hugo Pleurdeau (basse)
- Johanne Lautridou (rap, chant)
- Charline Barbé (rap, chant)
- + Pierre Grisel-luce (guitare)


1. R.e.m. / The Corrs - Everybody Hurts
2. Miley Cyrus - When I Look At You
3. Nothing Else Krenok
4. Urban Trad - Oh La Belle
5. Keren Ann - By The Cathedral
6. Keren Ann - Not Going Anywhere
7. Kelly Clarkson - Because Of You
8. Kander - But The World Goes Round
9. Chistina Aguilera - Hurt
10. Dream Theater - Finally Free
11. Ange - Dignité
12. Teejay - Cinq Ans
13. Mary Black / The Corrs - No Frontiers
14. Adele - Someone Like You

1. Kumpania Zelwer - En Retard Pour La Messe
2. Schwandt - Dream A Little Dream Of Me
3. Camel - Sanctuary
4. Blackmore's Night - Lovely Joan
5. Olivia Ruiz - La Petite Voleuse
6. The Mamas & Papas - California Dreaming
7. Frager - Alice
8. Jean-jacques Goldman - Puisque Tu Pars
9. Queen - Bohemian Rhapsody (live)
10. The Beatles - Because (live)
11. Bach - Suscepit Israel (live)
12. Benett - Weep O Mine Eyes (live)
13. Mozart - Confutatis (live)
14. The Police - Every Breath You Take (live)
15. Radiohead - Creep (live)
16. Pokémon (live)
17. Katerine - Des Bisous (live)
18. Stupeflip - Les Cages En Métal (live)
19. Dj Bobo - Chihuahua (live)



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod