La pochette annonce un peu la couleur : Kim a décidé de passer la vitesse supérieure et s’attaque au monde. Un pari complexe pour une jeune artiste anglaise, le marché américain n’est pas tendre avec les perdreaux de l’année. Mais notre Kim, toujours épaulée par son papa et son frangin, a de bonnes idées. Certes, elle fourre de plus en plus sa tête dans les compositions, mais elle se fend aussi de reprises judicieuses qui vont changer le cours de sa carrière. En attendant, elle a repris son look de jeune fille branchée mais classique du paysage audiovisuel grand-breton pour ce cinquième album dans sa riche discographie. La pochette, assortie du titre, est bien moche.

Et les efforts payent, le single numéro deux issu de cet album remporte la palme de l’un des grands titres de l’année : une version new-wavisée de "You Keep Me Hangin On" des SUPREMES. Si on me demande l’intérêt d’une chose pareille, je hausse volontiers les épaules, un chef-d’oeuvre n’a pas besoin de resucée. Une batterie en carton, des beats de synthé, l’aspect soul a presque totalement disparu et, pourtant, miracle ! La jeunesse américaine se prend de passion pour le titre et le porte à la place de numéro un des charts. Alors ok, c’est sympa tout frais et symbolise bien les modes d’alors, mais un tel flambard dans le monde entier, je ne comprends pas ! Et ne me demandez pas si Kim chante aussi bien que Diana ROSS, merci.
C’est pourtant "Schoolgirl" qui sort la première, petit titre de synth aux accents pop composé en partie par Kim, pas vraiment mémorable, il faut l’avouer. On dirait du BANANARAMA, avec un refrain QUEENien. Le single suivant est un duo avec le soulman anglais Junior GISCOMBE, l’éponyme "Another Step", aux consonances pop malgré sa gratte agressive. Il intègre le top 10 britannique, pas si mal. On termine avec les singles par "Say You Really Want Me", un petit lick de synthé énervé, titre assez standard en ces mid-eighties, pas désagréable et taillé pour les dance-floors. Tout le reste est de bon loi mais ne fait pas vibrer les coeurs particulièrement.

Nous avons les cuivres et la basse entêtante de "Hit Him" puis le refrain un peu répétitif de "The Thrill of It". "She Hasn’t Got Time For You" penche du côté d’un électro-funk basique trop simple. On apprécie en revanche pas mal la mélodie pop de "Ive Got So Much Love" au joli refrain. Nous avons la petite guitare si new-wave de "Victim" et ses beat à la ZZ TOP époque "Gimme All Your Lovin", alors que "Brothers" est une comptine en l'honneur de son frère Ricky qui partage sa carrière depuis les débuts : une famille de rock stars. Un peu mou mais intéressant. "How Do You Want My Love" n’a pas grand-chose à dire : pour un titre de cette époque, il est à la traîne, très mou. Enfin, une intro en forme de guitare espagnole "Missing" mais le titre qui tente de créer une atmosphère lancinante échoue à mon sens.

En ce qui me concerne, je ne suis guère concerné par la reprise à succès de Kim, même si le flambard fut énorme à l’époque. Les autres singles sont sympas mais sans réel relief, de même que les autres titres, tous plutôt cool mais loin des sommets déjà atteints auparavant par la blondinette. L’évolution est patente, moins de synthés, plus de guitare, des élans plus pop-rock que réellement new-wave. Cet opus va relancer complètement la carrière de l’artiste Londonienne. J’avoue ne guère comprendre pourquoi car il me semble manquer de morceaux forts. Je reste donc sur un trois assez faible.