Voyez les dates, les gars : il y a dix ans d’écart entre cet album et le précédent de Kim WILDE. La bonne nouvelle, c’est qu’elle est encore plus belle en quadra qu’à 35 ans ! On en a, de la chance ! La photo est aussi mieux travaillée et les dix ans de retrait du showbiz semblent avoir profité à l’icône new wave des eighties. Alors bien sûr, tout ce temps… Impossible aux générations des années 2000 de savoir qui peut bien être cette quadra blondinette, difficile de dire si cet album pouvait avoir un impact sur eux. Pour les ex- fans en revanche, cet album est une vraie cure de jouvence, vous allez voir. La fratrie WILDE a mis les petits plats dans les grands pour nous servir du très lourd.

"Perfect Girl" nous renvoie aux débuts de la carrière de la blonde, la perfection du son en plus. En effet, avec une production des années 2000, les classiques des eighties auraient une gueule terrible. Cette song au riff génial et à la dynamique merveilleusement communicative vaut les plus grands succès de Kim. Croyez-moi, en 81, elle aurait fait un putain de flambard de l’espace ! Et puis comment vous dire... ? Jetez donc une oreille sur la ritournelle punky pop qu’est "Game Over" où la petite quadra ne s’en laisse pas compter et se pose en concurrente directe des gros lards de l’époque. Ce titre aurait dû faire les gros titres tant il est cool, GREENDAY ou OFFSPRING n’ont jamais fait mieux ! "I Fly" est un super titre bien entraînant qui charrie son lot d’influences punky new-wave avec le refrain qui tue. Ca déchire, oui messieurs dames, la miss blonde number one des eighties est bien de retour et ce titre aux grattes monstrueuses est vraiment superbe de puissance.

Le petit riff de gratte de "Together We Belong" nous replonge dans des effluves new-wave de belle qualité. L’ambiance est gaie, enjouée, bien superficielle, comme tout ce que nous regrettons de nos chères eighties, avant que le ciel ne nous tombe sur la tête avec ces maudites nineties. On mixe grosse gratte et synthé énorme sur "Forgive Me" qui propose une intéressante fusion des genres alors en vogue dans les mid 2000. Ah, nous avons un petit slow avec quelques inflexions à la RED HOT CHILI PEPPERS, ça s’appelle "Baby Obey Me" et on croirait que ça sort de l’esprit d’un Californien sous hallucinogènes avec ses cuivres de belle allure complètement hors-cadre. Le refrain de "Lost Without You" est certes très pop mais d’une fort belle qualité, avec un chant superbe de Miss WILDE. Ce titre sonne très B.O. On repart sur une ambiance dance à la MADONNA avec "Maybe I’m Crazy", pas désagréable mais franchement pas le titre de la livraison.

Alors, que valent les classiques de la miss à la sauce de 20 ans plus tard ? "You Came" débute la ronde : le refrain immuable de cette merveille absolue de mélodie et de rythme fait toujours le même effet et j’avoue préférer cette version, plus rock, plus metallique et moins en carton que la première que j’adore déjà, le chant de Kim y est meilleur. L'analyse est exactement la même pour "Kids In America" qui gagne encore en puissance sur cette version des années 2000, de quoi regretter que le son des eighties soit si light ! Quelle dynamique, quelle superbe réussite ! Le choix de "Four Letter Word" pour compléter ce premier aréopage de reprises me semble peu judicieux : on oscille entre une ambiance alternative à la PRETENDERS et un pop-rock façon ROXETTE, sympa mais moins remarquable malgré un refrain très mignon.

Le remix de Paul OAKENFOLD sur "Cambodia", à la mode encore technoïdée, avec synthés telluriques de rigueur à la "Meltdown" et percussions de rave party. C’est évidemment plus dans l’air du temps des années 2000 et franchement ça le faut bien d’autant que les sequencers imposent une vision bien futuriste et mouvante du classique. Sortie du même tonneau de ravers, "View From A Bridge" trouve aussi une seconde vie par la grâce de cette seconde version, bien meilleure que la première, l’orchestration trépidante et la gaieté de Kim WILDE y sont pour beaucoup. L’idée est bonne, pas de doute, ce titre est taillé pour les sequencers. Nous avons un duo opposant Kim a son alter ego allemande des eighties, la mignonette NENA, sur le classique soul "You Keep Me Hangin On". Cette fois, on oscille entre synth et techno avec une certaine facilité, la première version aurait pu ressembler à celle-ci, cela n’aurait pas été un mal.

Il va de soi qu’après un bon paquet d’albums décevants, le niveau de ce premier opus des années 2000 est une aubaine pour tous les fans de Kim WILDE. La blondinette apparaît plus belle que jamais, en pleine forme, chante superbement, servie par des compositions bien pêchues. Les six reprises sont de superbe allure, à moitié bien rock, à moitié adaptées à l’air des années 2000 pour un résultat assez phénoménal. Au final, je ne suis pas loin de coller le cinq a miss WILDE pour cet album magistral du retour, c’est donc un quatre un brin sévère dû au nombre des reprises, pourtant de grande qualité. Le meilleur opus de Kim jusqu’à présent.