Kim n’a même pas encore 26 ans quand son père lance le chantier de son sixième album. La Britannique a déjà une carrière conséquente derrière elle. La couverture est plus glamour qu’à l’accoutumée, on ne la reconnaît pas vraiment, une erreur de marketing à mon sens. Cette fois pourtant, Kim est particulièrement impliquée dans le songwriting, au même titre que son père et son frangin, elle cosigne presque tous les titres, travail de famille. Tony Swain, grand manitou de la new-Wave brits – IMAGINATION, SPANDAU BALLET, BANANARAMA – est à la console de production avec Ricky, qui veille au grain.

Le premier single "Hey Mister Heartache", qui fait l’apologie d’un électro-funk en mode pop et où on retrouve Junior BISCOMBE, s'avère moyen, le succès médiocre. En revanche "You Came" n’était pas prévu pour faire un tel flambard à la base. Un beat de synthé tout con, une ligne mélodique d’une simplicité désarmante mais l’efficacité est de mise tout du long. La miss minaude comme elle sait si bien le faire et le refrain marque au fer rouge de manière indélébile. Je le sais, je le chante presque tous les jours au moins une fois, c’est comme ça qu’on sait qu’on aime une chanson, les gars, des fois ça fait mal. La chanson qui atteint les premières places de nombreux billboards est toujours aussi belle.

Le suivant est "Never Trust a Stranger", véritable retour quelques années plus tôt avec une influence évidente de O.M.D et de HUMAN LEAGUE. La chanson, sympa, intègre le top 10 britannique mais laisse moins de souvenirs. De jolis progrès de la blondinette au chant y sont notables, elle est d’ailleurs très à son avantage dans le clip. Je suis moins fan de "Four Letter Word" qui nous replonge dans une new-wave proche de la variété, pour un résultat de top 10 similaire. Le cinquième- !- et dernier single- est "Love In The Natural Way", comporte quelques relents AOR pour un morceau assez transparent qui ne connaît aucun destin dans les charts.

"Love’s a No" au refrain très sympa est un slow sirupeux dans lequel Kim continue de faire la preuve de ses progrès au chant. "Stone" nous relance sur le terrain de l’épique, Kim s’y comporte bien. Le refrain en mode HUMAN LEAGUE n’échappera à personne, quelle époque ! "You’ll Be The One Who’ll Lose" est aujourd’hui un peu datée avec ses sons tout en carton, mais si le résultat reste sympa, il y a tout de même beaucoup de synthés… c’est de la synth-pop hé ! On revient dans un giron très pop avec "European Soul". Kim n’en est jamais très loin mais là c’est patent, donc pas transcendant. Houla, un piano lance "Lucky Guy", la composition de Todd RUNDGREN ! Kim s’y débrouille pas mal. La comparaison est certes un peu ardue, mais sa version n’a rien de honteuse, avec de jolies guitares.

Nous avons deux bonus dans la réédition : "Tell We What You Are" drivé par une basse ondoyante typée eighties, un filler clair et net, inutile. "Whotcha Gonna Do" est plus dynamique mais manque un peu de justesse mélodique et tourne mal. Hélas, l’ensemble ainsi créé n’a pas bonne mine, on ne peut atteindre un trois même moyen bas avec tant de morceaux inutiles ou invisibles. Bien sûr, je conseille à tout le monde l’écoute du grand classique de cette livraison "You came" ici pour l’éternité, le reste des titres me semblant dispensable. L’album toutefois se vend à plus d’un million d’exemplaires, pas si mal.