Quatre années après le très impressionnant Dark Roots of Earth TESTAMENT nous revient avec Brotherhood of The Snake. Pour rappel, si l'opus précédent était incontestablement excellent, nous nous inquiétions un peu au sujet d'un éventuel risque de lassitude que nous avions alors formulé ainsi : "Tout au plus pourrait-on souligner l’absence de prise de risque et le côté un peu trop maîtrisé de l’ensemble qui pourraient se révéler lassants si cette orientation musicale était reconduite sur le prochain album".

Malheureusement, Brotherhood of The Snake ne fait que lever partiellement nos craintes en ce domaine.
En effet, ce nouvel album ne parvient pas à convaincre en totalité. S’il débute tout en puissance avec le monstrueux titre éponyme, dès le deuxième morceau, "The Pale King", le groupe donne le sentiment de se complaire dans un faux rythme et paraît peiner à se montrer totalement réjouissant. Et c’est un peu l’histoire de cet album où les très bons moments, par chance majoritaires, en côtoient d'autres que l’on pourrait presque qualifier de dispensables.
Et si, à titre d’exemple, le très Thrash "Stronghold" nous séduit sans aucune difficulté et que les parties de guitares, notamment en twin, de "Neptune’s Spears" se révèlent plus que savoureuses, en revanche nous peinons un peu plus à nous laisser entraîner par "Seven Seals", un peu poussif, par "The Number Game" ou par le très rapide "Centuries Of Suffuring".
Entendons-nous bien, avec ce disque, TESTAMENT se montre toujours aussi professionnel et habile, et le bilan final est plutôt positif, mais le groupe a du mal à se montrer impérial de bout en bout. Et c’est pourtant ce que l’on est en droit d’attendre d’un groupe de cette trempe. Alors certes, TESTAMENT propose toujours un Thrash de haut niveau, interprété avec un savoir-faire indéniable. Mais cela fait un moment que le groupe ne nous a pas stupéfiés comme il a pu le faire dans le passé avec l’option ultra-brutale prise sur Low (1994) ou avec le virage Death assumé par Demonic (1997). En 2016, les Californiens 'se contentent' de dérouler une recette éprouvée et propre à satisfaire bon nombre de fans du genre. Et si en cela on peut considérer que Brotherhood of The Snake est malgré tout une réussite, on peut également regretter que la bande à Chuck Billy ne prennent pas plus de risques.

Ainsi, pour plagier le corps enseignant, on pourrait conclure par un Elève brillant, mais peut mieux faire.