Moi, j’ai toujours préféré Keren Woodward, mais cette pimbêche m’a préféré Andrew Rigdeley, la seconde tête pensante de WHAM, avec lequel elle a eu deux enfants, un drame ! Mais j’en connais qui préfèrent sa collègue la grande blonde Sarah Dallin, à droite sur la photo. Idoles d’adolescence et vieux fantasmes, c’est ce qu’il reste du groupe devenu un duo, suite au départ de Siobhan Fahey qui a épousé Dave STEWART, la moitié d’EURYTHMICS. On reste dans la new-wave, hé ! Alors, contre vents et marées, le duo a continué sa carrière et aujourd’hui, alors que nos deux ex-naïades ont plus de soixante printemps, elles sont au four et au moulin de leur douzième opus. BANANARAMA existe toujours, qu’on se le dise !

Alors, c’est de la découverte à 100 %. Quand "Favourite" embraye avec les voix des deux icones, la première impression est drôlement sympa. Les filles savent composer et écrire. Dire qu’on les a cantonnées pendant des décennies au rôle de stupides sex symboles sous les compositions de Swain et Jolly ! Le son est maousse balèze et les voix sont toujours aussi belles. Pour un début, c’est en fanfare avec de belles mélodies et une vraie originalité. New wave ? Sans aucune doute ouais, on retrouve les belles harmonies dont les filles s’étaient faites les spécialistes, la compo est de la fille de Sara, Alice.

Plusieurs titres sont vraiment de bon aloi et c’est une sacrée surprise, je ne m’attendais pas à un disque aussi agréable : je conseille vivement à Aigle blanc le visionnage de la jolie vidéo très british de "Masquerade", avec quelques références hamiltoniennes. Sara et Keren ont de très jolis restes, et se permettent même un autotune lors de la conclusion pas du tout désagréable. Comme quoi bien utilisé. Nous allons aussi beaucoup apprécier le refrain magique et enchanteur de "Let’s Go Outside", marque de fabrique des BANANARAMA, tout de douceur et de coolitude. C’est pas ramenard mais tellement bien foutu. Bon, cela demande probablement d’avoir connu ces riches années de superficialité. Les harmonies vocales sont au top sur "Waiting For The Sun To Shine", une chanson riche et vraiment réussie, probablement le top de cette livraison.

A l’écoute de "Stay Wild", on se dit chouette, la new-wave existe toujours en fait !. Nappes de sequencers, batterie en carton, douces harmonies vocales. Devinez à quelle époque nous sommes. "Running With The Night" date pourtant de 2022. Avec "Brand New", nous sommes cependant dans une vibe un brin trop passéiste à mon goût , quelques intonations de Michael JACKSON sans l’être – cette gratte n’est-elle pas celle de "Thriller" ? L’assemblage des voix du duo fait toujours mouche, voyez donc la sympa "Velvet Lies" qui sonne presque comme du MADONNA époque 2000. Parfois, les synthés sont un brin pompiers comme ceux de "Bad Love", mais à nouveau la mélodie se laisse bien apprivoiseret la fusion des voix reste belle.

Quelques petits points faiblards : "Forever Young" n’est pas la reprise des collègues d’ALPHAVILLE mais bien une compo des Dallin mère et fille, pas transcendante. Puis un poil trop variété, "Need A Little More Time" ne me convainc pas. Mais il faut admettre que cet album du duo des BANANARAMA est bien sympa et passe remarquablement le test de l’eau qui a coulé sous les ponts. Sara Dallin et Keren Woodward sont définitivement plus que les produits préfabriqués des années 80. Plusieurs chansons de bonne qualité émaillent cette livraison, l’ensemble est très équilibré et récolte la note de 3.