Nous sommes en 1995 et contrairement à ce que tous les précédents albums pouvaient laisser penser, le duo des BANANARAMA est bien toujours vivant. Enfin, il bouge toujours. Est-il capable de toujours créer le buzz ou juste de la bonne musique pour les fans encore nombreux qui ont suivi les aventures de Sarah Dallin et de Keren Woodward jusqu’à aujourd’hui ? Nous avons été passablement déçus par les divers albums qui viennent de se succéder depuis les heures de leurs grands succès. Cette fois, le producteur en charge est le guitariste de leur dernier album, Gary Miller. Les filles se sont fait lourder par London Records, les chiffres de vente sont trop bas pour une major. Imaginez que cet opus ne va pas même voir le jour en GB ! Un comble !

Trois singles voient néanmoins le jour malgré ces circonstances difficiles : des palaces, des crinolines pas de doutes les filles sont bien là sur "I Found Love" à la ritournelle un peu fadasse, plutôt pressée. Tout ceci est très dance avec un petit côté quasi-technoïde sur les beat. On est carrément pop - europop ? Pas sur – sur "Every Shade Of Blue" qui propose à nouveau un rythme trépidant et un refrain plutôt sympa.
"Take Me To Your Heart" voit les filles déambuler modestement au milieu de champs de lavandes, la chanson se laisse super bien oublier rapido. Aucun de ses singles ne se fait remarquer, nous sommes à des années lumière des grands succès de BANANARAMA.

Des beats assez musclés règnent sur "You’re Really Got Something". On sent la main mise des influences du moment. "Rhythm of Life" sort du même moule, de la dance pour dancefloor. On peine à reconnaître le style des filles, mais la composition n’est pas désagréable. On est quasi techno sur "System" puis nous avons un titre sous amphétamines avec "Don’t Stop Me Now", la compo n’est pas vilaine mais choisir les filles pour chanter ce genre de chansons n’a pas de sens pour moi. Les circonvolutions des sequencers ont finalement mal vieilli.
"Give In To me" achèvent cette petite ronde assez inconvenantes de mes BANANARAMA immergées dans une techno mainstream et racoleuse mais peu efficace.

On repart sur de l’europop un brin vulgaire avec "Prove Your Love", souffrant d'un manque de couilles et de grinta flagrant. Quelques accents vaguement R’n’B mixé de pop sur "Take Me Away" qui n’a rien à faire entre vos oreilles. Un slow ? Vous savez ce que je pense des performances des filles en la matière, la plupart du temps. Alors, "Maybe The Next Time"... quelques intonations soul qui font loucher le morceau vers la face black de la musique. Pas meilleur que les autres, Keren et Sarah ne sont pas faites pour les accents dramatiques. Le refrain de "Time Out" se laisse écouter, mais rien de bien folichon.

Je laisse les fans de dance des années 90 se dépatouiller avec cette galette, mais je n’ai jamais entendu un chant aussi insipide que là-dessus de la part de nos jouvencelles. Alors, oui, les temps son durs, pas un seul single ne parvient à porter la bonne parole des BANANARAMA au sommet des charts. De mon côté, impossible d’aller au-dessus du deux étoiles pour noter cette livraison 95 à oublier rapidement.