1993 a sonné et, avec les nineties, ont plus ou moins disparu les derniers relents de la new-wave agonisante. Il faut attendre quelques années pour la voir renaître de ses cendres. En attendant, la salariée Jaquie O Sullivan en a rapidement eu ras la casquette de n’être qu’une doublure même pas de luxe et nous voici avec nos deux aies d’enfance pour assumer seules l’avenir de BANANARAMA. Peu importe, les filles sont chevronnées et disposent d’une armée de producteurs prêts à reprendre le flambeau. Mais nous voici en duo. Vous connaissez un duo de voix féminines qui assure comme des brutes ? Un indice : le nom du groupe commence et finit par un A et les deux chanteuses sont connues pour leurs voluptueuses voix... Vous vous attendiez à quoi, les blaireaux ?

En 92, en héraut de ce sixième opus, sort "Movin On". Ca sonne complètement ABBA, non ? Ce piano, ces voix, ces rythmes. C’est les Suédois, non ? Bah nan ! Cette jolie ritournelle ultra-pop atteint la 24ème place du billboard anglois et les filles jouent aux vamps de luxe dans la vidéo.
Avec "Last Thing On My Mind", on voit bien qu’il ne s’agit pas de Frida ni d'Agnetha au chant, même si le pompage est en règle. Les filles chantent bien, mais nous sommes à des années lumière du niveau des icônes de l’europop pour une 72ème place... pas l’extase.
Le dernier single sorti en même temps que l’album est le disco "More More More", reprise d’Andrea TRUE, la production fat le max et les filles assurent bien, le résultat n’est que moyen mais avec une 24ème place à la clé.

Le duo Stock-Waterman est présent sur tous les titres, de même que derrière la console. L’idée est bonne mais les voix ne sont pas celles des filles d’ABBA, du coup. "Is She Good To You" sonne comme une reprise du samedi soir. Du disco comme les Suédois aiment à les pondre.
"Only Time Will Tell" et "You’re Never Satisfied" sonnent surannées, on se croirait 20 ans plus tôt, c’est presque étrange à écouter. "Let Me Love You One More Time" est presque affligeante. Puis, "Give It All Up For Love" sombre dans le néant artistique. Attention, un slow aquatique est de la partie : "I Could Be Persuaded" n’est pas vilaine. Quant au refrain de "You’ll Never Know What It Means", il est très sympa, la chanson très agréable, même si nous sommes à des années lumière du BANANARAMA sound.

Pour un succédané des années 78/79, c’est très réussi, et cela aurait peut-être eu - j’en doute – du succès quine ans plus tôt, mais à l’attaque des révolutionnaires nineties, pas la moindre chance que cet album attrape l’oreille d’un quelconque nouveau fan. On retient la joie et la bonne humeur communicatives de "Movin On" mais, pour le reste, les calculs se révèlent peu adéquats. Un coup d’épée dans l’eau pour le nouveau duo des BANANARAMA, carrément à éviter, même pour les fans. Pas la moindre trace de new-wave là-dedans, c’est un deux pointé.