J’adore mes BANANARAMA ! La brunette Keren Woodward a toujours fait partie de mes préférées. Ok, c’est entendu, j’ai un peu dézingué l’album de leur méga succès True Confessions, mais il n’empêche, je leur réserve toujours un coin dans mon coeur et ma mémoire.
Quatrième album donc, et les singles précédents ayant eu le succès qu’on connaît, les sieurs Jolley & Swain ont été mis sur la touche au profit de l’écurie Saw – Stock Aiken Waterman - qui avait accouché du titre "Venus", malgré les difficultés de travail entre les deux trios. Les billets verts avant tout ! Mais vous allez voir que ces mauvais rapports vont perdurer. En avant, nous sommes en 87, et malgré ces petites pécadilles, tout va bien !

De nouveau, nous voici avec quatre singles entre les mains, c’est comme ça avec les grosses écuries des années 80 ! Les fans sont nombreux à attendre les petites merveilles composées par les jolies filles. Nous débutons par "I Heard A Rumour", qui sera un joli coup au billboard ricain - 4ème -, et allons-y pour les superlatifs des eighties : c’est coloré, gai, tout en carton avec de gros synthés bien pompiers. Mais ça le fait, non ? Les filles chantent bien et sont au top de leur game. On s’éloigne bien sûr des éléments synth-pop pour ne garder que les aspects les plus dance. Un classique de l’année 87.

Les vidéos se suivent et se ressemblent en forme de cartoon. "Love In The First Degree" n’échappe pas à la règle. L’équipe de Saw applique le traitement dance à tous les singles des nanas. Ont-elles leurs mots à dire ? A priori moins qu’avant puisque la situation commence à sérieusement gonfler la bagarreuse irlandaise Siobahn Fahey. Mais le titre reste bien sympa avec plein de bonne humeur. D’ailleurs, la dite Siobhan s’est transformée en brunette sur le clip suivant "I Can’t Help It", toujours sur le même mode, quasi interchangeable. Les deux titres font 3 et 20 du top angliche, intégrant à chaque fois le billboard ricain...Tout va pour le mieux.

Sauf que tout explose dans le trio avant la sortie de "I Want You Back". Siobahn, excédée par les rapports avec la team Saw, claque la porte et s’en va fonder les SHAKESPEARE SISTERS. En mars 88, les filles n’ont pas d’autre choix que de la remplacer par Jacquie O’Sullivan qui réenregistre ce single. Toujours dans le même moule, toujours la même gaieté, toujours la même efficacité. On ne compte plus aborder des thèmes sociaux, terminé classé. La vidéo se veut discrète avec des filles qui campent les SUPREMES pour masquer un brin le changement. On sent confusément que Jacquie n’est pas encore intégrée. Mais on parvient à la 5ème des charts, pas la moindre conséquence ! Life is good !

Les filles chantent à tour de rôle sur "Some Girls", c’est une nouveauté, la composition est dance avec pas mal d’effets aujourd’hui cheap. Pas génial. Des explosions de beat de synthés sur "Strike It Rich" à la dance de "Come Back", avec un chant des filles vide d’émotion. "Bad For Me" n’est pas plus recommandable. Enfin, le titre "Nathan Jones" est un horrible filler aux claviers vraiment pompiers. Keren y tient la basse. Un slow. Allons bon, je n’ai jamais été fan de ceux du le trio. "Once In A Lifetime" est médiocre car sirupeux et qu’on s’éloigne de la new-wave pour de la variété internationale. On ne retient pas, on n’a pas envie de réécouter, une purge.

Pas compliqué, les quatre singles font le job mais la main-mise de l’écurie Saw sur les compositions des BANANARAMA a littéralement fait exploser l’innocence habituellement dispensée par le trio. Evidemment, la crise survenue avec le départ de Siobhan est éloquent à cet égard. Nul doute que l’Irlandaise n’a pas supporté cette évolution drastique. Rappelons qu’elle s’est mariée avec Dave STEWART d’EURYTHMICS cette année, cela lui a probablement donné des idées d’indépendance. Les chiffres de vente sont excellents, les résultats des singles impeccables, mais nous avons quitté le giron de la new-wave pour la dance. C’est un deux pointé, sur la force des singles.