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APHEX TWIN - 51/13 Singles Collection (1996)
Par SASKATCHEWAN le 15 Février 2008          Consultée 5001 fois

Ah, les bonus japonais ! Quel collectionneur méticuleux ne s’est jamais étranglé en apprenant l’existence d’un obscur disque bonus japonais, regroupant quelques titres inédits de son artiste préféré ? Les japonais ont en fait un penchant assez fantastique : ils s’intéressent à tout. D’Alain Delon à DEEP PURPLE en passant par BJÖRK et le dernier boys band à la mode, le Japon offre à de nombreux artistes la perspective vaniteuse d’une carrière internationale. L’artiste en question se retrouve ainsi affublé du titre honorifique de « véritable Dieu au Japon » dans les médias occidentaux, toujours prompts à manier la brosse à reluire. En lieu et place d’une véritable déification, il s’agit plutôt de quelques fans hystériques les accueillant à l’aéroport, d’où l’on en déduit que les TOKIO HOTEL sont de véritable dieux en France, que Jésus se planque dans sa toge à la seul mention du pouvoir divin de David Beckham, j’en passe et des meilleures… APHEX TWIN ne déroge pas à la règle et possède lui aussi son propre bonus japonais qui brille que t’y crois pas, ça va en faire des jaloux.

Retournons quelques années en arrière : On EP sort, Warp se remplit les poches avec ce succès somme toute assez modeste, les Américains de Sire Records achètent, parce que Surfing On Sine Waves, c’était quand même de l’or en barre. Les Japonais eux, ils n’en ont pas grand-chose à faire. En 1994, un journaliste du New York Times, bien mal inspiré, qualifie APHEX TWIN de MOZART du siècle à venir, merci pour lui. Un an plus tard, c’est Ventolin qui déboule, on ne comprend pas trop ce que ce truc strident vient faire là après le calme reposant du Selected Ambient Works II, mais on finit par apprécier. Les Japonais, qui ne sont pas gens à s’émouvoir pour un simple papelard et quelques chiffres de vente flatteurs, n’en ont toujours rien à faire, mais alors vraiment rien. Puis c’est au tour de Donkey Rhubarb de nous flatter les esgourdes avec sa mélodie en sucre d’orge, mais les Japonais, eux, niet. (Note : Je suis sûr qu’à l’époque les fans nippons d'AFX existaient bel et bien, mais sûrement pas dans les maisons de disque.)

Richard D. JAMES, même pas aigri par tant de rebuffades successives, met tout son cœur à l’ouvrage pour façonner le Richard D. James Album : ils vont voir ce qu’ils vont voir. Sur l’archipel, ça ne rigole plus, on s’affole même (toutes proportions gardées). Bien sûr, le dernier album d’APHEX TWIN est édité, ainsi que ses prédécesseurs. Mais pour les EP, comment faire ? On sort le Girl/Boy EP parce que toujours d’actualité, on laisse tomber Digeridoo et Xylem Tube parce qu’édités par des Belges qui ont fini par mettre la clef sous la porte et on regroupe les trois autres sur un même CD avec quelques coups de machettes astucieux. On sort la compil’ à Noël, parce qu’on a toujours fait comme ça et que ça marche bien. Cet habile plan marketing donne 51/13 Singles Collection, vite récupéré par les Australiens qui devaient aussi en avoir marre de se fournir en import à des prix exorbitants.

La musique ? C’est assez simple, on a gardé les deux meilleurs titres de On, les trois meilleurs de Donkey Rhubarb et sur les douze remix de "Ventolin" seuls six ont survécu aux coupes franches du label, dont ceux de CYLOB et Luke VIBERT, deux potes de chez Rephlex. La compilation tient la route, on prend plaisir à l’écouter une ou deux fois puis on se rend bien vite compte que ce disque est parfaitement inutile. En effet, avec le succès croissant d’APHEX TWIN à travers le monde, son label Warp a engagé une politique de réédition de ses vieux travaux assez efficace, en partenariat avec Rephlex et R&S Records. Tant et si bien qu’aujourd’hui on peut réunir les quatre EP concernés (On, Donkey Rhubarb, Ventolin et Ventolin Remixes) pour une somme nettement inférieure à celle que coûte cette compilation. On bénéficie donc de l’artwork d’origine, des EP dans leur intégralité, c'est-à-dire pas moins de 20 morceaux contre 12 seulement sur cette compilation, le calcul est vite fait.

Vous l’aurez compris, 51/13 est le genre d’objet dont on se dit en serrant les poings « Allez, je le prends, pour la collec’ ! ». Pas de titres inédits, même pas exhaustif, onéreux, moche, il faut vraiment en vouloir pour acquérir cette compilation. Ne faites pas comme moi, passez votre chemin.

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   SASKATCHEWAN

 
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- Richard D. 'aphex Twin' James (tout)
- Chris 'cylob' Jeffs (remix 4)
- Luke 'deep Gong' Vibert (remix 6)
- Philip Glass (orchestration 8)


1. On
2. Pancake Lizard
3. Ventolin (crowsmangegus Mix Edit)
4. Ventolin (cylob Mix)
5. Donkey Rhubarb
6. Ventolin (deep Gong Mix)
7. 73 Yips
8. Icct Hedral (philip Glass Orchestration)
9. Ventolin (marazavose Mix Edit)
10. Ventolin (asthma Beats Mix)
11. Ventolin (carharrack Mix)
12. Respect List



             



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