Space Magic Concerts est le compte-rendu de la deuxième tournée de Didier MAROUANI en URSS, en 1991, initialement édité en Russie (officiellement) en 1995, puis en Europe l’année suivante, dans la foulée du vrai-faux Best-Of. Il s’agit d’un assortiment de compositions nouvelles et de revisites d’anciennes compositions, de SPACE, PARIS FRANCE TRANSIT ou du projet Space Opera. L’avantage d’un album live, aussi nul soit-il, est que la majorité du matériel est déjà connu et que nous sera (en partie) épargnée le calvaire de nouveaux titres plus nuls encore.

Évacuons déjà la question de l’authenticité de la chose. L’alcoo-bidon-test se gonfle et vire au vert (presque au caca d’oie): bouclages d’applaudissements, transitions à grands coups de fondus-enchaînés, quelques adresses de Didier MAROUANI au public grossièrement ajoutées par-dessus le tout − jetons un voile pudique sur l’introduction a-hu-ri-ssante de "Magic Fly". Et ce n’est pas fini : les parties 1 et 2 de "Space Opera" (1987) sont des copier-coller des versions studio et "Child" sort tout droit du live de 1983 − à l’exception notable de l’intro à rallonge de "Space Opera" partie 1 et des touches de Roland D-50 et de batterie sur certains débuts ou fins de morceaux. Il y a dans ce disque autant de falsification que dans l’arrière-train des Kardashian.

Passons aux trois inédits… ou plutôt deux et demi, puisque "Ma Révérence" est une reprise de Véronique SANSON, et plus précisément de son 7ème album (1979). Étant une pompe à vélo en matière de chanson française, je ne me risquerais à aucune comparaison avec l’originale, mais je me permets de dire que ce morceau ne dénote aucunement dans la set-list de Didier MAROUANI, ni dans le répertoire de chansons de ce dernier, d’ailleurs, et ne fait que renforcer l’atmosphère électro-clachic-et-choc de ce disque.
Les deux nouveaux instrumentaux ouvrent l’album, et le moins que l’on puisse dire est qu’ils sont dans la rectiligne continuité de Space Opera, avec ce que cela implique de saillies pseudo-lyriques et de facilités musicales dégoulinantes. "Vox Futura" se paye le luxe de faire encore pire : ces chœurs, ces chœurs affreux! Cette catastrophe industrielle, qui ferait passer Space Opera pour un bon disque.

Il reste les revisites. Nous avons vite évacué le cas des deux premières parties de Space Opera et de "Child". Il nous reste une version allongée de "Space Opera" partie 5 en rappel, et cinq morceaux issus des trois premiers albums de SPACE. Pas de bol, tous ont déjà été joués durant la première tournée soviétique en 1983 (ainsi que "Child" d’ailleurs). Les versions de 1991 en sont certes vraiment, quoique alourdies par une rythmique pataude et des effets sonores à la zob (l’intro de "Just Blue"). On ne pouvait pas faire moins original et plus paresseux comme set-list. Nous devons donc nous farcir à nouveau la niaiserie de "Music For Space Lovers" et de "Let Me Know The Wonder", les lourdeurs de "Symphony" (sauvé par son excellent pont) et de "Just Blue" (dont on trouve une nouvelle fois les chœurs d’origine à l’identique), seuls "Child" et "Magic Fly" restant vraiment viables, musicalement.

Précisons pour finir qu’il existe une sortie vidéo de cette même tournée sous forme d’une VHS sortie en 1997 et rééditée en DVD en 2004, présentant une setlist fort différente du CD, avec davantage de morceaux et dans un ordre différent.
Ce disque est une pure esbrouffe, et ce n’est pas la nouvelle version studio de "Magic Fly" placée en fin d’album (qui est un parfait doublon de la version soit-disant live) qui le démentira. À oublier au plus vite.

0 ⅛ sur 5