Space Magic Concerts est le premier live vidéo officiel de SPACE, tiré de la tournée soviétique du groupe en 1991 et faisant écho à l’album live du même nom qui, nous l’avons vu, est bidonné de bout en bout, à grands coups de copier-coller et autres montages. Cet objet fut édité une première fois en VSH en 1997 puis en DVD en 2004, avant qu’une autre édition DVD de 2005 ne compile les tournées de 1983 et 1991. La première chose que l’on remarque est que la tracklist du DVD est différente de celle de l’album, et semble correspondre à la set-list de la tournée, à l’exception de la curieuse absence de "Child" − sans doute une pure magouille de la version album. Space Opera était intégralement joué à l’exception de la partie 3, et quatre autres parties étaient omises sur la version CD.

Pas de bol, il y a à nouveau tromperie sur la marchandise. Certains morceaux sont partiellement réenregistrés mais ce ne sont manifestement pas des prises live que l’on entend. Nous voyons Didier MAROUANI chanter sur "Just Blue" alors que ce sont les chœurs originaux de 1978 que nous entendons. Idem pour les chœurs de Space Opera. Pour ce qui est de la rythmique, le batteur alterne batterie acoustique et électronique, or l’illusion est sapée par de grotesques faux-raccords entre l’image et le son, comme les coups de cymbale sur "Space Opera" partie 2 ou la batterie acoustique montrée sur "Space Opera" partie 6 alors que nous entendons les rythmiques (et les effets sonores au grand complet, d’ailleurs) des versions studio de tous les mouvements de Space Opera, quand bien même de menues choses sont ajoutées pour faire genre, telles que la longue et inutile intro de la partie 1 et la conclusion de la partie 5 dont nous avons déjà parlé dans la chronique de la version CD, ou encore l’arrêt net remplaçant le fade-out sur la partie 8 et quelques autres. C’est le bouquet avec la partie 1, où à la fin nous entendons très distinctement le fade-out entre la version studio et la prise live. Seuls les morceaux de 1977-78 – le chant (faux) de Didier MAROUANI sur "Symphony", le solo de batterie sur "Tango In Space", les quelques fausses notes et le beau solo de guitare de Yann Benoist sur "Let Me Know The Wonder" – ainsi que (*soupir*) la reprise de "Ma Révérence" de Véronique SANSON me semblent échapper à ce traitement. Ça fait moins de la moitié de la set-list.

L’image baigne dans un mélange de bleu et de magenta du plus bel effet, avec parfois des spots rouges ou verts. Musicalement, il n’y a rien de plus à dire que sur Space Opera et Space Magic Concerts en CD : nouvelles compositions catastrophiques ("Vox Futura" est une douleur) et réinterprétations sans saveur, si ce n’est la participation de Yann Benoist qui rattrape la sauce comme il peut, "Symphony" étant probablement le seul moment à sauver de cet objet sans intérêt.

Cette chronique est basée sur une diffusion YouTube du concert.