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- Style : Space Art, Voyage
- Membre : Didier Marouani , Roland Romanelli

SPACE - Space Opera (1987)
Par NANAR le 10 Juin 2024          Consultée 592 fois

Bien que cet album soit sorti sous le nom de Didier MAROUANI, il est à considérer dans la continuité des albums de SPACE et de PARIS FRANCE TRANSIT, et le projet Space Opera comme l’une des incarnations de SPACE après la scission de la formation originelle en 1979. À part ça, RÀS, que tchi, tout va bien madame la marquise.

En 1987, pour la conception de son cinquième album électronique (hormis ses albums de chansons ainsi que Deeper Zone), Didier MAROUANI obtient la participation de deux chœurs de deux nations alors antagonistes : ceux de l’Armée Rouge soviétique et ceux de l’Université de Harvard (je mets bien les majuscules partout pour ne pas déclencher d’incident diplomatique, on ne sait jamais), dans un contexte de fin de Guerre Froide, de désolidarisation du Bloc de l’Est et de réconciliation progressive avec l’Occident. Le rapprochement est inévitable avec Jean-Michel JARRE et son Rendez-Vous, connu comme un album de circonstances et quelque peu 'rushé' pour les concerts à Houston et à Lyon, et une œuvre à la thématique spatiale, en particulier dédié aux sept astronautes décédés dans la dislocation de la navette spatiale Challenger en janvier 1986.
Alors, Rendez-Vous, Space Opera, même combat? Pas tout à fait. Malgré leur parenté mélodique et conceptuelle, le premier est un amoncellement d’idées pauvres, de développements bancals et de transitions bidon, mais le second est beaucoup plus cohérent. Rendez-Vous était une choucroute congelée - décongelée - recongelée - micro-ondée, Space Opera est de la pure synth-pop de son époque, qui goutte de la boîte de conserve et sent très fort l’ammoniac.

Space Opera ne fait que cristalliser et amplifier les défauts musicaux de Didier MAROUANI, perceptibles depuis 1977. Le néo-classique lourdingue de "Just Blue" et "Symphony", le romantisme simpliste et vaseux de "Let Me Know The Wonder", les chœurs poussifs de "Deliverance", "Just Blue" ou "Music From The Stars"? Décuplés, centuplés, milletuplés. On a beau s’y être habitués, le contraste est particulièrement violent. C’est un peu comme passer des gags de Tchô Magazine aux Sales Blagues de Vuillemin* (ou au tome 13 de Nelson, au choix).
Cet album est classifié sur RateYourMusic dans le style 'électronique progressif'. Sans blague! Pour commencer, la production est atroce, il pleut des faux cuivres de carnaval, des grosses rythmiques, des effets sonores à la noix, c’est buffet à volonté! J’ai beau être rompu à l’exercice, ça fait mal, le son d’ensemble est un bourbier innommable, et des sonorités que j’apprécierais en temps normal rendent ici terriblement mal.
Ensuite, Space Opera est un empilement de poncifs inouï, raclant tous les tics du néo-classique en toc, ressassant paresseusement couplets - refrains - pont à longueur de temps. Chose étrange : la rareté des transposes, pilier de la musique de variété, instrumentale ou chantée, internationale ou française, que l’on ne trouve ici qu’à la fin de la partie 7. Cool.
Musicalement? Des mélodies à l’année-lumière, des grilles d’accords à l’hectare, de la tierce à n’en plus finir. Ce qui est fascinant avec Space Opera, outre le fait que cette soi-disant suite en huit mouvements est une escroquerie astronomique, c’est que l’on peut classifier très précisément les morceaux. Parties 1, 2 et 8 : attention, thème dramatique, les méchants Blorks arrivent, c’est très sérieux, courons, courons, courons. Parties 3, 6 et 7 : on se tient par la taille et on regarde les étoiles avec des yeux de merlan frit. Partie 4 : sortez les mouchoirs, que c’est triste, notre ami le Bouillabise il s’est fait eu par le grand méchant interplanétaire Tchakakahn. Partie 5 : c’est la space-nouba avec Carlos, Ganesh2 et les Cochons dans l’Espace!

Si cet album semble rapidement s’être fait oublier en France, il a évidemment fait un flambard en URSS − sur Discogs sont répertoriés seize pressages vinyle différents par Melodiya entre 1988 et 1991. Le symbolisme de la pochette revêt aujourd’hui une cruelle ironie : si le CD a supplanté le vinyle, il fallut moins de temps aux fichiers multimédias pour l’évincer, et moins de temps encore aux plateformes de streaming pour prendre à leur tour le dessus. Une obsolescence qui se reflète également dans la musique, ringarde, clinquante, de Space Opera.

Save Our Soul
Save Our Soul
Save Our Soul
Save Our Soul


Tu l’as dit, bouffi!

0/5

* Je précise que j’apprécie cet ouvrage, c’était juste pour la blague.

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   NANAR

 
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- Didier Marouani (didier marouani)
- Les Chœurs De L’armée Rouge (chorale - titres 1, 2, 4, 8)
- Harvard University Choirs (harvard university choirs -titres 1, 2, 4, 8)
- Jeff Parent (programmation)
- Simon Franglen (programmation synclavier)


1. Space Opera, Part 1
2. Space Opera, Part 2
3. Space Opera, Part 3
4. Space Opera, Part 4 (save Our Soul)
5. Space Opera, Part 5
6. Space Opera, Part 6
7. Space Opera, Part 7
8. Space Opera, Part 8



             



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