Brian SETZER a aujourd’hui 64 ans… Je me souviens d’une époque, en 82, ou le félin peroxydé avait à peine plus de 20 ans… Et moi 14… Tout ceci ne nous rajeunit pas. Les albums des STRAY CATS s’égrènent comme autant de perles, la carrière solo de Brian que se soit avec le BRIAN SETZER ORCHESTRA ou seul a travers ses diverses incarnations, a toujours été l’épicentre d’une réelle qualité. Bien entendu, les années s’accumulent comme les tatouages sur le corps du blondin, mais il trouve toujours la ressource de se renouveler. J’ai perdu depuis longtemps le nombre d’albums écrit par notre artiste mais allez un sacré paquet, une discographie plus que conséquente et qui n’a jamais connu le moindre flop !

Commençons par les tops : dans le genre rockabilly modernisée, Brian nous propose ici la fabuleuse "Black Leather Jacket", basée sur un riff de gratte simple mais supra efficace. Le chant de Brain suit le déroulement et la vitesse de la composition, le refrain est génial, on a immédiatement envie de le reprendre en chœur avec lui. Il aura du talent jusqu’au bout le félin blond. Les structures de la gratte ressemblent plus à IRON MAIDEN qu’à Gene VINCENT mais le résultat final est époustouflant, un des titres de l’année. Le refrain de "One Particular Chick" en fait un autre ovni sur cet opus, la joie et la malice qui s’en échappent la rendent irrésistibles. Le solo de gratte de Brian y est de toute beauté. Un titre laidback et complètement détendu du gland, qui fait honneur à la postérité de son créateur.

"Rock Boys Rock" est dans la parfaite lignée des titres rockab que le matou blond aime à composer… les interventions féminines le twangy de la gretsch – toujours nucléaire -, la batterie qui pétarade comme un hot rod, la facilité avec laquelle tout s’écoule, pas de doute ici c’est le pré carré de Brian SETZER. Il y a du punk dans la rythmique de "Girl On The Billboad", mais la gaieté du titre l’emporte sur toute autre considération. On a juste envie de danser et de se laisser emporter par la gratte de Brian. La vidéo est sympa et les couleurs qui émanent de la chanson sont quasi psychédéliques.

Nous sommes beaucoup plus moderne sur l’éponyme "The Devil Always Collects", la marque de fabrique de Brian, voyez donc ce refrain ultra pointu, hors cadre avec le rockabilly mais il n’en a cure, lui qui est le pape du revival et le seul vrai tenant mondial du genre. On se croirait revenu aux plus belles heures de "Rumble In Brighton" ou de "Runaway Boys", superbe ! "The Living Dead" nous plonge dans une transe sous hallucinogènes, les chœurs féminins, le rythme chaloupé tout en lenteur, jusqu’au chant de Brian, qui se la joue quasi crooner sur une chanson d’horreur. Pas de doute, c’est la méga classe ! On est encore époumoné par la vitesse et l’exécution de "What’ll It Be Baby Doll".

Il y a cependant un petit ventre mou sur cet opus sans quoi nous aurions atteint la note maximale : Nous sommes bien plus facile sur l’évidente "She’s Got A Lotta Soul" dont les accents pop cuivrés sont agréables sans transcendance aucune. On fait a nouveau le sprint sur "Play The Thing", ce hillibilly tonk moderne montre une des autres facettes du SETZER dont les rythmiques sont toujours aussi fendardes. On revient sur les vieux licks a la Cliff Gallup des BLUE CAPS de Gene VINCENT sur "A Dude’ll Do". Enfin, "Psycho Suzie " ne démontre aucun des qualités essentielles pour devenir un super classique même si la came reste bonne.

Je reste ahuri devant la qualité globale de tous les albums sortis par Brian SETZER depuis une dizaine d’années. Quel que soit le concept l’artiste reste d’une vivacité d’esprit incroyable alors que la musique jouée est des plus superficielles et donc ultra délicate a créer sans tomber dans la redite. L’originalité est toujours de mise avec le félin Brian, je conseille vivement les écoutes de "Black Leather Jacket" et de "One Particular Chick" avant de passer votre chemin, et puis après tout non, ne passez pas votre chemin, un quatre de toue beauté.