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Devin TOWNSEND - Powernerd (2024)
Par ERWIN le 31 Octobre 2024          Consultée 534 fois

C’est grisâtre non ? Les dernières sorties du divin chauve ont connu une certaine baisse de niveau, une première dans sa longue discographie même s’il semble impossible que l’essoufflement gagne chacun d’entre nous un jour ou l’autre. Alors cette pochette ne plaide pas pour le positif, Devin a déjà fait plusieurs albums à tendance monochrome, mais le plus souvent il s’agissait de couleurs vives ou de nature chatoyante. Le génie doit se reposer de temps à autre lui aussi, sa faculté créatrice aussi, ce d’autant qu’on imagine que la vie prend aussi son dû chaque année passant. Alors notre artiste a désormais 52 printemps, un âge raisonnable pour entrer dans un certain équilibre, il annonce d’ailleurs à grands renforts d’interviews que l’album sera simple, fun, pas ramenard et tout cool. Devin deviendrait un prince de la coolitude après avoir incarné tant de personnages différents au cours de sa vie ?

"Powernerd" embraye comme un clin d’œil à la personnalité exigeante du Canadien, qui s’auto catalogue souvent comme un Nerd, un mec obsédé par la musique et forcément un peu dans son monde. Le thème propose une wah wah assez insolente, une batterie véloce et une basse vrombissante, un refrain qui se retient pas mal. Pas de quoi en pondre des sacs de caramels mous mais ça s’écoute bien. Sans aller chercher les heures glorieuses de STRAPPING YOUNG LAD, c’est violent… et "Feeding The Cats"… c’est du Devin dans le texte ! "Jainism" est certainement le titre à retenir de cette galette grise pluvieuse, sachant que le terme désigne une religion qui prône l’immortalité de l’âme, ce n’est pas la première fois que Devin se réfère à l’Inde en matière de texte, on se souvient de "Namaste" sur Infinity. On y retrouve un peu du lustre d’antan et la propension unique qu’a Devin de créer des titres supérieurs.

Nous rentrons dans le domaine de la pop revendiquée sur "Gratitude", la voix grave accompagne une guitare rêveuse et débouche sur un refrain aisément reconnaissable "See Me On The Top Of The World", un titre qui semble une profession de foi de notre artiste pour la nature belle et généreuse de sa Colombie britannique natale. Un titre agréable. Puis "Younger Lover" sonne telle une petite fleurette amoureuse au niveau des couplets calmes, une vibration qui rappellera certaines grandes heures de Terria il y a quelques années… Un refrain plus méchant où Devin s’annonce "Free", peut-être la leçon à retenir de cet opus. La nature semble au cœur de ses préoccupations sur "Falling Apart", mais le thème lent manque d'un brin de fond pour réellement séduire. La guitare folk propose une ambiance plus pop que Metal, avec une voix féminine.

Les couches de voix sont bien là comme sur "Dreams Of Light", introduisant "Ubelia" et son ambiance cosmico ambient. La chanson tente de se frayer un chemin vers la grâce mais nous en restons loin, le chant même de devin est assez plat. Mais peut-être l’idée est-elle de trouver une certaine quiétude à travers la maîtrise de ses émotions ? Pas du tout puisque "Knuckledragger" nous rentre dedans sans sommation, avec un son de gratte plus raw qu’à l’accoutumée. Le mur du son Devinien est bien là, mais la composition est d’une platitude effrayante quand on connaît bien sa disco. "Glacier" s’ensuit avec lourdeur et quelques réminiscences de "Spirits Will Collide" paraissent de-ci de-là.

Une chouette rythmique en mode AOR débute "Goodbye", un chant très doux du sieur TOWNSEND et de la douceur en barres dans tous les sens, comme s’il avait peur de faire trop de bruit, le refrain est cependant très joli avec sa guitare volubile. La coda nous plonge dans une mer ambient comme sur Ghost. Et puis allez ! Nous en terminons avec une rechute de Ki sur "Ruby Quaker", comme un petit tour de piste du clown qu’il ne cessera jamais d’être. Des arpèges folks, et on sent que le Canadien s’amuse à faire le con, le piano se fait boogie et peu à peu tout ceci sonne rock’n’roll. Une petite réminiscence de Ziltoïd sur le café servi à toutes les sauces, un titre totalement loufoque, bien dans l’esprit du cinglé de "Nebuloïd 9". On termine en sauce cosmique Metal comme il se doit pour ce qui est probablement le titre le plus ambitieux de ce disque.

Et boum, voici un couperet qui tombe, il n’y a dans ce disque pas le moindre titre supérieur, je parle de classique dans la très riche et fournie discographie Devinienne. Le Columbinus Britannicus inclassable du Metal progressif surprend ici effectivement par la simplicité avec laquelle les titres sont traités, le dernier excepté. Impossible de mettre plus de trois tant plusieurs titres sont peu dignes d’intérêt. On retrouve quelques élans de-ci de-là, mais il faut être conscient du drame qui se joue ici : Devin a clairement perdu de sa superbe !

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   ERWIN

 
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Non disponible


1. Powernerd
2. Falling Apart
3. Knuckledragger
4. Gratitude
5. Dreams Of Light
6. Ubelia
7. Jainism
8. Younger Lover
9. Glacier
10. Goodbye
11. Ruby Quaker



             



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