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Devin TOWNSEND - Ki (2009)
Par ERWIN le 7 Juin 2012          Consultée 4656 fois

Dans le monde du génie, le silence n’existe pas, seules règnent les expérimentations, sous-tendues par les sons les plus divers. Variations et digressions s’y suivent et ne se ressemblent jamais. Le plaisir n’y signifie pas la même chose qu’ailleurs. Ici, la volupté le remplace et cet agrégat se déplace avec autant de facilité que les anges gravissent l’échelle de Jacob.

Jesus ou Lucifer ? Telle est la gigantesque question que nul ne doit ignorer avant de poser une oreille avertie sur la tétralogie inégalable qu’est ce dernier projet Devinien, accouché des idées délirantes du natif de Vancouver. Jesus, c’est possible, il pourrait être ce Ki. Qui se souvient du 'Ki' d’Iron Fist chez Marvel ? Pas vous ? La force vitale, la transcendance qui permet au physique de se redimensionner. Je vous préviens, si vous ne connaissez pas ce projet insensé, voilà une descente au cœur des 7 enfers. Vous y tiendrez la main de Belzébuth ou de Belial avec ravissement – Ouais, je penche vers le porteur de lumière finalement. Ki est donc l’introduction de ce travail titanesque digne d’Hercule – Non pas celui de Marvel, l’autre !

Premier constat, l’ambiance n’est pas métallique, bien au contraire, et, à quelques exceptions près, comme sur le plombé "Gato", lancinant à souhait, qui vous arrachera des soupirs de malsanité. Que c’est bon d’être impie ! Ce beat hypnotique de gratte, drivé par une basse digne du free jazz, est tout à fait déconcertant. Nous retrouvons la batterie monolithique et historique de Duris MAXWELL, partenaire privilégié de l’opus Heaven Send, dans une construction assez similaire. Devin y susurre un chant inquiétant. Le refrain déchire l’espace-temps, un mur de son dément sert d’écrin à cet étrange lick de guitare, instrument qui va rugir de plaisir peu après, suivez-le ! C’est noirâtre, mais indicible. Cela me rappelle d’ailleurs - absurdement ? - les lectures des chefs-d’œuvre de Lovecraft, tout y est ambiance d’un autre monde. "Coast" termine cet aréopage de chansons axées sur des beats immuables et dont le but est d’isoler le mal être. Cela est très bien fait. Ces titres insistent sur une approche particulière de la guitare par Devin, qui s’est découvert en cette occasion un amour immodéré pour le son 'au pouce' que l’on va retrouver tout au long de l’album.

Dans un autre style, "Terminal" est éminemment représentatif du futur album clôturant le projet : "Ghost" ; nous y nageons dans une ambiance new-age éthérée révélatrice d’un état d’esprit qui semble être le calme, la coolitude, une chose nouvelle chez Devin qui a bien des qualités mais semble toujours bien loin d’une quelconque bonhommie.
"Winter" est du même tonneau, avec un effet chorus delay que l’on devine piqué au mentor Steve VAI. La jolie guitare folky enrobe le doux chant de "Lady Helen". Belle mélodie où le divin chauve ne force nulle part son talent. Le morceau, très World music, présente encore des idées ambient qui sont tel un plongeon dans des eaux turquoises et vous rappelleront "The Death of Music" sur Ocean Machine, le chef-d’œuvre cosmique.

L’intermède Jazzy de "Ain’t Never Gonna Win" rappelle à l’auditeur qu'il n’écoute pas là un artiste lambda. Le fallait-il vraiment ? Toujours est-il que Devin profite de la présence de Duris pour se ménager une petite récréation incompréhensible dans ce Pandemonium de sons.

Ah, voilà l’épisode "Trainfire". On pourrait se perdre en conjectures sur cet ovni. A première vue, c’est du Chris ISAAK dans le texte, le collègue sudiste de la west coast est tout proche, des gimmicks rock and roll, un superbe refrain plus en accord avec le traditionnel Townsendien. C’est une incroyable réussite, et je trouve pour ma part des réminiscences de RUSH dans le fabuleux refrain, grande influence nationale de notre Canadien.
"Quiet Riot", cela vous rappelle-t-il quelque chose ? Si tel est le cas, tentez cette écoute, vous allez vous poiler. Sur la mélodie de "Cum on Feel the Noize", Devin livre une autre part de lui-même. Amusant.

Bien évidemment, "Ki", le morceau-titre, veut faire pencher la balance du côté positif et tente de nous éloigner des troublantes images et des sons tordus entendus précédemment. Le dernier tiers est un petit chef-d’œuvre pour tous les amoureux de guitare. Avec simplicité et sans battre des records de vitesse, Devin nous extirpe des dimensions de mort pour nous faire entrer dans la lumière. C’est très fort. On comprend la démarche, confusément, on entrevoit le but à atteindre, exactement à la manière d'une intro en entonnoir comme on apprend à les faire à Sciences Po.

Compte tenu de sa position, le disque était condamné à ne pas atteindre les 5 étoiles : il s’agit d’une modeste introduction. Il ne peut livrer le secret, tel n’est pas son rôle qui est juste de l’annoncer et de laisser deviner une suite cataclysmique qui voudra bien déboucher sur le miracle final, plus philosophique que musical.

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   ERWIN

 
   KID66

 
   (2 chroniques)



- Devin Townsend ( chant, guitare basse claviers)
- Duris Maxwell ( batterie)


1. A Monday
2. Coast
3. Disrupt
4. Gato
5. Terminal
6. Heaven Send
7. Ain’t Never Gonna Win
8. Winter
9. Trainfire
10. Lady Helen
11. Ki
12. Quiet Riot
13. Demon League



             



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