Quoi de mieux pour fêter vingt-cinq années de carrière à succès qu'un alb... pardon, une compilation ? Oui on se moque, comme d'ailleurs du style de pochette un rien mégalomane impos... pardon adopté par Sharl... rah, le groupe depuis belle lurette mais aussi et surtout depuis la carrière solo de la chanteuse. Ne parlons pas du titre, des plus éloquents !

Enfin, on se console, car il y a quand même un peu d'originalité là-derrière. TEXAS nous refait le coup du best-of garni d'inédits, au nombre de quatre cette fois, ce qui est pour le moins appréciable. D'un autre côté, cette compil co-produite par Johnny McElhone avec Jeffrey Scott et Leon Michels propose des réenregistrements des classiques à la sélection facile mais que l'on peut entendre sous un nouveau jour.

Que l'on peut ne veut pas dire que l'on va. Même avec un son plus clair, on constate que les réenregistrements de "I Don't Want a Lover", premier hit, et surtout de "The Conversation", dernier hit en date, n'apportent pas grand-chose. Un son moins massif pour le premier, d'accord, un peu moins de colère, tandis que pour le second, aussi frais qui plus est, rien n'était indispensable.

En revanche, si l'on pouvait parfois ressentir que la musique de TEXAS manquait d'arrangements 'autres' que ceux proposés au fil des albums, c'est enfin chose faite avec le recours aux cuivres. Là encore, Sharleen en solo entre 2007 et 2013 n'y est pas pour rien. Une trompette, un trombone et deux saxophones (dont celui de Leon Michels, co-producteur) participent assez fréquemment pour tous les tubes estanpillés 'Truth & Soul Sessions', à l'exception des deux précités mais également de "Summer Son", pourtant offert, rare surprise, dans une très chouette version reggae !

Le reste du temps et à l'exception des inédits, la bande nous offre des versions plutôt fidèles aux originales, et les cuivres se font plus ou moins bien remarquer. On les attendait facilement sur "Black-Eyed Boy" (avec une petite coloration hispano sympa à la fin tout de même), moins sur "Say What You Want", aussi lourds à la fin en plus, encore moins sur "Halo" où ils se font carrément pailletés, beaucoup trop !

Bien qu'adaptés à certains morceaux, notamment le groovy "When We Are Together", la main mise du sax baryton sur le ténor, et question finalité, on ne peut s'empêcher de penser que le groupe s'est contenté d'une coloration simple, alors qu'un vrai travail de fond aurait été intéressant. Il y a de l'idée mais le son lui-même est un peu brouillon. Et pourquoi ne pas inclure des solos, trompette sur "Say What You Want", sax baryton sur "Black-Eyed Boy", sax ténor sur les deux autres... ?

Il est certain que ces versions sont allégées, agréables à entendre, mais le meilleur est vraiment à chercher ailleurs, à savoir les inédits, pour lesquels TEXAS s'est encore une fois surpassé. Sans cuivres donc, avec un son moins léché qu'en 2000, on remarque les belles guitares western d'Ally McErlaine et Tony McGovern, l'orgue d'Eddie Campbell (également un élément de choix sur les tubes), la basse voluptueuse de Johnny McElhone.

La touche vinylesque de "Start a Family" fait beaucoup de bien à ce titre typique d'un groupe avançant en âge et en maturité, caresse véritable pour l'oreille avec sa touche ballade acoustique finement rythmée, épique et joli en même temps. La voix grave de Sharleen Spiteri conduit à merveille "Supafly Boy" porté par un rythme tango/rétro 60's.

Meilleures encore sont "Say Goodbye", très "Say What You Want"-like garni d'un beau refrain câlin également, ainsi que "Are You Ready", tout esprit west-coast dehors et absolument brillant, où Sharleen se fait écho à elle-même superbement. La plus belle perle cachée d'un projet parti d'une bonne intention mais tout de même bancal, heureusement rattrapé par son côté création.