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TEXAS - The Hush (1999)
Par MARCO STIVELL le 28 Septembre 2024          Consultée 353 fois

Après s'être voilé la face pour White on Blonde (1997), voici que Sharleen Spiteri se libère complètement et avec The Hush (1999), propose tout bonnement la meilleure pochette du groupe, dans le sens la plus sexy (car d'autres demeurent tout aussi efficaces dans leur genre chacune : Ricks Road, White on Blonde, Southside). La chanteuse offre son meilleur look dans ces années-là, surtout au moment de la tournée (cheveux longs au naturel, pas de couleur, ça fait tellement la différence). Elle est plus attirante que jamais, et peut-être est-ce aussi à partir de ce moment-là que TEXAS voit son histoire changer, devenir un groupe (ou du moins, un nom) routinier qui, d'album en album, avec le succès en baisse et les années faisant leur travail, ne suscite plus l'enthousiasme, ne subsiste vraiment que grâce à l'identité et la voix de Sharleen. Le titre emblématique de cette apogée, le tube porteur est bien entendu "Summer Son", chanson collective pour les quatre membres (TEXAS n'ayant alors plus de batteur, on va y revenir) ainsi que Robert Hodgens, un des trois co-compositeurs engagés occasionnellement pour aider sur cet album.

Un son électro/dance-pop-rock du meilleur acabit, efficace sans être excessif, cependant débuté par une guitare acoustique très simple (bien pensé !) par opposition à celle, électrique et agressive mais en simples accords elle aussi qui déboule plus tard. Sharleen Spiteri garde un timbre plutôt grave, tout en étant doublée et caressante, y compris sur le refrain qui cristallise toute l'attention (et le mouvement déhanché) avec cette cloche tubulaire couplée à la guitare lead. Encore bien pensé, même pour deux notes en broderie. Sans oublier le clip sulfureux presque entièrement sur un lit, la chanteuse se laissant posséder par un quelconque type athlétique, avec des éclats de lumière 'orgasmiques' ; à part les gestuelles, rien de très démonstratif, comme lui elle reste habillée, en jeans, sa ceinture empêchant d'autres possibles cordes plus fines, coquines et féminines de se montrer, mais cela n'a point empêché la télévision anglaise de déplacer vite (plutôt que censurer) cette vidéo à une heure où les enfants de l'ère pré-Internet peuvent moins regarder ! 'Hot', assurément, mais il y a eu bien pire dans les années qui ont suivi.

Et encore, "Summer Son" n'est que le deuxième single ! Au départ, TEXAS a plutôt misé sur "In Our Lifetime", pour la continuité de White on Blonde peut-être avec ce côté pop r'n'b californienne séductrice. Les couplets demeurent basiques mais le refrain fait tout, on constate que Sharleen joue toujours dans les graves, double sa voix. Un morceau sympa prolongé sur le disque par "Tell Me the Answer", dans le même timbre avec plus de cordes et de notes aiguës en voix de tête, à croire que notre miss cherche les contrastes. Le refrain a beau être plus massif que les couplets, c'est pour un résultat vraiment 'sans plus'. En revanche, le troisième single, "When We Are Together" est une vraie perle de légèreté amoureuse, aux sons programmés finement choisis et aussi bien placés que les piano/guitare, dotée d'un très beau refrain, et qui, plutôt que la 12ème, aurait bien mieux mérité la 4ème place des charts anglais (prise par "In a Lifetime"), quitte à être juste devant "Summer Son" (5ème place).

C'est tout cette fois pour le nombre de morceaux porteurs, avec deux de mois donc que pour White on Blonde. Fort apprécié dans nombre de pays (comme la France, l'Allemagne, la Belgique, la Suisse, la Suède et la Norvège) où il apparaît en Top 10 hors de la Grande-Bretagne où il est number one et triple platine, The Hush marque néanmoins un début du déclin du groupe en termes de popularité. Peut-être est-ce dû à son contenu global, tout de même moins égal et percutant que son prédécesseur. Pour cela, c'est un disque contrasté, car il s'agit du premier où le groupe écossais à voulu s'autoproduire seul, comptant sur les capacités du bassiste Johnny McElhone alias Johnny Mac. Tout a été enregistré dans la maison de Sharleen Spiteri et il est vrai que le résultat est à l'avenant, en termes de clarté sonore. Hélas, d'un autre côté, TEXAS n'a donc ici plus de batteur, use de boîtes à rythmes et apparaît de moins en moins comme un groupe rock (mis à part quelques guitares, rien de tel, aucun suiveur de "Halo" ou "Postcard").

Au contraire, Sharleen & co se complait davantage dans le style fait d'éléments électroniques et rap, nourri par la trip-hop en vogue, comme en attestent les deux instrumentaux courts "Let Us Be Thankful" et "Zero Zero", assez superflus (là où les tout petits passages similaires de l'album précédent offraient un charme complet en plus d'une certaine logique) et d'une qualité contestable. Le second, surtout, avec son synthé graisseux et plombant venu gâcher une ambiance de vieux film noir prometteuse. Les scratches apportés sur "Sunday Afternoon" ne permettent pas à la chanson de s'élever au-delà d'un esprit cool gentillet, guère plus que la voix surproduite de Sharleen. Eddie Campbell y rajoute un orgue de même que sur "Day After Day", d'une qualité similaire. "Girl", bien que plus soul et usant d'une duo claviéristique Hammond/Wurlitzer, "The Day Before I Went Away" dont les sonorités cosmiques conjuguées à un ton légèrement plus gospel font suite à l'enchanteur "The Hush" (belle ambiance céleste grâce aux nappes), ne sont pas franchement meilleures et donnent l'impression que l'album dure trop.

Cinquante minutes pas si bien remplies, mais même sur le versant des morceaux calmes proposés en majorité, il y a de quoi se satisfaire. "Move In", pour commencer, en haut du panier et qui peut bien reprendre comme les autres l'effet "Say What You Want" ; au moins, elle a eu la chance d'échapper au featuring incongru avec le WU-TANG CLAN, elle ! Joli petit solo d'Alle McErlaine, en prime. Mis à part "The Hush", un dernier petit joyau caché se dévoile avec "Saint", où pour une fois Sharleen chante simplement et sans artifice par dessus un bel arpège acoustique solaire, tandis que la guitare lead plane. Même le virage instrumental court est ciselé ! En bref, écouter l'album entier n'est pas une sinécure, la moitié seule des douze titres (les instrumentaux comptent pour un) se révèle excitante et encore, mais il y a cette pochette, de très bons titres et quelques souvenirs comme, récemment, "Summer Son" à fond en voiture dans le crépuscule sur l'autoroute A75 dite Méridienne (une des plus belles de France) au niveau des plaines vallonnées du Berry, entre Allier (03) et Cher (18).

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   MARCO STIVELL

 
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- Sharleen Spiteri (chant, guitare)
- Eddie Campbell (claviers, choeurs)
- Ally Mcerlaine (guitares)
- Johnny Mcelhone (basse, programmations, production)


1. In Our Lifetime
2. Tell Me The Answer
3. Summer Son
4. Sunday Afternoon
5. Move In
6. When We Are Together
7. Day After Day
8. Zero Zero
9. Saint
10. Girl
11. The Hush
12. The Day Before I Went Away
13. Let Us Be Thankful



             



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