Recherche avancée       Liste groupes



      
VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  TRIBUTE

L' auteur
Acheter Cet Album
 



Daniel BALAVOINE - Une Journee Avec Balavoine (2024)
Par MARCO STIVELL le 21 Janvier 2025          Consultée 702 fois

Une Journée Avec Balavoine pourrait facilement passer pour l'album-hommage collectif de plus, à une heure où justement la tendance (depuis cinq ans environ) s'est bien calmée. C'est sans compter sur les facultés d'une certaine NACH, alias Anna Chedid, fille de Louis et petite sœur de Matthieu dit -M-. Elle réunit une vingtaine d'artistes passionnés par le regretté chanteur, sous le soleil automnal de Biarritz ; ville où, après être né à Alençon, il avait grandi après la séparation de ses parents, à partir de l'âge de six ans et avant qu'il n'écume les scènes de Pau pour ses débuts musicaux. Tout cela donc, pour une soirée-émission présentée sur France 3 en ce début décembre 2024 et parallèlement, sort le CD qui reprend une partie de ces moments pour partie live, puisqu'il y a eu un concert au Casino de Biarritz.

On se souvient avec dépit d'un premier album-hommage en 2016. Ici, sous la direction de NACH, c'est tout de même une autre histoire ! Un niveau plus que correct est atteint dès ce "La Vie Ne M'Apprend Rien" réunissant deux générations opposées, par l'entremise de LOUANE et de Louis CHEDID. Le piano ouvre, la jeune chanteuse prend le micro seule et bien, puis le père Louis vient ajouter sa voix fine, les harmonies sont belles sur le refrain, de même que l'ajout guitare-basse et ensuite batterie du même acabit. Une réussite, d'emblée, et qui ne fait que se confirmer, ou presque.

Venant d'un non-amateur de Daniel BALAVOINE à franchement parler (respect pour le musicien, son admiration pour GENESIS/Peter GABRIEL/Phil COLLINS, quelques grands morceaux, sans plus), il y a même parfois du 'plus agréable que l'original'. Tout à l'image de ce "Lipstick Polychrome" qu'un certain Julien DORÉ aurait facilement pu faire sien mais, heureusement pour nous, c'est Arthur H avec sa voix crooneur rocailleux sur laquelle se superpose joliment un -M- tout en aiguës, non sans sa guitare soliste doublée de talk-box. -M- le grand frère qui réussit d'ailleurs fort bien également sa version seul de "SOS d'un Terrien en Détresse" à la guitare acoustique, en balancement feutré, sifflements inclus, très chic.

NACH met donc sa famille à l'honneur au départ mais en gardant un sens de l'humilité, avant de se pousser elle-même pour le monument "Tous les Cris les SOS". Et c'est là que le bât blesse, pour la première fois ici et presque la dernière. Sa carrière solo est sympathique, mais ici, la nonchalance typique des CHEDID, la voix falsetto et par trop propre nuisent beaucoup au développement de la chanson, tout comme d'ailleurs les boucles de synthés chaloupées tout le long. La fin plus 'rock' avec ses cris réels arrive bien trop tard, c'est clairement regrettable. En revanche, son autre version du titre, totalement différente, placée à la tout fin, faisant intervenir l'écrivain écologiste Cyril DION pour récitation puis chant (belle voix grave), usant de ses choeurs à elle pour une dimension religieuse et une couleur engagée verte subtile, est un des points les plus forts du disque.

Hélas, qui dit récitation dit rap, suivant les automatismes de notre époque. Ici, seule "Vivre ou Survivre" est concernée, par chance, mais malgré la jolie guitare classique arpégée, la présence de YOUSSOUPHA est tout ce qu'il y a de plus incongrue. Ok, il avait fait un duo virtuel avec feu BALAVOINE son idole voilà une dizaine d'années ("Pour Faire un Disque"), mais déjà, l'idée de quota rap est énervante en soi d'autant plus que rien n'est plus éloigné du style de Daniel ; et puis même si l'on est tolérant envers cette musique, qu'on écoute certains artistes avec plaisir régulièrement, il y a des moments où l'on peste en pensant qu'elle n'aurait (désolé IAM) jamais dû sortir de ses quartiers, du moins se sentir autant médiatisée. En plus, même si cela fait partie de l'émission, là, le côté 'azy, j't'explique pourquoi j'reprends Balavoine en rap, han', merci bien, au revoir.

Au début de "Quand on Arrive en Ville", sachant que Starmania a été le véritable tremplin populaire du chanteur, on prend un peu peur en entendant cette (jeune) vieille sorcière d'Olivia RUIZ, mais plus la chanson progresse et plus cela fait sens, se marie bien avec le gros rythme synth-pop, la guitare western au départ qui devient grasse et nerveuse lors de la fin épique. TÉTÉ sur "L'Aziza", c'était aussi casse-gueule mais le bougre fait un bon travail, le public du Casino participe, et merci pour cette belle nappe de Mellotron ! Alex MONTEMBAULT joue la carte 'non-binaire' de notre époque, et son "Je Ne Suis Pas un Héros" dépourvu de virilité même musicale se laisse écouter.

Le plus beau piano-voix demeure tout de même ce "Lucie" inattendu et poignant (album Le Chanteur, 1978) par la grande Jeanne CHERHAL. Autres surprises de taille : ce "Lady Marlène", extrait des Aventures de Simon et Gunther (1978), ambiance mur de Berlin par Elodie FRÉGÉ et Martin LUMINET sur fond pop-rock variété à synthés, ainsi que "Le Français Est une Langue Qui Résonne" (face B du 45 tours inédit "Je Suis Seul" en 1978 !) par le Québecois Pierre LAPOINTE fait briller un peu de l'exotisme acadien en folk sur une déclaration d'amour au pays de Molière. Ce n'est pas un détail mince, quand on sait que Robert CHARLEBOIS était là aussi, que d'autres artistes/titres plus attendus ont été écartés de la sélection disque, comme Gaëtan ROUSSEL, "Mon Fils Ma Bataille" par les deux fils SOUCHON...

Il y a encore quelques duos notables. NACH, malgré toujours ce timbre déguingandé, offre avec la Malienne Fatoumata DIAWARA un sympathique "Sauver l'Amour". Pour l'adorable Claire KEIM et le seul vrai Basque de l'équipe, PATXI, "Aimer Est Plus Fort Que d'Être Aimé" constitue une belle caresse et le puissant "Dieu Que C'est Beau" par Joseph KAMEL et Emma PETERS revêt les même qualités, sur fond piano-bossa. Il y a donc certes un choix des ralentissements de tempo ou d'orchestrations moins chargées, mais on ne saurait trop s'en plaindre.

Idem pour cette version collective et générale du "Chanteur", ramené à un rythme 60's où le Clavinette si enrichissant de l'originale est supplanté par un gros orgue, où la batterie s'énerve délicieusement tout comme la guitare, et sacrebleu, où l'effet chorale mixte rend fort bien, même si ça fait penser à un début de spectacle des Enfoirés, qui de toute manière ont aussi (eu) leurs réussites, quoi qu'on en dise. De même pour cet album donc, dans le haut du panier des hommages machin, avec de vrais plaisirs à savourer.

A lire aussi en VARIÉTÉ FRANÇAISE par MARCO STIVELL :


Gilles SERVAT
Je Ne Hurlerai Pas Avec Les Loups (1983)
Très bel album hybride de chanson bretonne




Jacques DUTRONC
C'est Pas Du Bronze (1982)
Toujours au top !


Marquez et partagez





 
   MARCO STIVELL

 
  N/A



Non disponible


1. La Vie Ne M'apprend Rien
2. Lipstick Polychrome
3. Tous Les Cris Les Sos
4. Vivre Ou Survivre
5. Quand On Arrive En Ville
6. Sos D'un Terrien En Détresse
7. Je Ne Suis Pas Un Héros
8. Dieu Que C'est Beau
9. Sauver L'amour
10. Le Français Est Une Langue Qui Résonne
11. Aimer Est Plus Fort Que D'Être Aimé
12. Lady Marlène
13. Lucie
14. L'aziza
15. Le Chanteur
16. Tous Les Cris Les Sos



             



1999 - 2025 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod