"Nous sommes les $heriff et on fait du bruit", quoi de mieux comme introduction pour présenter ce groupe de Montpellier qui est devenu rapidement une institution du rock français ! On les a souvent considérés comme les Ramones français et c'est vrai que plusieurs points communs avec le groupe américain se dégagent de ce live : la façon dont ils enchaînement 30 chansons à toute vitesse en concert, en laissant peu de répit au public. De même que les refrains sont souvent mélodiques et volontairement niais. La comparaison avec les Ramones s'arrête là puisque les $heriff ont un style immédiatement reconnaissable, basé sur des paroles bidonnantes relatant des situations absurdes de la vie quotidienne. Jusqu'au bout, les $heriff ont sorti des albums de qualité, même le dernier (Électrochoc) était très bon.

Quelques exemples de refrains illustrant bien les observations hautement intellectuelles de la part des $heriff : "J'aime jouer avec le feu. Mais j'aime pas me brûler".
"Arrête d'aboyer ! Ça c'est bien envoyé !". Il suffit qu'un des guitaristes ponde un riff pour que celui-ci sonne comme du $heriff ! Les riffs restent dans le moule du rock français, mélangés avec un p'tit côté "punk US" perceptible par moments. Ce sont surtout la voix inoffensive du chanteur et les refrains mélodiques qui distinguent les $heriff des autres groupes, dégageant ainsi une énergie positive et pleine de bonne humeur, loin de l'attitude pseudo-rebelle que les groupes de rock français aiment bien se donner.

Vu que tout le monde est à fond sur ces 31 titres qui s'enchaînent non stop, sans jamais que l'intensité ne retombe, les choeurs sur les refrains sonnent moins fignolés qu'en studio, surtout sur Dam Dam (la version studio sonnait presque années 60), J'aime Jouer Avec Le Feu et Pile Ou Face. Les chansons n'ont pas toutes des refrains aussi jouissifs et immédiats que les titres précités, mais avec autant de matériel, on peut pas avoir 31 classiques non plus, ce serait trop beau. 2 reprises, une d'OTH (IBM) et l'autres des Stooges (I Feel Alright, le chanteur a un peu de mal avec l'anglais en tout cas), exécutés dans les règles de l'art, c'est-à-dire à fond la caisse. La plupart des titres sont speed, heureusement que quelques mid-tempos ravageurs viennent calmer le jeu comme A Coups De Batte (de baseball bien sur !) et Aucune Importance, avec un riff très OTH sur celui-ci. Les 2 doigts dans la prise, sorte de best of live, est le disque idéal pour découvrir les $heriff dans les meilleures conditions possibles, même si les albums studio ont aussi leurs avantages (moins furieux, plus mélodiques). On en ressort lessivé (il dure 70 minutes) !!!