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FOLK CELTIQUE  |  SINGLE

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MYRDHIN - Graal (1972)
Par MARCO STIVELL le 11 Janvier 2012          Consultée 3355 fois

Issu d'une famille originaire du sud de la Bretagne (Quimper, Scaër, Plumelec, Nantes) et né en pays gallo (à l'est de Vannes et St-Brieuc), Rémi Chauvet débute l'apprentissage de la musique avec le piano. C'est lors de ses vingt-et-un an en 1970 que survient la rencontre la plus importante de sa carrière : il se trouve alors chez Mr et Mme Floc'h et découvre les sonorités divines de la harpe celtique, qui commençait tout juste à bénéficier (progressivement) de la renommée qu'on lui connait. Il restait encore beaucoup à faire, et le jeune Rémi était destiné à être l'un des pionniers du renouveau de la culture celtique. Sa première commande est une harpe de Gildas Jaffrennou (breton exilé en Angleterre) qui n'arrivera jamais à destination. Il en obtiendra alors une du luthier Claude Le Roux, cordée nylon. Le nom de Myrddhin (prononcer "Mirzine"), équivalent gallois de Merlin, l'enchanteur des légendes arthuriennes, lui est donné chez la famille Floc'h à Pâques 1971 par l'historien-druide breton Ronan Caerléon, et il effectue ses premiers concerts quelques semaines seulement après avoir débuté.

Son premier album est un single deux titres, le présent Graal, publié par le label Kelenn en 1972. C'est un moment unique de son oeuvre discographique, car il s'y trouve seul, avec sa voix et sa harpe. MYRDHIN (il supprimera rapidement le deuxième "d") est aussi chanteur et choisira de mêler récitals vocaux et plages instrumentales tout le long de sa carrière. Graal est néanmoins l'un de ses rares albums à ne posséder que des chansons. La voix de MYRDHIN, dans un registre "baryton-ténorisant" (dixit Mme Dubois Guyot, ancien professeur de chant au conservatoire de St-Malo), est belle et chaude, idéale pour faire s'exprimer musicalement le personnage mythique de Merlin.

"Graal" est écrite sur les falaises du cap Fréhel le 3 mars 1971, suite à un chagrin d'amour et après tout juste deux mois de harpe. La chanson est un élément historique de la carrière du barde, l'ouvrant avec magnificence tout en mettant en valeur certain de ses principaux atouts. Côté harpe, on est immédiatement saisi par ces superbes roulements d'arpèges dans cette ambiance feutrée et quasi-religieuse due à une production spatieuse. Il n'est pas incongru non plus de s'imaginer le barde, jouant seul sur une falaise face à la mer, ou dans l'intimité d'une clairière connue de lui seul de la forêt de Brocéliande. Côté voix, on rencontre d'abord une série de notes sifflées nous présentant le thème mélodique de la chanson, ce qui participe grandement à la pureté de l'ensemble. Ensuite la voix s'installe, interprétant un texte lui aussi plein d'enchantements, venant enrichir cette tristesse alors éprouvée ("solitude faisant communier au mystère de Dieu", "une femme se met à chanter", "harpe celte dans le vent"). On y retrouve des éléments clés du personnage et de l'oeuvre de MYRDHIN, cette fameuse solitude au milieu des éléments, son amour pour la harpe et la femme, ici de façon imaginée, mais dont le barde s'adjoindra la participation vocale dans ses futures compositions. Et bien sûr, il y a la mention de la Table Ronde tout à la fin du texte, ce qui vient s'ajouter à l'esprit légendaire et la poésie de l'ensemble, une poésie qui s'impose déjà comme un composant essentiel du monde de MYRDHIN, le plus important même.

On la retrouve dans la chanson de la face B, "Diougan Marv Paris", littéralement "la prophétie de la destruction de Paris" dont MYRDHIN signe l'arrangement musical uniquement. Le texte est extrait d'un recueil de poèmes (Dre An Delen hag ar C'horn-Boud / Par la Harpe et par le cor de guerre, éd R. Prudhomme -St-Brieuc-, 1904) du Druide, écrivain militant et barde breton du début du XXème siècle Alc'houeder Treger, alias Erwan Berthou. MYRDHIN étant lui aussi soucieux de la survie de la culture bretonne, il ne pouvait que s'interesser de près à cette écriture, tout en en faisant ressortir la poésie. La chanson est beaucoup plus sombre que "Graal", MYRDHIN est encore une fois seul et la joue un peu comme un bal fisel avec un premier thème instrumental légèrement "flottant" et un second plus affirmé sur lequel il pose sa voix. Un autre très beau moment qui nous fait profiter un peu plus de cette intimité.

Graal, l'objet cette fois, est devenu très rare car bien sûr jamais réédité, comme la plupart des anciens albums de MYRDHIN. Le dénicher (facilement) a déjà été un grand bienfait, même en ne connaissant rien de la musique. Puis étant venu des albums les plus récents, cette découverte du barde à son plus naturel a aussi constitué une de ces rencontres dont on se souviendra...

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   MARCO STIVELL

 
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- Myrdhin (harpe celtique, chant)


1. Graal
2. Diougan Marv Paris



             



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