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MYRDHIN - Rùn (avec Gabriel Jégo Et Philippe Lefèvre) (2004)
Par MARCO STIVELL le 10 Janvier 2014          Consultée 3810 fois

Le projet RÙN est une réunion de trois musiciens qui se concrétise en 2004 avec la parution de cet unique album. Philippe Lefèvre et Gabriel Jégo sont des musiciens oeuvrant principalement dans l'enseignement, le deuxième étant le fils de Patrick Jégo, également percussionniste et avec qui il a accompagné l'accordéoniste Marcel Azzola. Myrdhin enfin est comme on le sait, pour beaucoup dans le renouveau et l'expansion de la harpe celtique à travers le monde. Il avait déjà joué avec Patrick Jégo plusieurs années auparavant, et Gabriel figurait parmi les intervenants de son album précédent, Fréhel.

Lefèvre et Jégo constituant une rythmique à l'approche de préférence jazz, et MYRDHIN lui-même ayant employé maintes fois ce style de manière subtile durant sa carrière, la couleur musicale de RÙN va dans ce sens. Du jazz parcouru d'intonations celtiques, à moins que ce ne soit l'inverse, cela peut surprendre, voire dérouter une partie des auditeurs qui sont amenés (volontairement ou non) à cultiver les clichés. Cette expérience constitue justement une de celles qui permettent d'établir des passerelles, et une fois que l'on s' y aventure à loisir, dissipent toujours un peu plus les barrières que l'on a pu établir entre les musiques. Sachant que l'on parle ici de musiques celtiques, sans toutefois oublier de nombreuses autres influences traditionnelles qui nourrissent la musique de Myrdhin de manière accrue au fil du temps, dépassant largement le cadre du nord-ouest de l'Europe.

Ainsi, on se laisse volontiers porter sur les flots d'une mer qui concrètement relierait le Vieux continent et les îles Britanniques à l'Orient et aux Amériques. Celles-ci ont été depuis plusieurs siècles le foyer d'une culture noire certes née dans le malheur, ayant permis de nombreux métissages et dont les noms blues et jazz au Nord, latino au Sud revêtent chacun leur identité propre mais qui demande instamment à se rencontrer mutuellement. Dans ce disque de RÙN, on remarque un goût pour l'harmonisation entre des jigs, des gavottes pour le versant traditionnellement celtique et un groove fusion jazz imparable. D'où ce sentiment inédit d'écouter une jam session dans un studio de New York et en même temps d'entrevoir une harpe jouant devant un coucher de soleil breton. Ce travail s'enrichit régulièrement de détours par l'Amérique du Sud avec des élans salsa (« Glen Avalenn ») avant d'amorcer un détour par l'Afrique ou l'Orient à renfort de chants diphoniques et d'éléments résolument tribaux, la batterie de Jégo étant propice à souligner cet état de fait.

Tous les ingrédients nécessaires à ce voyage sont réunis. Myrdhin n'hésite point à réutiliser certains de ses classiques, comme il l'a souvent fait par le passé. Certains étaient prévisibles comme « Distro Dahud », « Oeil de Tigre », « War Hentoù Gwervaen » ou « Kerdylan » (en citation) car ils étaient déjà imprégnés de cette chaleur jazz. Mais l'effet reste le même que pour d'autres qui étaient moins régulièrement interprétés et dont la présence est tout aussi évidente, comme « An Cailin Rua » ou ce fort swinguant « An Anneuen ». Autre belle découverte en chanson, « Chant de l'Eau » qui permet à l'écriture emplie de finesse d'Angèle Vannier de perdurer, tout en s'illuminant d'une touche calypso. Les compositions originales apportées pour l'occasion ne sont pas en reste, en particulier « Annalena » et ses percussions exotiques ne serait-ce que par leur variété, et ce « Val Sans Retour » réveillant un parfum de mysticisme. À ce titre, il convient de noter le jeu de basse par Philippe Lefèvre sur « Salamanca » où muni de funk fingers (bâtons métalliques), celui-ci imite l'esprit d'un oud ou d'un violon. Ceci étant précisé dans le but de faire prendre conscience aux intéressés de l'étendue de la palette sonore pour une telle expérience, pourtant ramenée à seulement trois musiciens. Less is more...

Le spectre sonore, dans sa production, se voit aussi rempli généreusement, batterie au centre, basse légèrement déplacée dans le canal droit, la harpe équilibrant à gauche. La virtuosité de Philippe Lefèvre permet à Myrdhin de se concentrer sur les mélodies, mais tous les instruments se complètent entre eux, la musique fait ressortir la complicité du trio. Un son live, chaleureux, parfois parcouru d'effets, de nappes de synthétiseur, en un mot riche. Ce que l'on peut également dire concernant le plaisir d'écoute, une fois passé l'étonnement face un univers peu accessible pour tout habitué au versant strictement populaire de chacune ces différentes musiques ; et aussi un certain nombre d'écoutes nécessaire à l'exploration totale de l'ensemble, eu égard de la durée importante de l'album (environ 65 minutes).

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   MARCO STIVELL

 
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- Myrdhin (harpes celtiques, voix)
- Philippe Lefèvre (basse)
- Gabriel Jégo (batterie, percussions)


1. Oeil De Tigre
2. Val Sans Retour
3. Glen Avalenn
4. An Anneuen
5. War Hentou Gwervaen
6. Salamanca
7. Danse Du Quartz
8. An Cailin Rua
9. Chant De L'eau
10. Annalena
11. Distro Dahud
12. Rùn



             



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