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Peter GABRIEL - Shaking The Tree (1990)
Par MARCO STIVELL le 3 Septembre 2012          Consultée 4407 fois

Si l’on met de côté le trop vite disparu Harvest of the heart d’Anthony Phillips et le 12ers, album de remixes de Phil Collins, Shaking the Tree est la première vraie compilation jamais publiée par un membre de Genesis, celui-ci étant alors au sommet de son art. Autant dire que ce n’est pas rien, mais cette formulation peut engendrer la satisfaction du grand public comme le scepticisme des puristes. Enfin quoi, Peter Gabriel est Dieu, ses albums se suffisent à eux-mêmes, comment peut-il s'abaisser à quelque chose d'aussi commercial que l'exercice du best-of ?! En réalité, cette compil, sous-titrée «sixteen golden greats» joue à la fois le rôle de greatest hits, et celui de best-of un peu aussi… Et en même temps, Peter se fait plaisir en apportant quelques inédits et petites modifications. Dit comme ça, ça paraît un peu plus alléchant, non ?

Tous les albums du Maître (ou presque) sont dignement représentés, à part le deuxième qui est pour le coup complètement passé à la trappe, ce qui peut se comprendre dans la mesure où c'est le moins bien vendu de sa carrière. Et l’accent est mis sur le troisième et So, ce qui n’est à vrai dire pas si surprenant que cela non plus. Le choix des titres en revanche peut parfois étonner. Les naturellement présents «Solsbury Hill», «Sledgehammer», «Shock the Monkey» et «Big Time» rencontrent les plus inattendus «San Jacinto», «Family Snapshot», «Mercy Street» ou même «Zaar», qui méritent néanmoins leur place dans le domaine best-of. Elles méritent d’être reconnues quel que soit leur style, cela fait plutôt honneur au génie du natif de Bath.

Parlons maintenant des inédites car c'est en réalité ce que l'on attend le plus. Il y en a trois. D’abord le hit «Shaking the Tree», chanson très marquée par l'Afrique, et pour cause elle est co-écrite et interprétée avec le brave Youssou N’Dour et déjà disponible sur l’album de ce denier, The Lion, sorti un an plus tôt en 1989. La mélodie est lumineuse, conviviale mais ce n'est assurément pas un tube aussi marquant qu'a pu l'être «In Your Eyes» dans le même style. Ensuite, nous avons une interprétation piano-voix (avec un semblant de synthé en fond) de «Here Comes the Flood». Première vraie relecture de cette chanson mythique du premier album de Peter, elle nous rapproche de ce dernier de manière très intimiste et touchante, et personnellement j’apprécie tout autant que l’originale. Enfin, on nous offre le remix de 1983 de «I Have the Touch», comportant des parties supplémentaires de voix, de synthés et de guitare, une vraie batterie ayant remplacé la Linn. Plein de petites choses qui font que cette version rend la chanson plus "complète" et bien plus distrayante que son originale.

A propos des modifications, il y en a peu et ce ne sont que des menus détails. Pour commencer, le volume de l’effet de guitare saturée à la fin de «I Don’t Remember» est remonté progressivement, débouchant brusquement sur les cuivres de «Sledgehammer». Ce qui crée un bon enchaînement, d’autant plus que le fameux souffle synthétique autrefois présent dans l’intro de «Sledgehammer», devient une surprise gardée pour le milieu. Pour le reste, «Mercy Street» et «Zaar» ont été raccourcies, assez judicieusement pour que l'on n'ait pas à déplorer de perte majeure. A part cela, le fade-in en intro de «Don’t Give Up» a disparu, ainsi que le tout début de «Games Without Frontiers» (le "one, two, three, four") tout cela n’étant pas plus mal non plus. En fait, ces changements participent majoritairement à rendre le tout plus fluide, et pas forcément dans le but d'aligner des chansons les unes à la suite des autres sans aucun sens.

Une compilation bien faite, mais je suis sûr que nos amis puristes n'en doutaient pas plus que cela au final. A posséder donc, notamment lorsque l’on n'en est encore qu’à l’état de découverte de la carrière du chanteur, ou qu’on ne connaît rien tout simplement. Je le dis par expérience, puisque j'ai abordé la carrière de Peter avec ce disque. Ne connaissant que «Sledgehammer» autrefois, je me suis repassé ce morceau en boucle avant de me décider à écouter ce qu'il y avait à côté. Je suis alors tombé sur «Solsbury Hill» et il m'a fallu encore plus de temps pour me décider à explorer le restant du disque. Ce dernier a aussi été la bande son de mes parties fiévreuses de Goldeneye sur N 64, dans le niveau Facility en multijoueur en particulier. Souvenirs souvenirs.

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   MARCO STIVELL

 
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Non disponible


1. Solsbury Hill
2. I Don't Remember
3. Sledgehammer
4. Family Snapshot
5. Mercy Street
6. Shaking The Tree
7. Don't Give Up
8. San Jacinto
9. Here Comes The Flood
10. Red Rain
11. Games Without Frontiers
12. Shock The Monkey
13. I Have The Touch
14. Big Time
15. Zaar
16. Biko



             



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