La crise est désormais en marche dans les rangs des ABBA. Agnetha et Bjorn ont annoncé leur divorce en ce début d’année 79. C’est la première anicroche dans la parfaite carrière des Scandinaves. Elle n’est pas mineure, loin s’en faut ! Et elle annonce les difficultés à venir.
En attendant, ce sixième opus tout bleu enregistré dans leur studio Polar à Stockholm ainsi qu'aux Bahamas doit leur permettre de rester au top, malgré les épreuves. La couverture est éloquente : les mecs et les nanas de part et d’autres de ce laser blanc semblent stigmatiser une séparation. Elle montre aussi les nouvelles préoccupations de nos artistes, centrés sur le disco et la dance. C’est le super stardom International, il faut bien assumer !

Il n’y pas la place au doute : l’introduction en force positionne le disco au-dessus des autres considérations. Si "As Good As New" est plutôt banale, on ne peut en dire autant du super classique qu’est "Voulez-Vous", avec ce riff martelé. Les filles chantent plus dans l’urgence, le moment est plus à la dynamique qu’à la mélodie. Le pendant Pop de "I Was Made For Lovin You" des KISS. Et c’est une vraie réussite.

C’est d’ailleurs "Summernight City" qui est le premier single, chanson fabuleusement bien foutue. Les Suédois sont toujours parvenus à créer des 'ambiances', même pour leurs chansons les plus pop, évitant ainsi l’appellation variété avec beaucoup de talent. Ce standard sera repris deux décennies plus tard par le groupe de death mélodique THERION avec panache, je dirai même que les deux versions sont finalement peu différentes. On trouve ensuite la trépidante "Does Your Mother Know", où les B’s reprennent quelque peu le pouvoir, cette fois avec beaucoup d’entrain. Le refrain 'coquin' de ce classique reste une part d’histoire. On reste au top niveau.

Pour les deux singles restants, nous revenons à la pop, tous deux chantés par Frida. "I Have a Dream" est une merveille de slow à la mélodie intemporelle. Quant à "Chiquitita", elle plonge dans une ambiance sud-américaine qui rappelle instantanément "El Condor Pasa" de SIMON et GARFUNKEL. Magnifique ! Nous nageons dans le super classique. Ces morceaux sont adulés par des cohortes de fans à travers le monde. ABBA assure avec brio cette livraison 79.

Pour le reste, "Angeleyes" et "Kisses of Fire" sont bien mignonnes, mais "The King Has Lost His Crown", "Lovers" et la disco "If It Wasn’t For the Night" ne présentent qu’un intérêt relatif. On ne les évoquera donc pas plus que cela. Ces titres sont juste des fillers, afin de remplir un album au préalable composé pour la gloire des singles.

L’album Disco Voulez-vous est dans la parfaite continuité des disques précédents d’ABBA. Les singles sont efficaces et le groupe est au top, malgré les difficultés.