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Sarah BRIGHTMAN - As I Came Of Age (1990)
Par MARCO STIVELL le 20 Février 2015          Consultée 1527 fois

En 1990, lorsque paraît son troisième album, Sarah BRIGHTMAN est déjà en train de tourner une page de sa vie, du fait de son divorce récent avec Andrew Lloyd Webber. Les tabloïds en font évidemment leurs choux gras, mais les deux parties continuent de collaborer (pour la comédie musicale Aspects of Love), avant séparation complète et définitive.

Parallèlement donc, Sarah BRIGHTMAN poursuit sa carrière en suivant, là aussi, un tournant décisif. La jeune femme ne pouvait, du fait de son éclectisme, rester cantonnée à un registre lyrique et théâtral. Elle a une voix, elle a un talent, elle a une présence, elle a des références, elle peut faire autre chose.

Naturellement, il n'y a pas eu à chercher bien loin, mais avec le recul, rares sont les artistes de cette trempe à avoir suivi le chemin de la pop avec tant d'aisance. Certes, on pourrait mentionner le premier projet professionnel de Sarah à la fin des années 70, le groupe disco Hot Gossip, et quelques singles qui précèdent le succès retentissant de Phantom of the Opera...

Pour préciser sa nature pop, As I Came of Age est le disque folk-rock de Sarah BRIGHTMAN (avec quelques morceaux de comédies musicales dedans quand même !), bien éloigné de ses futures expériences héritées d'Enigma en compagnie de Frank Peterson. C'est elle-même qui a sélectionné les chansons, souvent reprises, qui constituent la tracklist. Le tout est enregistré entre fin 88 et fin 89.

Drôle d'expérience, cet album au son encore baigné par la réverbération des années 80, et un peu isolé dans la discographie de Sarah, jusque dans l'accueil modeste du public. C'est sans nulle doute le plus proche d'un son pop-rock, celui où les guitares ressortent le mieux. Pour illustrer ce propos, quoi de mieux qu'un single porteur tel que « Something to Believe In » ? Ballade à la touche west-coast et aérienne, elle émeut particulièrement pour son refrain entêtant où la voix et la guitare électrique se répondent, tout en finesse et élégance.

Le reste du disque propose quelques slows extraits de comédies musicales, dont une interprétation personnelle de « Love Changes Everything », extrait de Aspects of Love par Andrew Lloyd Webber. La chanson-titre se dégage aussi avec ses arrangements de cordes que Sarah survole de manière magistrale.

De toute évidence, la chanteuse est parfaitement à l'aise. En sus de son timbre surpuissant et béni des dieux, elle n'hésite pas à renforcer le caractère torride de « Some Girls » et « It Must Be Tough...To Be That Cool », rock'n'roll endiablés qui nous font presque regretter qu'elle n'ait pas exploité ce domaine davantage. À cela s'ajoutent les onomatopées chatoyantes du refrain de « Good Morning Starshine », emprunté à Hair. L'ensemble témoigne d'une certaine fraîcheur, ce qui, ajouté à l'ambiance folk et country, fait l'attrait de As I Came of Age, dès les premières mesures de l'envoûtant « The River Cried ».

Plus hasardeuses par principe, les reprises des EVERLY BROTHERS (le chef-d'oeuvre « Bowling Green » surtout) et du « Alone Again Or » de LOVE ont leurs charmes, d'abord grâce à la voix puisque les arrangements ne sont pas substantiellement modifiés ; ils sont simplement épurés et actualisés. Néanmoins, le travail des musiciens accompagnateurs, de nombreuses pointures de studio comme Russ Kunkel, Leland Sklar et Waddy Watchel, est trop peu servi par un mix bien timide, un manque de basses flagrant. C'est le seul véritable point regrettable de l'ensemble (il existe un pressage vinyle cependant).

Malgré une réalisation très américaine, la jolie anglaise affirme son identité dès la pochette, savoureux détournement du King's Orchard de Arthur Hughes. On se dit alors que Sarah aurait fait un sublime modèle préraphaélite ; la photo intérieure du CD la montre posant, toute pimpante, en bottes glamour et robe courte pailletée, de quoi la rendre un peu plus princesse... Ce disque aussi, trop peu connu même des fans, lui va comme un gant et confirme la grandeur de son talent. En attendant la suite...

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   MARCO STIVELL

 
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- Sarah Brightman (chant, choeurs)
- Waddy Watchel (guitares)
- Michael Landau (guitares)
- Phil Palmer (guitares)
- Leland Sklar (basse)
- Bob Glaub (basse)
- John Giblin (basse)
- Andrew Gold (guitares)
- Berton Averre (guitares)
- Russ Kunkel (batterie)
- Stuart Elliott (batterie)
- Carlos Vega (batterie)
- Robbie Buchanan (claviers)
- Val Garay (percussions)
- Mike Fisher (percussions)
- Bob Getter (contrebasse)
- Steve Goldstein (claviers, programmations, percussions)
- Paul Buckmaster, David Cullen, David Cam (arrangements des cordes)
- Arnold Mcculler, Rosemary Butler (choeurs)


1. The River Cried
2. Something To Believe In
3. As I Came Of Age
4. Take My Life
5. Some Girls
6. Brown Eyes
7. Love Changes Everything
8. Good Morning Starshine
9. Alone Again Or
10. Yesterday
11. Bowling Green
12. It Must Be Tough...to Be That Cool



             



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