Pour présenter brièvement Sarah BRIGHTMAN, il faut dire qu'elle est depuis sa petite enfance une excellente danseuse et qu'elle maîtrise le chant lyrique à partir de son adolescence. Elle participe au cours des années 80 à diverses comédies musicales, puis se retire un peu après l'échec de son premier mariage.

Avec Dive (équivalent de "plonger" en français, pour rappel), la diva pop Sarah BRIGHTMAN n'en est pas à sa première expérience discographique, mais à son premier vrai album solo, les trois précédents faisant plus office de compilation de chants classiques, et puis il s'agit du début de sa collaboration avec le claviériste-compositeur Frank Peterson. Collaboration qui est toujours d'actualité, preuve de la durabilité et de la réussite du duo.

"Plonger". La pochette nous donne un bon avant-goût, présentant Sarah à demi-nue sur fond bleu, comme une sirène. Autant dire que l'ambiance de cet album va être très, très aquatique, chose qui nous est confirmée dès la première chanson. Après une introduction relevant de la pure contemplation (une vague qui monte, monte jusqu'à tout ensevelir), "Captain Nemo" nous transporte vers le premier hit de l'album, à grand renfort de choeurs et de nappes de claviers (on sent d'ailleurs que les années 80 ne sont pas loin derrière). La répétition ad-lib du refrain ne dessert même pas l'ensemble. "The Second Element" est exactement du même acabit, avec des pianos dont un Fender Rhodes, ainsi qu'un joli solo réalisé par Peter Weihe qui accompagne lui aussi la belle aujourd'hui encore. A vrai dire, on peut faire ce genre d'appréciation pour tout l'album car Dive est une suite de chansons plus ou moins longues et marquantes mais toujours très réussies avec des ambiances, des arrangements de claviers qui évoquent systématiquement la mer. Celle-ci donne même son nom à l'une d'entre elles. On pourrait pratiquement toutes les citer sans problème : "Captain Nemo", "The Second Element" (avec pour sa deuxième partie une guitare 12 cordes, miam), l'enchaînement "Ship of Fools" / "Once in a Lifetime" (tellement uni qu'on croit que ce n'est qu'une seule chanson), "Seven Seas", "By Now" (ah, ce Fender Rhodes), "When It Rains In America", "La Mer"... Pour renforcer cette homogénéité, Dive est parfois entrecoupé de mini-séquences ("Cape Horn", "Siren") qui confèreraient presque à l'ensemble (en plus de l'homogénéité elle-même) un côté "concept-album". "Siren" n'est d'ailleurs pas sans évoquer l'introduction du mythique Tubular Bells de Mike OLDFIELD (avec une partie vocale préfigurant le The Songs From Distant Earth à venir). Enfin la voix elle-même, on se dit que "Dive" fait penser à "diva", et plus exactement "divine", car c'est l'unique mot pour définir Sarah, capable de passer d'un registre classique (pour ne pas dire exigeant) comme sur "A Salty Dog" à une douceur dont elle est la seule capable ("La Mer"). Dive était l'album idéal pour la mettre aussi bien en valeur, ainsi que le talent de compositeur de Frank Peterson).

D'ailleurs, il est idéal à tous les niveaux et je suis convaincu que même un réfractaire à l'emploi d'instruments factices (comme la boîte à rythmes) saurait le lui pardonner. Ni trop long, ni trop court, composé de hits, mais avant tout de petits saphirs (c'est la pierre précieuse qui rappelle le mieux la mer), conseillé à n'importe qui voudrait entendre ce mélange magique entre pop et classique, dont la reine s'appelle Sarah BRIGHTMAN.

Note réelle : 4.5/5.