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Sarah BRIGHTMAN - The Songs That Got Away (1989)
Par MARCO STIVELL le 13 Décembre 2014          Consultée 2111 fois

The Songs That Got Away est, pour faire d'emblée un nouvel anachronisme, encore une oeuvre qui se situe à mille lieues de celles qui feront la renommée internationale de Sarah BRIGHTMAN, en tant qu'artiste soliste. Il s'agit d'ailleurs d'une sorte d'entre-deux, puisque malgré le fait qu'elle signe de son propre nom, ce deuxième LP est dédié au type d'oeuvre qui reste à la base de son succès : les comédies musicales.

Mais là encore, l'écart se creuse par rapport à Phantom of the Opera : autant ce dernier nom est associé à un succès énorme, autant il n'a rien à voir avec ce deuxième (et dernier) disque du couple marié formé par Andrew Lloyd Webber et la jolie brune. The Songs That Got Away est une oeuvre qui réunit des chansons qui comme le suggère son titre, ont disparu, vite oubliées y compris par les amateurs du genre.

Des airs pris dans des opéras, opérettes et surtout des comédies musicales guères plus connus, pourtant signés par de grands noms comme Irving BERLIN, Rodgers & Hammerstein, Leonard Bernstein... La sensation de gâchis devant d'aussi belles mélodies a fait naître la tentation pour Webber de les compiler. Il compte pour cela sur l'aide précieuse de Thomas Shepard. Ensuite, évidemment, il les fait chanter à sa dulcinée...

Paru en 1989, The Songs That Got Away est donc empreint de ce charme totalement désuet. Son origine, pourtant pas si ancienne, remonte à nos grands-parents, voire arrière-grands-parents, puisque l'aria « Chi Il Bel Sogno di Doretta », extrait de l'Hirondelle de Giacomo PUCCINI, fut représenté pour la première fois en 1917. On peut d'ailleurs regretter avec le recul qu'il soit quelque peu isolé du reste, puisque Sarah a déjà eu, et aura encore tant de fois l'occasion de proposer ce genre d'interprétation sur disque.

Ici, on a plutôt l'occasion de l'écouter chanter des perles de comédies musicales du West End ou de Broadway, oubliées car peu mises en valeur à travers des oeuvres mineures, ou alors parce que même bonnes, celles-ci n'ont pas eu une durée de vie bien longue sur scène. Un soin particulier est apporté à ce disque, avec des notes et l'ajout des paroles de chansons, sauf exceptions comme « Mr. Monotony » d'Irving Berlin, pour lesquels le couple n'a pas obtenu de permission.

Avec le recul, une nouvelle fois (comment parler autrement aujourd'hui ?), il reste dans un tel travail, la possibilité d'entendre Sarah évoquer un univers particulier, totalement à contre-courant. L'orchestre de violons, auquel vient se substituer parfois une rampe de cuivres jazz, soutient merveilleusement la voix de la chanteuse pour des trésors comme « I Remember ». Il s'agit d'un extrait rescapé de « Evening Primrose », conte sur une société d'ermites dans lequel Anthony Perkins (Norman Bates...) tenait le premier rôle en 1966-67. Sarah y interprète le rôle d'un mannequin nostalgique, avec sa maestria habituelle.

Ce type d'anecdotes est plus ou moins fourni selon le morceau, à la renommée variable (« I Am Going Like It Here » est l'un des rares succès oubliés de Rodgers & Hammerstein), de même que la qualité, car si certains sont agréables, ils se démarquent clairement moins qu'un « What Makes Me Love Him? » ou qu'un « Meadowlark ». Le « Lud's Wedding » de BERNSTEIN est réhaussé par la présence du baryton-basse Richie Pitts, mais son ton léger ne favorise pas une mélodie moins marquante.

On apprécie la présence des cuivres sur « Mr. Monotony », morceau coquin où Sarah chante plutôt dans les graves, chose rare. « If I Love Were All » sonne quant à lui davantage eigthies grâce à la présence d'un piano digital et d'un saxophone qui va décidément bien avec cette voix, autre détail suffisamment inédit pour être souligné. Ce qui reste évident ici, c'est, au-delà des termes techniques, le talent d'interprète de Sarah. Une excellente raison d'y revenir de temps en temps, si l'on n'est pas amateur du genre.

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   MARCO STIVELL

 
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- Sarah Brightman (chant)
- Andrew Lloyd Webber (adaptations, piano)
- Thomas Shepard (réalisation, enregistrement)
- Luther Henderson, Michael Reed, Peter Ma (orchestrations)
- Harry Rabinowitz, Marvin Hamlisch... (direction)
- The Stephen Hill Singers (choeurs)
- Barbara Thompson (saxophone ténor)
- Richie Pitts (chant)


1. Meadowlark
2. I Am Going To Like It Here
3. I Remember
4. Mr. Monotony
5. Dreamers
6. Silent Heart
7. Lud's Wedding
8. Three-cornered Tune
9. If I Ever Fall In Love Again
10. What Makes Me Love Him?
11. Chi Il Bel Sogno Di Doretta
12. Away From You
13. If Love Were All
14. Half A Moment



             



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