On peut avoir 23 ans et avoir déjà une carrière longue comme le bras. Robbie WILLIAMS n'est pas un inconnu lorsque sort son premier album solo en 97. Les ados d'alors se souviendront sans peine qu'il faisait partie du boy's band TAKE THAT. Son inclusion dans le groupe âgé d'à peine 16 ans, ses démêlés extrêmes avec la drogue, la rehab, les divergences musicales qui motivent son départ. Bref, une vie déjà bien remplie et pas aussi simple qu'on voudrait bien le croire. Robbie est donc encore un tout jeune homme alors qu'il doit chercher sa voie, son son. Cela dit, quand on a les milliards d'EMI derrière soi et une notoriété déjà largement établie, ça doit être plus facile... forcément. Cela nous mène à cette "vie à travers l'objectif", tant il est vrai que notre garçon est poursuivi par les journalistes paparazzis de tous poils.

Plein de singles vont être extraits de ce premier album, ce coup d'essai doit être un coup de maître ! "Old before I die" - Desmond Child à la compo - est un titre dans la mouvance de la britpop alors en vogue dans la prude Albion. On pourrait presque croire à du OASIS dans les intonations de son chant... C'est de bonne guerre, c'est pop et enjoué, bien fait. "Lazy days" embraye quelques mois plus tard avec toujours la même recette, du pop rock pas prise de tête avec de chouettes refrains, ce même si la chanson évoque ses addictions. Mais le succès n'est pas à la hauteur et lorsque "South of the border" fait un quasi flop dans les charts, le moral n'est plus là du tout. Il va falloir réagir, très vite ou les tabloïds auront vite la peau de l'ex-idole.

C'est donc avec le quatrième single - Ouais, il convient d'être patient - "Angels" que les choses vont bouger. Une sombre histoire d'imbroglio juridique sur les droits de ce titre - composé par Ray HEFFERNAN, un obscur Irlandais, mais "acheté" par WILLIAMS pour 10 000 livres et un crédit sur l'album... qui n'apparaîtra pas... Ouais, il convient aussi de ne pas juger le bizness ! Bref, c'est un flambard et cela relance la carrière de notre jeune godelureau... 2 millions de singles pour quelques sous, un placement plus que juteux... Sacré Robbie ! Cela catapulte aussi les ventes de l'album qui atteindront les 4 millions ! Du coup, bien entendu, le dernier single : "Let me entertain you" - pas la reprise de QUEEN -, connaît lui aussi les sommets du billboard, en toute logique, mais il faut admettre que la dynamique présente est bien foutue !

Pour le reste, globalement, on apprécie la voix claire de Robbie qui, sans être extraordinaire, parvient à s'imposer grâce à son énergie et son enthousiasme. Il est indéniable que John LENNON - cf. le refrain d'"Ego a gogo", dédicacé à son ex-collègue Gary BARLOW - et Liam GALLAGHER ne sont pas étrangers à sa manière de chanter, mais le résultat est plus qu'honorable. On note les incursions folky sur "One of god's better people", puis il sonne "presque" George MICHAEL sur "Killing me", pas mal du tout. J'aime bien la poppy "Clear", la tonalité de sa voix sur ce titre simple mais efficace, qui reflète sans doute son désir et sa fierté d'être "Clean". On termine par l'éponyme "Life thru a lens" et son rythme à la MIDNIGHT OIL, très sympa.

D'un côté, pas de miracle ni de surprise, mais c'est carré, bien foutu, de jolies mélodies et l'idole des djeuns avec sa jolie voix et sa belle gueule en première ligne. Ça marche ! Ainsi débute la carrière solo du chanteur le plus populaire de Grande Bretagne des années 2000, le Cliff RICHARD du 21eme siècle.