Les 7, 8 et 9 juillet 1976, dans le mythique Fox Theatre d’Atlanta, Lynyrd Skynyrd enregistre One More From the Road, produit par le légendaire Tom Dowd.
Le double LP qui sort le 13 septembre 1976, deviendra le meilleur de la longue carrière du groupe.

Le 20 octobre 1977, un an plus tard, le chanteur Ronnie Van Zant, le guitariste Steve Gaines et sa sœur Cassie, ainsi que d’autres membres du staff et de l’équipage meurent dans le crash de leur avion dans un marais du Mississippi, signant la fin du groupe.
Celui-ci renaîtra en 1987, à l’occasion d’un tribute tour, et à ce jour tourne encore.
De la formation originale, il ne reste dans le line-up actuel que Gary Rossington, diminué suite à des problèmes cardiaques.

Le 12 novembre 2014, le groupe retrouve le Fox Theatre avec de nombreux invités pour un concert hommage intitulé « One More For The Fans », clin d’œil évident au live de 1976.

Les Américains adorent ce genre de commémoration, d’autant plus surprenante que le groupe existe encore et tourne toujours.

Les invités sont nombreux et si la présence de certains est évidente (Trace Adkins, Blackberry Smoke, Gov't Mule, Gregg Allman, Jimmy Hall, Charlie Daniels…) on peut se demander ce que font Cheap Trick, Peter Frampton, Jamey Johnson dans le show.

Et comme souvent dans ce genre de concept, on y trouve à boire et à manger au niveau des interprétations.

Dans les réussites, et sans surprise, la belle version de « Workin’ for MCA » par Blackberry Smoke qui incarne vraiment et sans discussion la relève du southern-rock, une belle interprétation de « The Ballad of Curtis Loew » par Moe et John Hiatt ; « You Got That Right » avec la superbe voix de Jimmy Hall le chanteur de Wet Willie et la slide magique de Robert Randolph et bien sur Gov’t Mule puis Warren Haynes pour « Simple Man » et « That Smell ».

Le second CD est moins réussi, on peut ressortir une belle version de « Tuesday’s Gone » par Gregg Allman, mais les autres interprètes semblent ne pas être imprégnés par l’esprit du groupe de Jackonsville.
Le final est très décevant, Lynyrd Skynyrd interprète « Travelin’ Man » et « Free Bird » dans des versions ultras connues, le groupe est en pilotage automatique comme souvent depuis dix ans. Et pour finir, l’autre « scie », « Sweet Home Alabama » avec tous les musiciens, qui ne présente pas non plus d’intérêt.

Ce double album (Et le DVD qui nous montre Gregg Allman déchiffrer les paroles écrites en très gros), n’est pas désagréable, mais passé la curiosité d’écouter des titres chantés par d’autres artistes, on retombe vite dans une certaine routine. Il aurait fallu sélectionner des morceaux moins connus, et en donner une interprétation différente comme le groupe avait su remarquablement le faire sur l’album acoustique de 1994, Endangered Species.
Alors, mieux vaut ressortir ce bon vieux One More From The Road de derrière les fagots.