Je vous le fais pas dire, c’est un cauchemar ! Imaginer Ricky Medlocke ou Hughie Thomasson transiger avec le sacro saint dieu dollar pour accepter d’ainsi sortir un album dédié à Nowel pour les fêtes de fin d’année, m’est avis que le Ronnie doit drôlement remuer dans son cercueil pauvre diable ! Mais allez savoir, peut-être qu’avec les années, même cet enfoiré de bagarreur aurait fini par rendre les armes devant l’appel des billets verts, son tragique destin l’aura juste souhaité autrement. Gary ROSSINGTON et Johnny sont donc à la baguette, enfin surtout le second, le premier préfère largement la bouteille finalement ! Allons-y nous sommes en 2000 et cet « album » est le 11eme du gang de Jacksonville !

Et après tout , on s’éclate tout de même super bien sur le trio qui oppose Johnny, Hughie et Ricky sur la classique "Run Run Rudolph" joué en rock’n’roll de derrière les fagots. Un petit solo de Billy Powell qui fracasse bien sa race et Johnny porte bien le titre sur ses épaules de VAN ZANT ! Décidemment le renne Rudolph nous ramène a chaque fois vers la grande fête du rock’n’roll, c’est encore le cas avec "Rudolph The Red Nosed Reindeer". Pas de quoi se prendre au sérieux, mais avec nos rednecks, voici qui n’est pas chose aisée de toutes manières. "Skynyrd Family" achève le disque dans la joie et la bonne humeur, on y retrouve même le violon de la famille Daniels.

Papa Noël lui a droit a des titres plus blues rock ! On ralentit quelque peu le propos sur "Santa’s Messin With The Kids", le titre convient fort bien a nos floridains. Noël la bas c’est au chaud sur la plage, comme avec les australiens, pas des masses de neige ! "Santa Claus Wants Some Lovin" est un petit titre prétexte a causer de papa Noël, qui dans les terres sudistes paraît de suite plus porté sur les femmes et la boisson qu’ailleurs. En revanche, la présence de "Greensleeves" en ces lieux ne lasse pas de m’étonner… quel lien avec Noël ? Il fallait laisser à Billy Powell le soin de briller quelque peu ? Admettons, cette version ne déshonore pas son interprète, mais elle est plus inutile qu’un deuxième "Free Bird".

Mais nos rockeurs se sont tout de même cassés la nénétte pour pondre des titres nouveaux ! Cela nous donne le petit titre poppy qu’est "Christmas Time Again", on croirait presque par instants entendre le Jon BONJOVI du New Jersey. On ne s’époumone guère sur "Mama’s Song", une petite chansonnette aux accents plus pop que réellement southern. Alors bien sur la fine équipe est la et l’ensemble fait le boulot en grands professionnels de la cause qu’ils sont. C’est Ricky qui a composé "Classical Christmas" avec ses grandes mimines d’amérindien et le Jojo a écrit les paroles chantées par une petite chorale d’enfant, c’est tout croquignolet.

La VAN ZANT connection fonctionne a pleins tube sur cet album ! Voyez donc, il ne s’agit pas de LYNYRD mais bien des collègues de 38 SPECIAL qu’on retrouve sur "Hallellujah, It’s Christmas", avec le frangin Donnie et l’excellent Don Barnes, il y a d’ailleurs la petit coté mainstream que le groupe a toujours quelque peu revendiqué. Mais les gars au flingue ne sont pas les seuls invités et on retrouve le Charlie DANIEL’s band sur "Santa Claus Is Coming To Town", le débonnaire paternel de tous les groupes de southern rock vient ici poser sa petite vibe country rock avec la classe qu’on lui connaît.

Bien bien bien, c’est bien cool tout ça mais mis a part un ou deux titres on s’emmerde royalement. Et telle n’est pas l’idée lorsqu’on partage un moment de détente avec le groupe majeur du southern rock. C’est donc un opus mercantile classique vue l’époque de l’année… On le supporte, on l’écoute, on aimerait bien aimer, et la voix de Johnny est toujours aussi belle et puissante mais dieu du ciel, quelle idée ! Le père Noël a -t-il réellement besoin d’une telle débauche de recommandations pour voir son aura ne pas disparaître ? On va mettre un deux pour la cause de Nowel vu par les rednecks de LYNYRD SKYNYRD, pas plus...