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TOTO - Falling In Between (2006)
Par BUDDY le 6 Février 2006          Consultée 21346 fois

Sept ans après un silence radio absolu, uniquement entrecoupé de compils et de concerts et d'un album de reprises (Through The Looking Glass), le légendaire combo américain « TOTO » revient en force et sous les feux de la rampe avec un album paré de mille et une couleurs. Ce petit bijou s’appelle « Falling In Between ». Il succède au mitigé « Mindfields » qui n’avait pas vraiment fait l’unanimité auprès des fans et de ce que l’on appelle communément le « grand public ». Mais ici, TOTO va nous offrir un album d’une grande diversité musicale. Les titres partent dans tous les sens, tel un feu d’artifice du 14 Juillet.

L’arrivée fraîche du claviériste Greg Phillinganes, qui est tout de même une grosse pointure et une référence dans le milieu musical, apporte également un sang nouveau à TOTO, qui, après de nombreuses années passées avec la même formation, s’adjoint donc un musicien de talent. Greg Phillinganes a joué avec quelques uns des grands noms du monde de la musique (Stevie Wonder, George Benson, Clapton, etc.) et il fait don ici de son talent de compositeur et de vocaliste. Steve Porcaro est également de retour sur cet opus, et apporte toute son expérience de l’électronique et du modelage de sons. Le fabuleux percussionniste Lenny Castro est également de la partie. La section cuivre composée de Tom Scott et de Roy Hargrove n’est pas en reste et fait une entrée fracassante sur quelques titres de cet opus.

Cet album est donc le 18ème du groupe, et très certainement le plus abouti avec « The Seventh One ». On aurait tendance à dire que c’est l’album de la maturité, mais cela serait facile et un peu trop convenu. Quoi qu’il en soit, sur cet opus, TOTO, semble faire la synthèse de toute sa stratosphère musicale, et celle-ci est longue de trente ans. Sur ce disque, nous retrouvons l’essence même du groupe. Tous les ingrédients et la quintessence qui ont fait son succès depuis toutes ces années. Les musiciens de TOTO se sont fait plaisir, et cela s’entend tout au long de l’album. Un album qui est à la fois, progressif, rock, heavy, jazzy, funky et soul. Nous tenons entre les mains le fruit du travail collectif de six hommes, qui ont uni leurs forces, leur mental et leur inspiration, pour mettre au monde « Falling In Between », et nous l’offrir dans son superbe écrin fauve brûlant.

Le titre éponyme de l’album démarre en force sur deux coups de toms basse de Simon Phillips et une intro piano conduite par David Paich. Puis s’en suit un couplet féroce craché par Bobby Kimball et relayé avec une variante aux sonorités orientales chantée par Greg Phillinganes. S’en suit un passage instrumental où le riff guitare ravageur de Steve Lukather fait un malheur. Une grosse entrée en matière. « Dying On My Feet » arrive pépère en direction de vos tympans déjà excités par le morceau précédent. C’est un titre qui démarre assez tranquillement avec un tempo moyen sur fond musical jazzy. Une partie instrumentale décolle vers les 2 min.47 pour ne redescendre qu’1 min.12 plus tard. Un vol court mais qui repartira de plus belle avec un nouveau décollage, mais cette fois-ci, ce sont les cuivres qui quittent le sol, pour nous gratifier d’un medley afro-américain de plus d’une minute. Les envolées spectaculaires des trompettes et autres saxo ténor n’en finissent pas et terminent ce titre en apothéose. Mr Lenny Castro tapote gentiment ses congas, pour une intro qui va très certainement rester gravée dans la mémoire de tous et marquer l’inconscient collectif de sa magnificence. « Bottom Of Your Soul » a d’emblée tout d’un tube potentiel. L’ambiance feutrée des claviers et percus du départ, nous plonge directement dans le vif du sujet jusqu’à ce que la voix rauque et éraillée de Lukather prenne les choses en main. La mélodie est assez plaintive et ressemble à une prière musicale. Jusqu’à l’explosion du refrain, avec le mélange de toutes ses voix qui s’accordent à la perfection. Joseph Williams et Steve Lukather montrent ici que leur organe vocal est à l’unisson. Que dire aussi de la partie solo empreinte d’une grande émotion, où Greg Phillinganes et Steve Lukather se livrent à un échange de notes toutes plus jolies les unes des autres, pour terminer sur les notes de la mélodie principale. La fin du titre avec des gimmicks chantés par Joseph Williams est incroyable. Un mélange de 5 ou 6 timbres de voix qui se fondent miraculeusement et donnent le meilleur d’elles-mêmes. Les radios de l’Hexagone ont vraiment de quoi faire avec ce titre d’une grande inspiration, et qui devrait en principe enchanter nos fréquences dans très peu de temps. David Paich entame « King Of The World » avec sa voix chaude, sensuelle, grave et profonde. Le couplet est net. Les claviers sont très épurés, au contraire du riff guitare très « heavy ». Un refrain où Bobby Kimball explose et donne à nouveau le meilleur de lui-même. L’instrumentation en fonds soutient avec puissance et rigueur cet édifice musical. Une variante à 2 min.40 assez space, vient rompre le rythme, pour mieux repartir sur le refrain. La magie de Steve Porcaro opère très fort sur ce titre, en remettant au goût du jour les sonorités des eighties, mais en plus modernes.

« Hooked » prend le relais avec son rythme très groovy. Ici, claviers, guitares et basse sont en totale harmonie. Un titre relativement bien construit. La variante fait référence aux « Fab Four », mais sans trop en faire toutefois. Vers les 2 min.50, Steve Lukather fait pleurer sa guitare avec un solo digne de ce nom. La flûte de Ian Anderson apporte quelque chose de neuf dans le son, même si elle se fait très discrète. Le titre se termine dans une accumulation parfaite et maîtrisée de tous les instruments. Steve Lukather met son cœur à nu, avec son « Simple Life ». Un titre clairvoyant et limpide, comme les accord de piano. Une mélodie sensuelle, comme la musique qui est douce et apaisante. Un titre trop court cependant qui aurait demandé un approfondissement plus effectif. Les ectoplasmes et relents d’Eddie Van Halen sont venus chatouiller les pieds de Steve Lukather. Pourquoi ? Ecoutez donc l’intro de « Taint Your World » et vous comprendrez de quoi il retourne. Un titre résolument rock et assez classique de conception. Mr Steve Porcaro a aussi donné libre court à son imagination et à sa facilité de créer et mélanger les sonorités FX (effets en tous genres) avec bonheur. Magie ? Vous avez dit magie ? Le « petit nouveau » Greg Phillinganes, va dévoiler une partie de son immense talent de vocaliste et de compositeur avec « Let It Go ». Un titre très groovy et funky qui fait penser un peu à Al Jarreau dans les intonations du couplet. Certains accords sonnent également jazz. Toute l’inspiration de Greg Phillinganes est puisée dans le filet de la soul, du jazz et du rythm’and blues. Le refrain est différent et sonne comme du... TOTO. Tout est dit. Cette force qui unit ces musiciens d’exception, c’est qu’ils ont su au fil des ans, se forger une identité musicale, qui est à l’honneur dans ce morceau. La variante quant à elle fait ressortir l’osmose parfaite des chœurs « totoesques ». David Paich a eu une illumination. Il veut être un « Homme d’esprit ». Ce titre remet en piste la voix grave et impressionnante de David Paich. Son timbre convient parfaitement à ce morceau très intimiste et aux accords de pianos emplis d’émotions. Les chœurs font aussi penser à des gospels lointains et diffus. Bobby Kimball et Greg Phillinganes partageront « Spiritual Man », ainsi que cette émotion avec David Paich, pour un final très cantique américain. « No End In Sight ». Une entrée en matière, très marquée rythmiquement par le jeu de Simon Phillips et les riffs guitares aiguisés de Steve Lukather. Celui-ci interprète le couplet, puis vient un démarrage en trombe avec Mr Bobby Kimball, qui est vraiment au mieux de sa forme sur cet album. Un titre aux arrangements impeccables et où le travail de production est remarquable.

Voilà, en toute objectivité, TOTO régale à nouveau nos tympans avec leur univers rempli de mille et une merveilles. A chacun de choisir la sienne, et de la faire briller au plus profond de lui-même, pour qu’elle ne s’éteigne jamais. TOTO peut nous offrir des galettes de cette trempe tous les 7 ans, parce que cela vaut vraiment le coup d’attendre.

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   (2 chroniques)



- Bobby Kimball. (chant)
- Steve Lukather. (guitares.chant)
- David Paich. (claviers.chant)
- Greg Phillinganes. (claviers.chant)
- Simon Phillips. (batterie.percussions)
- Mike Porcaro. (basse)
- Joseph Williams. (chant)
- Steve Porcaro. (claviers)
- Lenny Castro. (percussions)
- Ian Anderson. (flûte)
- L. Shenkar. (chant)
- Jason Scheff. (chant)
- Roy Hargrove. (trompette)
- Tom Scott. (trompette)


1. Falling In Between
2. Dying On My Feet
3. Bottom Of Your Soul
4. King Of The World
5. Hooked
6. Simple Life
7. Taint Your World
8. Let It Go
9. Spiritual Man
10. No End In Sight



             



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