Quand on écoute pour la première fois l’album TOTO et son instrumental distillé à la perfection, on ne peut s’empêcher de penser qu’on tient dans ses mains le CD d’un groupe appelé à grandir et promis à une grande carrière.
"Child's Anthem" (l’hymne des enfants) est un instrumental enjoué et bien enlevé grâce a la présence des guitares de Lukather et du piano très classique de David Paich.
Le titre suivant, ‘I’ll Supply the Love", commence très rock avec une intro guitare-batterie et les voix qui suivent de très près. Le couplet est très 'disco', mais nous sommes en 1978, l’ère de John Travolta et du Saturday Night Fever, et TOTO n’échappe pas aux règles et aux modes de l’époque. Le refrain reste quand même très rock, puis vient un break bien enlevé et la voix haut perchée de Bobby Kimball fait des merveilles sur ce titre. Les claviers ont la part belle sur la suite du morceau qui se termine par une accélération dantesque.

"Georgy Porgy" ! très funky et disco, avec un Lukather qui commençait à peine ses vocalises, et qui n’avait pas le timbre de voix que nous lui connaissons aujourd'hui. Les violons et les guitares très jazzy ont aussi une part prépondérante dans ce titre. Le refrain est un peu répétitif, mais ceci n’enlève rien à la richesse du titre.
"Manuela Run" est bien dans l’esprit californien du groupe; les guitares y sont bien mises en avant ainsi que les voix et les drums.
"You are the Flower" est écrit pour mettre en valeur la voix du ‘sieur Bobby' et ce titre lui va à ravir. Les claviers ici sont mis en avant et les guitares assez en retrait. C’est très mielleux dans l’ensemble, mais le titre tourne bien et la production est bien léchée.
"Girl Goodbye" avec son intro space fait un peu penser à Hydra. Puis un blanc, et ça démarre sur les chapeaux de roues ! Un titre résolument rock avec le rythme soutenu de Jeff Porcaro, des guitares aiguisées et des claviers qui sont là où il faut. La voix est bien placée. Un bon morceau.

Une composition de Steve Porcaro enchaîne et on se croit déjà sur une plage de sable fin. C’est "Takin’it Back". Claviers, basse et les violons ont la part belle sur ce titre. Une ballade bien enroulée et ficelée dans un emballage "californian music".

"RockMaker" est un titre bien enlevé avec des guitares bien présentes, mais un peu trop linéaire à mon goût.
"Hold the line", Le titre qui va propulser TOTO au somment. Un titre qui fera le tour du monde. Un titre qui est considéré encore aujourd'hui comme un classique de TOTO et qui n’a pas pris une ride malgré les années. La voix de Bobby superbement placée tout le long, les guitares de Luke très en avant, et le piano comme un leitmotiv. Vient ensuite un solo a décorner un bœuf d’un Steve Lukather en très grande forme.
L’album se termine sur une jolie ballade "Angela" où Luke s’essaie de nouveau au chant, mais on sent ses limites sur ce titre. Mais il faut bien commencer par quelque chose, me direz-vous !
A notez la grande différence entre la douceur du couplet et la puissance du refrain, différence que TOTO cultivait déjà a l’époque.
Voilà un album qui dans l’ensemble reflète bien la période à laquelle il appartient et dont certains titres n’ont pas pris une ride : "Hold The Line", "Child’s Anthem", "Girl Goodbye" "Georgy Porgy", alors que d’autres...