Les notes galbées et plantureuses de « Pamela » viennent chatouiller les oreilles des connaisseurs, qui en cette année 1988 se sont procurés l’album "The Seventh One". Un opus qui va permettre au groupe californien TOTO de franchir une étape supplémentaire dans sa carrière déjà rudement bien remplie. C’est le septième album du groupe. Nous sommes évidemment loin des années fastes Toto IV, mais « The Seventh One » connaîtra tout de même un franc succès. L’album a vieilli certes, mais les chansons en elles-mêmes n’ont pas pris une seule ride.

« The Seventh One » est probablement l’un des meilleurs albums que TOTO ait enfanté, tant pas sa diversité musicale que par ses textes. Dès les premières notes, on se sent transporté par le son énorme de cette production. L’homogénéité de l’album tient également dans le fait que TOTO met un peu de tout dans cet album, et c’est ce qui fait la force de ce groupe.
Les rythmes chaloupés sur le groovant « These chains », la touche « samba » de « Mushanga », et le poignant « A Thousand Years », distillent à merveille le shuffle inimitable de Monsieur Jeff Porcaro.
De « Pamela » à « Straight For The Heart », en passant par le très syncopé « Stop Loving You », et le percutant « Stay Away », un panel musical flamboyant et très étendu nous est offert sur un plateau.
Un autre titre également aux senteurs très « Lukatheriennes » : « Only The Children », avec ses guitares enflammées qui libèrent un son rock et pur comme du cristal. Un grand moment de bravoure. Ceci étant dit, on peut trouver d'autres pépites d'or sur cet album, comme l'émouvant « Anna ».

Mais TOTO atteint le sommet avec l’excellent « Home Of The Brave ». Progressif dans l’âme et dans le cœur, ce titre d’une force incroyable est remarquablement interprété. Ici, comme dans quelques autres chansons de la discographie TOTO, c'est le ballet des voix qui est mis en évidence. La voix grave de Paich et la tessiture haut placée de Joseph Williams ressortent dans ce titre. Joseph Williams, qui par sa seule présence et sa voix charismatique, donne une couleur et une fraîcheur à cet opus, comme il l’avait déjà fait sur l’album précédent.
« The Seventh One », de par sa conception et son univers musical, peut donc être considéré à juste titre comme le petit cousin de « Fahrenheit », qui deux ans plus tôt avait desservi un cocktail fait de finesse et de titres bien colorés et rythmés.

Un très bon millésime donc, pour cet opus, qui révélera au grand public toute la puissance musicale et l’originalité de TOTO.