IV est l'album qui va permettre à Toto de réellement exploser dans sa carrière internationale, en raflant au passage toutes les récompenses possibles et imaginables. À l'instar de Breakfast in America de Supertramp, c'est l'album de tous les hits, celui qui s'est le mieux vendu de toute leur carrière.

Et donc, ce n'est pas forcément l'album qu'on écoute en priorité, car rien qu'à l'idée de se farcir les classiques vus et revus comme Rosanna ou Africa, on a comme un sentiment de ras-le-bol, une envie de bousiller son autoradio à cause des radios françaises qui ont diffusé en boucles tous ces tubes pendant plus de 20 ans. Rosanna ou Africa (qui ne devait pas apparaître sur l'album au départ !) sont à la base d'excellents morceaux, mais on les a tellement entendus... !

Et à part ça ? Plus subtil et homogène que Turn Back, plus direct qu'Hydra, et doté d'une production irréprochable, IV n'est pas l'album du siècle, c'est juste un recueil de bonnes chansons. Des chansons comme Make Believe, Good for you (et ses synthés ridicules) ou We made it n'ont rien d'exceptionnelles et paraissent bien courtes, pas de grandes envolées instrumentales ou très peu. C'est un peu le défaut de IV, de bonnes chansons mais un traitement assez lisse, faut pas trop déboussoler les ménagères qui écouteront l'album.

Une ballade de base, I won't hold you back, dotée d'arrangements orchestraux façon "Hollywood" lui donnant un côté "soupe" ; ce n'est clairement pas cet aspect là que je préfère chez Toto. Reste les meilleurs titres qui, en plus des hits, font de ce IV une référence à défaut d'être le meilleur album : Afraid of love, le titre le plus rock de l'album, Lovers in the night et ses claviers à la Elton John et enfin le très soul Waiting for your love. Le succès colossal de IV ne se fera pas sans conséquences puisque Bobby Kimball sera viré à cause de ses problèmes de drogue. Un classique, c'est certain, mais ce n'est pas l'album que je recommanderais pour découvrir Toto.