Un an s’est écoulé depuis sa première galette, quand sort en 1979 le deuxième album du quatuor américain, sobrement intitulé [Van Halen II. Disons-le d’entrée, il n’est pas aussi bon que son prédécesseur. La majorité des chansons ont été directement puisées dans l’inspiration du premier opus et cela se ressent à peine.

Van Halen II n’est pas mauvais, mais il se cherche, il a des doutes. Pour autant, quelques titres tiennent résolument la route. Le travail des musiciens y est aussi impressionnant que sur le premier. Tous font preuve ici d’une détermination sans égale. Titre après titre, Eddie Van Halen démontre tout son potentiel musical. Michael Anthony et Alex Van Halen sont très à l’aise dans l’assise rythmique, et Dave Lee Roth est plus fantaisiste que jamais. Alors, que manque-t-il à cet album ? Tout simplement pas grand-chose, mis à part qu’il n’est pas considéré comme l’égal du précédent. Il était certainement difficile pour nos quatre gaillards de faire aussi bien que leur première bombe rock lâchée un an plus tôt.

Mais voilà les décibels libérés : l'introductif "You're No Good", une reprise du standard de Linda RONDSTADT, donne le ton. L’interprétation du groupe rend hommage à l’original. "Dance the Night Away" offre une intro superbe, mais se fait ensuite plus mielleux. Le feeling ici est plus dansant, les chœurs sont bien placés. Un Van Halen moins rock et plus 'variété'. Un des meilleurs titres de l’album tout de même. "Somebody Get Me A Doctor" sonne rock, même s’il n’est pas mémorable. On retient quand même "Light Up The Sky" avec son superbe solo de batterie, ainsi que "Spanish Fly" à la guitare hispanisante, où la rumeur de l’époque disait qu’Edward Van Halen aurait joué au ralenti le solo, puis qu’il aurait été accéléré au mixage. La suite prouve que cette rumeur n’était pas fondée. "DOA" ne fait pas dans la dentelle et se rapproche assez de l’inspiration du premier opus. Un bon titre. "Women In Love" à la géniallissime intro tout en tapping fleure bon les accords cristallins et aériens de guitare. Un titre interprété sur un tempo moyen. Par moments, les chœurs sont assez pesants, surtout lors du refrain, mais nous avons là un titre assez bien construit. "Beautiful Girls" sonne la fin de la galette, et on redescend doucement sur terre, si tant est qu’on ne soit pas monté bien haut avec ce titre.

Un album moyen donc, et qui n’a pas autant de hargne ni d’accroche que le premier, malgré quelques bonnes salves. Une déception ? Non, mais un VAN HALEN qui aurait pu mieux faire, et en avait très certainement les moyens. Suite au prochain opus.