Il a fallu patienter une année pour que VAN HALEN mette fin à l’attente interminable qui permettrait au groupe de laver le semi-échec du second opus. Le combo américain fait mieux que ça. Il sort une galette beaucoup plus inspirée que la précédente. Women and Children First est certainement considéré à juste titre comme un des meilleurs albums de VAN HALEN. En tout cas, cet opus ne laisse pas de marbre dans sa jolie pochette verte du style 'After Eight'.

Les hostilités démarrent avec un titre qui annonce d’emblée la couleur : "And The Cradle Will Rock... ". Edward Van Halen a eu l’idée géniale de mélanger, pour les riffs de ce titre, un piano Wurlitzer passé dans une distorsion et sa guitare. Ce qui donne au final un son surprenant, mais qui s’apprivoise au fil des écoutes. Une très bonne entrée en matière.
Le martèlement incessant des toms d’Alex Van Halen servent la longue introduction de "Everybody Wants Some !", et sont aussi un prétexte pour que David Lee Roth nous gratifie d’une imitation approximative de Tarzan. Ce titre au riff de départ très cinglant prend son rythme de croisière.
Les Van Halen, au fil de cet album, ont puisé au fond d’eux-mêmes l’inspiration et le génie qui font toute la différence avec les autres groupes. Un titre comme "Loss of Control", (avec son prélude Tora ! Tora !), certainement un des plus rapides du groupe, met en exergue la maîtrise et la technicité de chacun de ses membres. C'est un titre ultra-rapide dont les effets et autres riffs de guitare partent dans tous les sens, si bien qu’à la première écoute, on semble un peu perdu, mais on retrouve très vite son chemin.
L’intro acoustique de "Take Your Whiskey Home" laisse présager un des meilleurs moments de l'opus. David Lee Roth y expose une voix ultra-cassée qui perdure durant tout le titre. Un tempo lourd pour un des meilleurs morceaux de la discographie du groupe. Une guitare aiguisée, grasse et gluante, comme seul Mr Edward en a le secret.
La version acoustique de "Could This Be Magic" est de la magie pure. On a l’impression que les quatre membres sont autour d’un bon feu de camp, tellement tout cela paraît détendu. Les chœurs et les harmonies d'Eddie, de Michael et de Nicolette Larson sont excellents et la finition du titre parfaite.
L’album prend fin sur l'excellent "In A Simple Rhyme" aux différentes sections musicales et à la rythmique assez syncopée, où Alex Van Halen donne dans les breaks et les contretemps répétitifs.

Au final, aucun temps mort n'est à déplorer. Pas le temps de décompresser. Un des meilleurs opus de VAN HALEN, toutes époques confondues. Women and Children First reste la référence de ce monstre du rock américain.