David Lee Roth et Edward Van Halen se sont pris la tête tout au long de leur carrière, et le départ récent d'Eddie des affaires courantes de notre monde – il est allé foutre une branlée à HENDRIX là-haut pour les boeufs du samedi soir – ne change rien à leur histoire. En 81, les deux rock stars qui ne se supportent plus sont pour le moment incapables de survivre l'un sans l'autre artistiquement parlant. Une sombre histoire d'ego démesuré, voyez-vous ! Car la couleur du crottin est bien marron, même s'ils ne sont pas d'accord, et c'est Alex qui les met d'accord en choisissant cette vilaine peinture, marron donc, pour décorer leur quatrième rejeton, également leur plus sombre. Rien d'étonnant, vu les litres d'alcool ingurgités par l'un et le nombre de groupies troussées par l'autre.

Bien sûr, c'est le son qu'on remarque tout d'abord : écoutez cette merveille de production par Don Landee et Ted Templeman. Dès l'intro et "Mean Street", on en prend plein les oreilles ! Eddie est évidemment à la baguette et cette intro reste entre les oreilles de tous les guitaristes dont votre serviteur qui en a chié des heures à essayer de la refaire, ça ou le sole de "Hear About It Later" ou l'entièreté du classique ici présent : Ah oui, le classique ? Bande de bleusailles ! Vous n'avez jamais entendu "Unchained" ? Blaireaux va, à croire que vous ne savez ni manier une guitare, ni draguer une belette et dans ces cas-là, VAN HALEN n'est clairement pas pour vous ! Je déconne mais cette rythmique imparable, ce rythme bêta, David Lee qui minaude et fait du David Lee ? Et Eddie qui en fout de partout. Halala, que de souvenirs ! Et ce refrain dantesque ! Allez l'écouter sur le champ, pas d'excuses !

Nous sommes en 81 mais Eddie impose déjà le synthé sur "Sunday Afternoon In The Park". C'est comme ça, le natif d'Amsterdam n'a rien à foutre de ce que pensent les fans de Hard-rock, il ne fait que ce qui lui plaît. C'est comme cela que nous parviendrons à "Jump" trois ans plus tard. On retient aussi l'improbable ensemble déstructuré de "One Foot Out The Door". "Push Comes To Shove" débute avec Michael et Eddie qui discutent par instruments interposés, la rythmique presque ska, et notre blondin qui impose sa personnalité partout où c'est possible. Non mais quel branleur celui-là ! Un champion du monde par dieu ! On retrouve les habituels gimmicks VAN HALENiens sur les refrains de "So This Is Love", "Sinner's Swing" et "Dirty Movies". Tout est chouette !

Figurez-vous que l'album était difficile à trouver dans les eighties en France ! J'en ai passé du temps à le chercher ! Pas mécontent de l'avoir depuis ce temps ! Difficile de le noter car il revêt une certaine importance pour moi, c'est viscéral. D'un strict point de vue critique, je pense qu'il oscille entre 3 et 4 étoiles. Il ne s'est d'ailleurs vendu qu'à deux millions d'exemplaires, le plus faible de leur discographie mais largement supérieur aux deux qui l'encadrent ! Allez, je sèche une larmichette et je colle un 4 à Eddie et ses sbires pour l'album à couleur de crottin !