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- Style : Aerosmith
- Membre : Black Star Riders, Suicidal Tendencies
 

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ALICE COOPER - From The Inside (1978)
Par LONG JOHN SILVER le 20 Juillet 2016          Consultée 2777 fois

D’abord le piano, puis le groupe entre au son d’un thème pour guitares en fusion quand une basse slappée martèle le tempo. Bienvenue à l’intérieur de l’asile où ALICE (qui ne boit jamais d’alcool au fait) tente de s’échapper de l’emprise de Vincent Furnier, lequel passe tout son temps à picoler. From The Inside est probablement un des disques les plus controversés du Coop, sinon LE plus controversé. Il compte nombre de détracteurs – aussi chez les fans – et après tout il s’agit d’un disque de variété pop-rock interprété par des requins qu’on retrouve chez TOTO (Lukhater, Hungate, Kimball) ou Elton JOHN (Johnstone, Murray, Dee), conçu en étroite collaboration avec le parolier Bernie Taupin en rupture (provisoire) d’association avec ce même brave Elton. Produit par David Foster, futur responsable d'un tas de bouses F.M. tout cela a de quoi faire frémir. Pourtant : des préjugés, tu te méfieras, dixit Maître Yoda alors que From The Inside expose en lumière le côté sombre de la force ALICE COOPER. La potion est sirupeuse mais étrange. Addictive. Et le fidèle collaborateur Dick Wagner est toujours derrière pour assurer une forme de continuité.

Durant son séjour en hôpital psychiatrique pour soigner sa dépendance à l’alcool, ALICE observe la faune humaine qui l’entoure, prend des notes, décide de s’en servir comme trame de son futur album dont il finalise les textes avec Taupin, aussi ex-partenaire de boisson au sein du club des Hollywood Vampires*. Un mot sur la pochette de l’objet : le visage d’ALICE maquillé, pris en gros plan, ses pupilles reflètent un groupe constitué des psychotiques qui l’entourent. Des personnages qu’on découvrira au fil de l’écoute du disque. Ce n’est pas tout, l’ouverture de battants, découpée en son milieu, nous fait pénétrer dans le hall de l’asile. Si la mise en scène semble burlesque, ce qu’elle dévoile ne laisse pas indifférent. Au fond du hall, s’ouvre une autre porte, celle de la chambre d’isolement où est enfermé ALICE dans un état inquiétant. Sur son revers, on peut lire un message adressé à 'Moonie', Keith Moon, décédé deux mois avant la publication de F.T.I, lui aussi membre des Vampires. Sur le dos de la pochette, c’est la porte battante de l’établissement qui s’ouvre. ALICE et les malades mentaux s’en vont radieux au dehors, brandissant un imprimé titrant en très gros lettrage 'RELEASED'. Ce qui rend la découverte du disque déjà nettement plus attractive que les supposés grands noms crédités.

ALICE entouré par d’authentiques individus, des vrais gens, plus ou moins marbrés, psychologiquement en piètre état, nous fait partager son regard, celui halluciné de la pochette qu’il pose sur pareils sujets. Bien entendu, il ne s’épargne pas ni ne prend personne de haut. On décèle l’humour noir plus que l’ironie derrière une façade sonore toujours plus mainstream. Erzin s’en est allé, pas la folie des grandeurs. La revue commence sur un rythme disco/funk, ALICE n’avait pas fait tellement différemment sur ses trois premiers opus solo. "From The Inside" est la descendante de "Welcome To My Nightmare", "Go To Hell" et "It’s Hot Tonight". On apprécie particulièrement les chœurs vicieux qui illustrent l’univers troublant dans lequel on pénètre. ALICE, dépourvu de son make-up, ne se reconnaît plus. La suite est une galerie de portraits étonnants où les textes souvent réalistes ou crus se posent en contre-point d’une musique lisse en apparence. Parce que si on cherche la petite bête, on ne tarde pas à se rendre compte que si tout ceci est véritablement chiadé, certains choix et arrangements apparaîtraient aussitôt comme des suicides commerciaux pour ceux dont les oreilles ont été éduquées par le seul hit parade. Aussi parce que mine de rien, il y a toujours de la place pour les grosses guitares.

Difficile de décrire ce disque autrement que par son menu : l’enchaînement avec "Whish I Was Born In Beverly Hills" nous amène en terrain déjà plus rassurant. C’est un rock qui installe l’humour particulier de son auteur, c’est super bien fichu. Néanmoins, il s’avère après écoutes que ce n’est pas ce qu’on retient de plus marquant dans l’édifice. "The Quiet Room" qui s’ensuit a tout pour horrifier les amateurs de rock’n’roll : il s’agit à la base d’une Elton-johnerie honteuse. Pourtant, ce titre fascine déjà davantage parce que s’insinue une balafre sur ce trop parfait visage, le malaise est omniprésent. ALICE se trouve face à Vincent, un des deux doit disparaître, voire les deux. Aussi, l’arrivée de "Nurse Rozetta" apporte une dimension sexuelle explicite bienvenue. Les guitares se font drues sous l’impulsion d’un Lukather chauffé à blanc. Ce titre très rock est le deuxième sommet de l’album après l’éponyme. Le troisième, "Millie And Billie", est conchié par nombre d’amateurs du Coop. Il s’agit encore une fois d’une chanson nettement inspirée par Sir Elton, chantée en duo avec Marcy Levy**. On note que sur ce disque Vincent/Alice utilise peu la voix de son personnage maléfique, c’est Vincent qui prend le dessus vocalement. Or, ce qu’il raconte est peut-être davantage inquiétant. À commencer par l’histoire de ce couple qui chante son amour fusionnel sur une mélodie (trop) limpide. Cette ballade poignante ne tient qu’à un fil, c’est borderline comme la frontière entre le ridicule et le formidable. Le titre bascule vers la deuxième option à mesure de sa progression, avec un final qui plonge en angoisse après que la résolution nous a dévoilé que ces deux tourtereaux sont deux dangereux psychopathes.

La deuxième face du vinyle commence par "Serious", un morceau à nouveau très rock où s’illustre Rick Nielsen de CHEAP TRICK. Les riffs sont ciselés, il y a des chœurs partout. Mine de rien, ça défouraille tout de même. J’avoue ensuite que "How You Gonna See Me Now", choisi comme single, plus que jamais frappé du sceau de Mr John, arrive comme du bubble-gum dans le malt. Pourtant, son texte est loin d’être niais : ALICE se demande ce que va devenir son couple, s’il va s’adapter à une sobriété aussi inédite qu’angoissante. Heureusement, "For Veronica’s Sake" revient secouer le cocotier, un des internés s’inquiète pour sa chienne placée dans un refuge pour animaux, il ne pense qu’à s’échapper afin de récupérer son animal qui risque l’euthanasie à court terme. Puis "Jacknife Johnny" relate l’amertume d’un vétéran du Vietnam, brisé par la guerre et encore (un peu) plus par son retour au pays. L’album s’achève en apothéose avec "Inmates (We’re All Crazy)", un des titres les plus baroques du Coop, avec une progression à tiroirs qui assume sa grandiloquence. Des chœurs juvéniles viennent se mêler à l’orchestration luxuriante. Le final répète la sentence « We’re All Crazy » sur fond de violons, une sacrément bonne idée que Bob Erzin repompera intégralement sur le final de "The Trial"*** un an plus tard.

Loin d’être la catastrophe annoncée, alors que Lace & Whiskey affichait de douloureux signes d’épuisement, From The Inside est un sursaut artistique déroutant dans la carrière d’ALICE COOPER. Pourtant, cet album n’est pas fondamentalement différent de ses trois précédents disques solo. Il renoue avec la qualité et l’entrain constatés sur Welcome To My Nightmare et Alice Cooper Goes To Hell. Honnêtement, on ne croyait plus que le bonhomme nous surprendrait en poursuivant ce chemin, il nous fait mentir. Commercialement parlant, F.T.I fut une déception, trop déconcertant pour les fans. Avec le recul, cela reste une œuvre ambitieuse et franchement bien aboutie. Après quoi, ALICE s’orientera vers la new-wave, renouera avec ses démons alcoolisés, mais pas que, en plongeant dans la poudre.


* Rendez-vous des rock stars alcooliques dont Alice était le président
** Choriste d’Eric Clapton
*** Bob Erzin, producteur de PINK FLOYD The Wall en 1979, producteur de presque tous les disques du Coop jusque là avant de céder la place à David Foster

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   LONG JOHN SILVER

 
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   (2 chroniques)



- Alice Cooper (chant)
- David Hungate (basse)
- Dee Murray (basse)
- John Pierce (basse)
- Kenny Passarelli (basse)
- Lee Sklar (basse)
- David Hungate (basse)
- Rick Shlosser (batterie)
- Dennis Conway (batterie)
- Michael Ricciardella (batterie)
- Dick Wagner (guitare)
- Steve Lukather (guitare)
- Jay Gradon (guitare, synthétiseur)
- Davey Johnstone (guitare, choeurs)
- Rick Nielsen (guitare sur 6)
- David Foster (claviers)
- Marcy Levy (chant sur 5, choeurs)
- Bill Champlain (choeurs)
- Bobby Kimball (choeurs)
- Flo & Eddie (choeurs)
- Kiki Dee (choeurs)
- Sheryl Cooper (choeurs)
- Tom Kelly (choeurs)
- Totally Committed Choir (choeurs sur 10)


1. From The Inside
2. Wish I Was Born In Beverley Hills
3. The Quiet Room
4. Nurse Rozetta
5. Millie And Billie
6. Serious
7. How You Gonna See Me Now
8. For Veronica's Sake
9. Jacknife Johnny
10. Inmates (we're All Crazy)



             



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