Bon, toutes les jeunes têtes blondes du coin savent déjà de quoi il retourne en matant la pauvre pochette gribouillée du dixième opus des massacreurs de L.A. C'est comme dab', on ne change pas une recette qui marche. Nous voici donc à nouveau face à Djizeus notre saigneur, le fiston de celui qui paraît-il n'aime pas notre sale engeance, sa création vilaine et ratée - titre du dernier album Dieu nous déteste tous -. Du coup, voilà notre bon rédempteur salement amoché et visiblement aux enfers. Livré à la toute puissance de Lucifer et à la vindicte de ses sbires Azrael et Belzebuth. Voilà qui a dû plaire à la pudibonde Amérique, tiens !! Au moins, on ne peut pas accuser les Californiens de faire dans la dentelle. Du coup, dixième album ! Comme le temps passe ! Ah oui, big news, c'est le retour officiel du drumgod derrière les fûts ! Dave Lombardo is back in the fuckin place !

Bon, c'est pas comme si vous connaissiez pas déjà par coeur les vertus cardinales et tares absolues des rois du thrash metal, n'est-il pas ? Voyons donc sans détours quels sont les plus de cette livraison, je tacherai de vous faire grâce de la pauvreté de mes réflexions coutumières devant le manque d'originalité des speederies habituellement livrées par le chauve tatoué barbichu.

Le premier constat est alarmant. Il n'y a pour moi pas un seul classique dans cet opus. On constate immédiatement que Jeff Hanneman n'a composé que 4 des 11 titres. Ca part mal. Et c'est effectivement dans cette micro participation qu'on trouve les meilleurs moments du skeud. La subtile intro de "Final Six" en premier lieu. Ouais, donc le bonus du CD. Pas mal. L'analyse est la même sur la mignonne "Jihad" où l'on attend la fin de la superbe intro pour se perdre quelques peu en chemin, même si le résultat reste satisfaisant. Le sujet traîtant du 11 septembre ne laisse en revanche personne indifférent. Puis on se retourne à peine sur "Eyes of the Insane" où l'implication de Dave fait plaisir à entendre. On en profite, sachant que Kerry et lui ne s'entendront jamais. Le titre est assez agréable, mais il lui manque un vrai refrain Slayerien pour être un classique.

Du coup, le bec dans l'eau, il nous faut rebondir sur les compos de Kerry King pour faire survivre cet album. Et si on ne s'en sort pas totalement, on ne peut pas non plus invoquer le naufrage intégral. J'en veux pour preuve la fort mignonnette "Catatonic" toute de lenteur pachydermique vêtue. Par ma foi, voilà le meilleur titre ici présent.
Sinon, la superbe introduction sur "Flesh Blood" tient toutes ses promesses. Ca défonce, ça enfonce et ça tronçonne. Normal, c'est SLAYER. Toutefois, je ne vois pas d'autre chanson à souligner, malgré ma bonne volonté. Nous sommes sensiblement au niveau de Diabolus in Musica, tout en ayant quitté les rivages du core.

Cet album de nos besogneux camarades thrasheurs est malgré tout bien reçu par la critique et fait une belle vente. Impossible toutefois pour moi de lui donner la même note qu'à Divine Intervention ou God Hates Us All, ce sera donc un 2 assumé. D'un autre côté, il n'y a rien d'extraordinaire quand on joue une musique aussi spécifique à ne pas heurter le Nirvana à chaque pas, demandez donc aux four horsemen ou à Megadave ce qu'ils en pensent !