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Pat BENATAR - True Love (1991)
Par LONG JOHN SILVER le 26 Juillet 2016          Consultée 1921 fois

Pat Benatar et Neil Giraldo sont libres. Liiiiiiiiiibres ! Ils peuvent signer où ils veulent, ne sont plus soumis à aucune cadence, ni à aucune recommandation d’ordre artistique. Ils ont fait le ménage parmi leurs associés et ont décidé que plus personne ne viendrait leur marcher sur les pieds. Chrysalis les convainc de rester à la maison en acceptant les conditions formulées par le couple. Pendant ce temps, Myron Grombacher, l’ami, le batteur attitré, s’en va faire des piges derrière Lita Ford. L’infidèle ! Pat Benatar n’est clairement plus une superstar, d’ailleurs elle se voit plutôt en jeune maman, elle redescend doucement des cimes de la notoriété. L’idée de Giraldo est d’amorcer un retour (après trois ans de silence et de recul) avec un album orienté sur le jump blues. Pat n’est pas enthousiaste, elle n’a aucune envie d’être la énième voix (oie ?) blanche à graver sur sillons des standards blacks. Une humilité qui l’honore car il faut pouvoir se frotter – et inévitablement être comparée – à un registre sur lequel on imaginerait des chanteuses de la trempe de Tina Turner ou Aretha Franklin.

Cette démarche peut ressembler à une quête de respectabilité aussi. Mais c'est casse gueule, les hommages rendus aux grands anciens, à la musique de (au mieux) grand papa, sont trop souvent bien lisses, pour ne pas dire véritablement chiants de propreté. Ça ressemble trop à un filon, une bonne planque. C’est la persévérance de Neil Giraldo (une fois encore) qui emporte son adhésion au projet. Et mine de rien, il faut posséder une sacrée personnalité pour se muer en meneuse de revue alors qu’on est une chanteuse pop. Pas de chœurs ici, pas d'effet plus ou moins subliminal, pas le moindre ooh ooh dissimulé en douce*, tout repose sur la prestance de la chanteuse ou plutôt sur sa prestation. True Love nous fait découvrir une Pat Benatar sans fard, pleine d’autorité, profondément rock’n’roll. Aucun tic lyrique ne vient émailler ses interprétations même si on retrouve la chanteuse pop, le temps d’un « Evening » bien suave, miss Benatar conserve une spontanéité rock sur un répertoire calibré old school. Afin d’enregistrer, Neil Giraldo fait appel à la section de cuivres et au batteur d’une vénérable institution, Roomful Of Blues, un big band US spécialisé dans le revival. Myron Grombacher est tout de même venu donner un petit coup de main, il joue sur deux titres et cosigne même deux des trois originaux de l’album.

Or c’est un disque bourré de sève qui s’offre à notre écoute, j’en veux pour preuve la déjà très rentre dedans « Bloodshot Eyes », Pat maîtrise son rôle, ça balance sévère derrière. On apprécie derechef le toucher au piano de Charlie Giordano et celui à la guitare de Neil Giraldo, notamment le temps d’un « Payin’ The Cost To The Boss » rendant remarquablement hommage à BB KING. Le solo de gratte de « I’ve Got Papers On You » vaut aussi son pesant de malt. Trois morceaux ont été écrits pour l’occasion, ils se fondent facilement dans la trame générale. « I Feel Lucky » déboule sur les chapeaux de roues, on aurait bien aimé un solo de guitare dessus, à la place de l’accordéon. Également œuvre du duo Giraldo/Grombacher, « The Good Life » est déjà plus pépère, cette fois-ci ce sont les sax puis le piano qui sont (brievement) mis en avant. Ce qui est moins palpitant. Entre deux, se trouve le meilleur titre du disque, signé Pat et Neil, j’ai nommé « True Love ». La chanson repose sur un riff de walking bass, autour l’intensité varie, la voix de Pat resplendit, quelques notes de piano égrenées luisent comme des gouttelettes de pluie exposées à la lumière, la guitare vient prendre sa part, bref c’est parfaitement réussi.

Sur un registre plus smoothe, « So Long » et « Evening » viennent ralentir le tempo de façon fort convaincante, surtout quand on sait la difficulté qu’il y a à torcher une bonne ballade. La deuxième est particulièrement réussie, Pat la chante simplement sans chercher les chichis, une grande leçon pour pas mal d’apprenties starlettes. En revanche, « I Get Evil »** n’est pas antipathique mais guère plus. Pire, on ne retiendra pas « Please Come Home For Christmas »***, aujourd’hui placée en bonus CD, pour plusieurs raisons et notamment parce qu’elle allonge inutilement l’album. On préfère, et de loin, la vraie fin, « Don’t Happen No More »****, bien plus cohérente même si force est de constater que l'opus s'essouffle quelque peu en fin de trajet.

L’album n’a pas obtenu un succès phénoménal, c’est même le premier disque de Pat Benatar à n’être pas certifié platine. Il s’en écoule tout de même quelques centaines de milliers d'exemplaires, ce qui est en revanche un score enviable s’agissant d’un album de blues. Par ailleurs, il s’attire une couverture médiatique plutôt bienveillante, la respectabilité n’est pas si loin, même s'il est peu diffusé sur les ondes. Les deux se sont fait plaisir. C’est ce qui compte or par bonheur, ils ont réussi leur coup, le disque reste crédible d’un bout à l’autre et est suffisamment concis (surtout sans son inutile bonus) pour être et rester efficace. Encore aujourd'hui.

* Et pourtant personne ne chante les ooh ooh mieux que Pat
** Écrite par Tampa Red, figure du Chicago Blues avant les 60’s
*** Ce titre était destiné à soutenir les troupes américaines à l’époque de la première Guerre de" Le Golfe"
**** Signée Obie Jessie Musicien Soul/Jazz ayant beaucoup publié jusque dans les 60’s, moins après

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   LONG JOHN SILVER

 
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- Pat Benatar (chant)
- Neil Giraldo (guitare)
- Charlie Giordano (claviers, accordéon)
- Chuck Domanico (basse)
- Lenny Castro (percussions)
- Greg Piccolo (sax tenor)
- Doug James (sax baryton)
- Rick Lataille (sax alto)
- Carl Quelfurth (trombone)
- Bob Enos (trompette)
- John Rossi (batterie)
- Myron Grombacher (batterie sur 1 et 10)


1. Bloodshot Eyes
2. Payin' The Cost To The Boss
3. So Long
4. I've Got Papers On You
5. I Feel Lucky
6. True Love
7. The Good Life
8. Evening
9. I Get Evil
10. Don't Happen No More
11. Please Come Home For Christmas (bonus)



             



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