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Pat BENATAR - Innamorata (1997)
Par LONG JOHN SILVER le 11 Mars 2017          Consultée 1862 fois

« L’industrie de la musique comptait beaucoup de petits comptables et pas assez de joueurs de guitare »*

Lassés par les rapports entretenus avec Chrysalys – même reprise par EMI –, Pat et Neil Giraldo mettent un terme définitif à la collaboration en 1994. S’ensuit en 1995 la commercialisation d’une compilation, All Fired Up The Very Best Of Pat Benatar, histoire de dépecer le back catalogue, celui qui intéresse vraiment les usuriers. Quatre ans après l’excellent Gravity’s Rainbow, le couple est recueilli par le label CMC International, spécialisé dans la récupération des glorieux anciens (DEEP PURPLE, IRON MAIDEN, LYNYRD SKYNYRD, etc) qui quittent leurs labels établis pour une structure qui garantit leur indépendance mais aussi de confortables pourcentages sur les ventes. C’est ainsi qu’en dépit d’une nette diminution dans ce domaine, Pat et Neil affirment qu’Innamorata leur a permis de gagner plus confortablement leur vie que leurs précédents disques ! L’autre tournant qui a permis de garantir l’indépendance du duo est d’ordre technologique, comme Gravity’s Rainbow, Innamorata a entièrement été enregistré et finalisé avec l’outil digital, bien plus souple et économique que l’analogique. Pour autant nombre de pistes y sont enregistrées en une prise, Giraldo limitant le recours aux overdubs s’agissant de l’orchestration. Les musiciens qui accompagnent le couple sont ceux qu’on retrouve désormais à ses côtés sur scène, l’aspect familial de l’entreprise étant une marque de fabrique intangible.

Pour leur dixième livraison, les deux prennent le parti de principalement recourir aux guitares acoustiques, on entend de l’électrique sur un unique titre, tous les autres en sont dépourvus. Cependant le souhait de Neil Giraldo était également de faire en sorte que Pat ait l’occasion de conserver un chant incisif, celui qui l’a fait connaître au grand public sur ses chansons les plus rock. Ajoutons que le guitariste Giraldo possède suffisamment de style et de savoir faire pour varier et faire sonner ses interventions afin d’éviter de s’engluer dans une caricature de Unplugged. Depuis quatre années et la publication de Gravity’s Rainbow, Pat et Neil ont eu le temps d’accumuler des compos, l’album contient 13 pistes et approche l’heure. Passons rapidement sur « Guitar Intro », très courte entrée qui fait écho à « Pictures Of A Gone World »**, où une guitare mélo se substitue au piano dans un rôle équivalent. L’album est composé de moments très rock comme de ballades, cependant le choix de l’acoustique ne laisse pas de place aux titres les plus rageurs comme le « Sanctuary » de 1993. Nous sommes ici sous l’empire du mid-tempo. Ce qui n’est pas vraiment un gros souci. La qualité des compositions compense en effet largement cette absence, ainsi que l’autorité jamais remise en cause de la chanteuse.

Innamorata est un album généreux – quand on aime, on ne compte pas -, peut-être un peu trop, approcher l’heure sur un disque de rock n’est pas vraiment raisonnable mais qu’importe, car si on omet « Gina’s Song », outtro assez dispensable en clin d’œil à sa fille Haley, on ne décèle aucun mauvais titre sur le disque. Pat, elle même, le désigne comme un de ses favoris. « Only You », première véritable chanson du disque, revient au big rock qui lui a valu –un temps- le titre de « Springsteen femme », les guitares finissent par se fondre dans un final où l’intensité fait oublier le parti-pris acoustique initial. On ressent la même sensation pour la dernière chanson de l’album, « In These Time », moment héroïque qui finit potards dans le rouge, quand un solo de guitare électro-acoustique distordu embrase la coda. On pourrait presque dire autant de « Stawberry Wine », et « I Don’t Want To Be Your Friend » autant de vraies/fausses ballades qui alternent les moments d’accalmie et les passages intenses plus fournis. Au rayon ballades pures, on compte trois représentantes. « Dirty Little Secrets » et « Angry », de facture très classiques, n’en sont pas moins réussies, encore une fois grâce à des arrangements bien dosés, permettant d’alterner passages sobres ou plus amples. « Papa’s Roses » est l’instant le plus dépouillé du disque, reposant essentiellement sur une guitare et une voix, quand même enluminé par les « ooh ooh » typiques de la dame. Un joli moment. Une belle prouesse de réussir à aligner tant de ballades sans s’engluer dans le sirop.

Tout de même, Trois instants rompent avec la tonalité contemplative générale de l’opus. « At This Time » est un titre authentiquement rock, parfaitement accrocheur, aux couplets et refrains immédiats. Pour le coup on aurait presqu’apprécié qu’une authentique guitare électrique vienne s’y brancher. « Purgatory » secoue pas mal également, aussi doté d’une alternance couplets posés/refrains énergiques. « River Of Love » est un morceau soul/rock tout à fait convaincant et entraînant, sans doute le titre le plus catchy de la liste, méritant de figurer sur toutes les anthologies consacrées à Pat Benatar. « Comme une poignée d’autres titres de cet album », me direz-vous ? Certes, mais « River Of Love » est le seul morceau qui possède la particularité d’être joué avec de la guitare électrique, ce qui le rend singulier. Surtout, c’est vraiment un excellent titre. L’album se conclut par son morceau instrumental éponyme, trois minutes de Giraldo en acoustique captées en une prise. Une dernière valse légère et très sympa. Ainsi, le couple Giraldo est de nouveau parvenu à sortir l’album qu’il souhaitait sans avoir à se soucier d’un quelconque plan de carrière ni de ses ventes. Plus préoccupé par leur vie de famille que par leur succès, les deux ne sortent plus des Etats-Unis, s’arrangent pour tourner en été donc de fait, abandonnent toute course à la visibilité élargie. L’album passe inaperçu, il s’en vend environ 65000 copies. Eux n’en n’ont cure, cela leur suffit amplement. Innamorata n’est plus distribué depuis longtemps et demeure difficilement accessible sur le net, ce qui contribue d’autant plus à sa méconnaissance généralisée, même parmi la communauté des fidèles. C’est un peu dommage et pas mal injuste aussi. Un bon cru pourtant.

* Pat Benatar, citation extraite de son autobiographie Pat Benatar, une rockeuse engagée
** Ouverture instrumentale de l’album Gravity’s Rainbow (1993)

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   LONG JOHN SILVER

 
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- Pat Benatar (chant, percussions)
- Neil Giraldo (guitare, claviers, percussions)
- Mick Mahan (basse)
- Allison Cornell (violon, claviers)
- Ray Brinker (batterie, percussions)
- +
- Doug Norwine (saxophone)
- Susie Katayama (violoncelle)
- Scott Breadman (percussions)
- T Lavitz (orgue)


1. Guitar Intro
2. Only You
3. River Of Love
4. I Don't Want To Be Your Friend
5. Strawberry Wine
6. Purgatory
7. Papa's Roses
8. At This Time
9. Dirty Little Secrets
10. Angry
11. In These Times
12. Innamorata
13. Gina's Song



             



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